Azertyuiop a écrit:Entièrement d'accord avec vous sur le taux probable de la participation. Si les instituts de sondage nous prédisent un taux de participation de X %, on saura que le vrai taux sera de (X+8) ou (X+9)%. J'avais d'ailleurs anticipé une participation autour de 50% aux départementales. En ce qui concerne les régionales, sachant que ce sont des élections qui traditionnellement mobilisent plus que les départementales, je table moi aussi sur une participation à 57%.
Attention, n'oublions pas que les législatives de 2012, censées tout de même être les élections les plus importantes après la présidentielle, n'ont recueilli que 57% de participation au 1er tour, 55% au second.
Les dernières régionales, en 2010, n'avaient rassemblé que 46 % de votants au premier tour, 51 % au second.
On a observé aux européennes de 2014 et aux départementales de 2015 un léger regain de participation, mais il serait un peu naïf d'y voir un regain d'intérêt ou de confiance des Français pour la démocratie représentative... Ces regains sont dus au battage médiatique autour des scores énormes du FN, qui font sortir du bois une poignée d'électeurs antifascistes, plutôt de gauche mais aussi un peu de droite ou centre-droit, qui souhaitent atténuer ce score du FN au moins dans leur patelin.
Les régionales de 2015 seront donc probablement elles aussi affectées par un léger regain de ce type, plutôt au 2e tour qu'au premier, d'ailleurs, puisqu'il est beaucoup plus facile d'accéder au second tour, et que le PS devrait pouvoir le faire avec quelques alliés dans toutes les régions, malgré tout.
Après, sur le caractère d'élections où on se mobilise plus qu'aux cantonales/départementales pour sanctionner l'exécutif régional, je serais un peu circonspect. Les gens, en moyenne, ne savent guère plus ce que fait leur conseil régional que ce que fait leur conseil général, pour la plupart c'est peu ou prou la même chose. De plus, si le scrutin des cantonales a été modifié pour les départementales, il restait toujours dans le cadre du département, et les gens s'y identifient déjà plus facilement qu'aux anciennes régions. Alors, le scrutin régional de décembre qui va se dérouler dans des nouvelles régions hydrocéphales ressemblant à des circonscriptions interrégionales des européennes, difficile que les gens s'y identifient.
Les gens déjà intéressés s'y mobiliseront peut-être pour sauver la peau et le poids de "leurs élus de leur région", mais les gens moins intéressés risquent aussi de sentir leur responsabilité diluée dans ce magma, en voyant le siège de la région se déplacer parfois de 300 km, et d'estimer que ce "truc" n'est plus fait pour eux.
Je tablerais donc sur une participation à peine plus haute que les précédentes régionales au premier tour (48 %), et légèrement plus haute au second tour (55 %) en raison de l'effet "barrage au FN" qui a encore une bonne vigueur, comme les départementales l'ont encore globalement montré.