Pour des conclusions définitives, il vaut mieux attendre le 2e tour. Notamment, pour les 3 régions à tête UDI, je ne mettrais pas ma tête à couper qu'il y en aura 0 gagnées par la droite, il peut même y avoir les 3, certes non sans péripéties. En BFC, ça a déjà été dit, ce n'était pas qu'une histoire d'étiquettes, le candidat UDI était le mieux placé, sans challenger ex-UMP plus crédible.
Concernant la structure partisane à droite, il y a eu à un moment la volonté de cesser les divisions UDF-RPR qui agaçaient beaucoup (et parce que ce découpage ne correspondait plus à grand'chose, ou disons que les spectres politiques se recouvraient, c'était même vrai entre les 6 composantes de l'UDF). Et, c'est intéressant à noter, ça s'est fait (sauf erreur) entre les deux tours de la présidentielle de 2002, à un moment où la droite était en passe de gagner et était opposée au FN (ce qui a dû en rester, c'est "l'heure est grave, cessons nos querelles"). Premier accroc à cet élan, Bayrou et les plus centristes de l'UDF s'en sont méfiés et ne sont jamais entrés dedans. La suite, Nouveau Centre toujours pas intégré à l'UMP, parti radical et personnalités comme Jouanno ou Yade qui prennent leurs distances, voilà l'UDI... le problème de fond étant que les sorties droitières voire FNoïdales sur les frontières ou autres de certains à droite sont inassumables pour les centristes, qui ne sont pas loin de penser pile le contraire: il faut au moins pouvoir dire "ah oui mais ceux qui disent ça ne sont pas dans mon parti (bon, on est alliés et on le reste mais chut)".
En ancienne classification, on a la droite orléaniste plutôt à l'UDI et le reste à l'UMP. En fait, c'est même plus complexe que ça: rien qu'à l'UMP, Luc Ferry voit 3 composantes: une libérale et européenne (comprendre, plutôt partisane de l'UE dans sa forme actuelle), une anti-européenne (Guaino), une droite plus sociétale issue de la Manif pour Tous. J'y ajouterais, à l'UDI ou au Modem surtout, une composante plus "sociale" plus ou moins rétive au libéralisme "pur": le premier nom du Nouveau Centre était Parti Social Libéral Européen... On a même trois clivages qui se superposent: sur les frontières (plus ou moins "européen", les plus "anti" étant partis à DLF ou anciennement au MPF ou RPF), sur l'économie (capitalisme "rhénan", libéral, dirigiste-étatiste), sur le sociétal (dès la loi Veil sur l'avortement).
Et côtés partis, il y a toujours une "droite de la droite": CNIP, MPF, RPF, DLF voire UPR (qui officiellement n'en est pas mais son chef, ancien proche de Pasqua et conseiller de Paris sur les listes Tibéri, ainsi que
la plupart de ses électeurs en viennent) qui peut avoir une stratégie d'alliance plus ou moins en pointillés allant jusqu'à la revendication d'indépendance complète (DLF et UPR en sont plutôt là , inversement le CNIP et le MPF ont pu mettre des candidats sur listes UD).
Concrètement: "la droite" c'est une addition de choux et de carottes (bleus), où chacun doit trouver son compte. Des accords trop défavorables à l'UDI et au Modem auraient conduit à des listes séparées en bien plus grand nombre que la liste Grudler (Modem, BFC), même si la crainte de mauvais scores aurait freiné. S'il n'y avait pas eu de têtes de liste UDI, il y aurait eu une liste Jouanno en IdF par exemple... Ca aurait peut-être permis à la droite de ratisser plus large mais avec une moins bonne position au terme du premier tour et des difficultés de fusion: ce n'est pas le choix qui a été fait, ce choix étant non pas conjoncturel mais structurel (ça ne paraît pas "naturel" de partir divisés). Concernant Wauquiez, son score n'est pas seulement lié à son profil droitier et aux Sens Commun et PCD venus sur ses listes mais aussi à la présence malgré cela du Modem et de l'UDI: ratissage large et profil rassembleur.