de cevenol30 » Jeu 29 Oct 2015 01:54
Côté droite, la fusion avec Grudler en Bourgogne, même si c'est compliqué (sinon ça se serait fait pour le 1er tour), devrait avoir lieu vu que partout ailleurs les listes incluent le Modem. Inversement, si ça ne se fait pas, ça jettera le trouble auprès des électeurs centristes un peu partout, au bénéfice (même modeste) des listes UG.
Le fait qu'ils sont certains, à droite, d'être qualifiés au second tour limite fortement les risques de dilemmes comme il leur en arrive dans les scrutins majoritaires (où ils sont éliminés dès le premier tour à certains endroit). Peut rester la question d'éventuels retraits ou fusions si la situation leur est défavorable, en particulier avec risque FN. Ca reste théorique: il faut s'attendre à ce qu'ils se maintiennent partout.
Il faut s'attendre aussi à ce que ça puisse leur être reproché (pas seulement après coup) en cas de victoire FN: -sans chance de victoire de droite classique à l'issue du premier tour (ça pourrait arriver en LRMP ou dans le Nord) -sans fusion même "technique" avec la gauche alors que le total aurait permis de battre le FN (autrement dit que le FN fait moins de 50% au premier tour, ce qui semble certain; personne n'emportera de région métropolitaine au premier tour), ce qui pourrait être le cas dans le Nord.
Sur cette question de la fusion "nordique": elle a été évoquée par certains des deux côtés (dans le but qu'elle se fasse? ou pour pouvoir reprocher après coup, y compris et surtout en interne à son camp, de ne pas l'avoir fait?). Le principe arithmétique est qu'en gagnant en duel, avec la prime majoritaire, il y a des sièges en plus de la majorité (sur p.ex. 400 sièges, le gagnant en duel en a au minimum 250 alors que 201 suffiraient) qu'il est possible de laisser à la liste minoritaire fusionnée. Cela arrive déjà avec le PG: ils fusionnent avec le PS mais sans engagement à voter "pour" les budgets par la suite en cas de victoire, autrement dit sans faire tout à fait partie de la majorité. Ceci dit c'est politiquement compliqué et improbable et on peut se demander si le fait d'évoquer cette hypothèse n'est pas avant tout un pré-positionnement tactique pour la phase de règlements de compte post-victoire FN ("j'avais une idée qui aurait pu marcher, on ne l'a pas reprise donc *c'est la faute des autres et pas la mienne*", le but central étant de pouvoir arriver à ladite conclusion).
Un cas particulier à gauche est la liste Saurel en LRMP: le maire de Montpellier a annoncé qu'il se maintiendrait s'il dépassait les 10% -et si le FN n'était pas en mesure de gagner, c'est-à -dire pour lui si (FN 1er tour) < 34%. On notera que le critère sur le FN est net, contrairement au flou artistique du PS. Ceci dit, il est plutôt prévu qu'il fasse entre 5 et 10 et là la fusion est très probable.
Dupont-Aignan est dans le même cas: il dit se maintenir seul s'il dépasse 10%... mais s'il fait entre 5 et 10 comme c'est actuellement prévisible, là il ne dit pas ce qu'il fera(it)...
Côté PS, il y a d'une part les questions de discours avant premier tour: ne pas paraître battu d'avance, taper sur ses adversaires en les mettant parfois plus ou moins dans le même sac (ce que sous-entend la formule "battre la droite et l'extrême-droite", utilisée entre autres dans le référendum "sur l'unité").
Au soir du premier tour, l'arithmétique du retrait ou non-retrait est nécessairement un brin plus complexe que ce qu'indique Estagel66. La question est en effet de savoir si l'absence (retrait) de liste UG peut éviter une victoire FN qui aurait des chances d'arriver s'il n'y avait pas de retrait. Le score de la droite classique intervient donc là -dedans: si une victoire UD est certaine ou au contraire impossible, le retrait PS/UG n'est peut-être pas indispensable.
FN en tête = FN>UD et FN>PS
FN>PS mais PS+autres gauche >FN (i.e. autres gauche > FN-PS, forte réserve)-> "maintien". Si les marges sont faibles il y a une possibilité de victoire FN.
FN>PS et PS+autres gauche <FN (i.e. autres gauche < FN-PS, réserve insuffisante du moins face au FN)-> "retrait" selon la logique d'Estagel66 mais si PS+autres gauche > UD+autres droite (les deux sont < FN... mais dans quel ordre? l'UD peut être faible) il y a quelque tension à ce que la "pré-liste" partie pour être 2e se retire au profit de la 3e... alors qu'en ce cas on peut penser que c'est cette 3e qui devrait se retirer... sauf que peut-être UD > PS (tout en ayant PS+autres gauche > UD+autres droite, "autres gauche" étant un petit peu important: "autres gauche" > UD+autres droite-PS même si "autres gauche" < FN-PS) histoire de corser le tout, l'UD pouvant avancer qu'elle n'est pas 3e...
Bref, même en comptant que les réserves "prévisibles" de l'UD et du FN sont minimes, il y a pas mal de possibilités. En classements FN/UD/PS puis FN/total gauche/UD: 12 dont 5 avec FN "apparemment" en tête au premier tour et dans ceux-ci 2 où l'UD est 3e et -question de point de vue certes- "devrait donc" se retirer.
Pour les récapituler: 1.FN/UD/PS amenant 1.A FN/UD/total gauche (là , retrait gauche logiquement) 1.B FN/total gauche/UD (pataquès maximal: qui est 3e? qui doit se retirer?) 1.C total gauche/FN/UD (maintien gauche)
2.FN/PS/UD amenant 2.A FN/total gauche/UD (la gauche tendrait là à dire que c'est à l'UD de se retirer... ou se retirerait avec un brin de regret) 2.B total gauche/FN/UD (maintien)
3.PS/UD/FN d'où total gauche/UD/FN (gauche partie pour gagner sauf reports FN->UD)
4.PS/FN/UD d'où total gauche/FN/UD (idem mais report inverse? et risque FN)
5.UD/PS/FN, sous-possibilités: 5.A UD/total gauche/FN et 5.B total gauche/UD/FN
6.UD/FN/PS, sous-possibilités: 6.A UD/FN/total gauche 6.B UD/total gauche/FN 6.C total gauche/UD/FN
Ne pas oublier aussi qu'en cas de retrait PS: si une autre liste de gauche a dépassé les 10% elle a la possibilité de rester, au moins pour avoir des élus. C'est peu probable puisque si le PS se retire c'est que le risque FN est fort, ce qui vaut pour tout le monde... mais il peut y avoir des cas "limite". En tous cas, en pareille situation, il y aurait 2 listes qui auraient à décider de ne pas se re-présenter au second tour (ni fusionner).