de Azertyuiop » Mar 11 Aoû 2015 11:12
D'accord, je fais un point sur les logiques de reports de mon estimation. En gros, pour le premier tour, je pense que le doublement du PS par sa gauche sera dû à deux phénomènes : la conférence sur le climat, qui boostera le score des Verts ainsi que le fait que beaucoup d'électeurs de gauche votant d'habitude PS pour voter utile pourront se laisser tenter par le vote EELV-FDG si les sondages les donnent grosso modo à égalité (la région AARA sera concernée aussi). Sans compter que Carole Delga est une ancienne ministre...
Je ne comprends d'ailleurs vraiment pas comment Estagel66 trouve 23% pour le FN. On aurait une baisse de 3 points alors que le parti sera représenté par une tête d'affiche nationale, Louis Aliot, et non par des candidats totalement inconnus ne faisant même pas campagne. Les enjeux seront beaucoup plus nationalisés avec le scrutin de liste. C'est aussi une des raisons qui me poussent à penser qu'une gauche au-dessus de 40% au second tour est totalement irréaliste. Les logiques de vote par rapport au scrutin départemental ne sont pas du tout les mêmes. Droite et FN étaient absents d'un nombre assez important de cantons ce qui a entraîné leurs scores régionaux à la baisse. De plus, on peut voter facilement aux départementales pour un élu sortant bien implanté ou son maire : c'est pour ça qu'aux régionales, les scores des partis à l'échelle de la France sont beaucoup plus uniformisés (comme aux européennes), et donc pour cette raison que la droite a été balayée en 2004 et 2010 comme la gauche l'a été en 1986 et 1992. Rappelons qu'en 1986 et 1992, la droite dirigeait les deux régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon alors que la gauche étaient très majoritaires dans les conseils départementaux. Idem en 2004, en Basse Normandie par exemple : la région basculait à gauche alors que la droite conservait ses trois départements (les élections avaient eu lieu les mêmes jours). Je pense qu'il en sera de même en décembre : la gauche payera très cher la nationalisation du scrutin. Rien à voir avec les départementales.
Concernant les logiques de reports, on a des précédents beaucoup plus étranges (régionales de 2004 en Pays de la Loire). En réalité, il y a deux choses que j'ai prises en compte : le vote Saurel ne sera pas uniquement un vote de gauche mais pour un quart, des électeurs de droite. Je tiens aussi compte d'une augmentation de la participation pour le deuxième tour qui bénéficiera au FN, dont beaucoup de sympathisants abstentionnistes du premier tour iront voter au second car ils croiront en sa victoire. Mais surtout, une forte mobilisation pour la droite de la part d'électeurs FNophobes avant tout, c'est-à -dire des électeurs qui ne sont ni de gauche ni de droite, qui ne votent d'habitude même pas, mais qui pensent tout de même que FN au pouvoir = les chars allemands reviennent à Paris, en étant caricatural. La gauche n'en profitera pas vraiment car sa troisième place la rendra virtuellement éliminée aux yeux de certains électeurs qui ne comprennent pas grand-chose au scrutin (aux présidentielles, seul scrutin que le grand public comprend, il n'y a pas de triangulaire). Et bien sûr, les reports de voix seront très loin d'être parfaits : si EELV-FDG est en tête, certains électeurs de centre-gauche qui auront voter PS au premier tour ne voudront certainement pas confirmer au second. Et je pense même que 3 à 5% de l'électorat d'Onesta du premier tour refusera de recommencer au second si des socialistes sont invités sur leur liste. Mais ce phénomène aura des conséquences plutôt faibles sur la qualité des reports.