de comtedeparis » Ven 2 Oct 2015 10:08
[quote="pop03"][quote="cevenol30"]
Réponse rapide sur les propos de comtedeparis "On l'a vu en 2012, son appel très appuyé au FN a fait totalement contre-effet. Il est probable que cela sera aussi le cas cette fois-ci d'ailleurs. "
Mais, comment peut on croire en 2015 que Sarkozy a perdu sur son programme? Il aurait pu avoir un programme complètement différent, le choix au second tour aurait été identique.
quote]
Vous m'avez mal compris. Je suis assez d'accord avec vous et ALAL02, en dehors de l'indignation classique des milieux parisiens, les propos de Morano ne doivent pas choquer grand monde parmi l'électorat de droite (et meme centriste) de l'Est de la France. Je rappelle d'ailleurs que Sarkozy en 2012 a récupéré la quasi totalité des électeurs centristes Bayrou dans l'Est au second tour, en dépit de tout ce que l'on a pu dire sur la fameuse "ligne Buisson" qui aurait fait fuir ceux-ci...
Je me penche simplement sur le cas Morano en l'espèce. En fait, le probleme de Morano, c'est qu'elle en fait trop, et cela va la faire perdre sur "les deux tableaux". D'une part, les électeurs FN ne croient pas qu'elle pense réellement ce qu'elle dit, et ne voteront pas UMP parce qu'elle a parlé de "race blanche". Ils préfereront voter FN, selon le vieux principe de l'original et de la copie. De ce point de vue, la reaction de Marine Le Pen "colle" parfaitement avec les attentes de ses électeurs, quand elle critique Morano pour n'avoir pas appliqué ses propos quand elle était ministre. C'est exactement ce que pense les électeurs FN sur elle, et aussi sur Sarkozy d'ailleurs . Je ne dis pas que c'est juste, mais je dis que les électeurs FN pensent ainsi. D'un certain point de vue, le cas de la declaration de Morano peut être compare à celui de Chirac parlant de "bruit et d'odeurs" et de Giscard parlant d'"invasion" en 1991 (ça remonte à loin). Dans les deux cas, ils n'avaient pas récupéré un seul électeur FN in fine, pour les memes raisons. Ils n'étaient pas crédibles aux yeux du FN en raison de leur passage au gouvernement.
Par ailleurs, Morano perd aussi sur le deuxième tableau, qui est celui des "notables" centristes. Ceux-ci pensent toujours que leur électorat leur ressemble, et se situe donc dans un "marais" entre le centre-droit et le centre-gauche, ouvert, liberal et archi-européen. C'est la vieille erreur que commettait déjà les dirigeants du MRP sous la quatrième république, en pensant que leurs électeurs étaient comme eux des gens de centre-gauche, alors qu'ils étaient souvent très à droite. Rien n'a change aujourd'hui, les dirigeants UDI et Modem pensent toujours cela, sans comprendre que la plupart des électeurs de l'UDI et du Modem, notammernt dans l'Est, sont les héritiers d'un vieux fond démocrate chrétien, ancré à droite. Ils ne sont pas en désaccord avec des positions "dures" sur l'immigration, mais cela, ni un Lagarde, élu de Drancy, ni un Bayrou, élu de Pau, ne peuvent le comprendre facilement. Bref, ils ont réclamé la tête de Morano, qui il est vrai, ne coûtait pas chere à donner. Sarzkoy veut l'union avec l'UDI et meme le Modem dès le premier tour, il est donc prêt à accorder cela sans probleme, tant il est persuade de se retrouver face à Marine Le Pen au second tour de 2017.