Quelles communes risquent de basculer à droite en 2014 ?

[stephed]

Je partage ton point de vue, spinto, l'enjeu va etre pour chacun des camps de mobiliser son électorat en remarquant que l'absentention concerne, en tout cas dans cette ville, principalement l'électorat de gauche.

L'illustration parfaite en est une élection partielle, en 2002, dans le canton 3 (saint-cyprien, arenes, pate d'oie): dans ces quartiers où francois Hollande réalise plus de 65% des voix, l'élection avait vu la victoire de la candidate UMP avec 51.8% des voix avec seulement.....25% de participation. 1 an et demi plus tard, avec une participation aux alentours de 65%, la candidate PS (aujourd'hui députée) avait atteint 61% des voix.

Pour les travaux en ville, ils ne pénalisent pas que les commerçants mais toute celles et tous ceux qui, à un moment de la journée, doivent traverser les endroits concernés. Je reconnais que si ils sont terminés d'ici 2014 le mécontentement engendré ne pénalisera pas tant que cela l'équipe municipale

[alamo]

S'agissant des travaux menés par l'équipe municipale socialiste actuels, ils sont certes nombreux et pénalisants, mais n'oublions pas que le principal reproche fait à Cohen au début de son mandat était l'immobilisme. Hormis pour les habitants directement pénalisés (et notamment les commerçants), je ne suis donc pas sur que ces travaux soient si mal perçus que cela, notamment concernant ceux du centre-ville.

L'exemple de Bordeaux, où les travaux ont été encore plus importants et où A. Juppé a été réélu au premier tour, tendrait à donner raison à cette appréciation. Ce ne sont pas forcément les Maires bâtisseurs qui subissent les défaites (et à Bordeaux, la population en a chié pendant dix ans, mais le résultat est à la hauteur de l'attente)

[ligerien]

Envisageons les municipales 2014 dans les 20 plus grosses villes de France
Ne devrait pas changer : Paris, Lyon, Nice, Nantes, Montpellier, Bordeaux, Lille, Rennes, Le Havre, Toulon, Grenoble, Dijon, Angers,Villeurbanne
A voir: Marseille, Toulouse, Strasbourg, Reims, Saint Etienne, St Denis (Réunion)

De là à envisager une défaite importante rose voire un ras de marée bleue ...

Vu de près, je ne crois pas une seule seconde à un basculement de ma préfecture, Saint Etienne.
Raison 1 : elle déjà avait failli basculé en 2001, dans un cru nationalement bon pour la droite, avec une mairie de droite sortante loin d'être rejetée localement
Raison 2 : il n'y avait pas de liste FN inscrite en 2008, il y en aura sans doute en 2014 et elle passera les 10% sans problème, ce sera peut être plutôt autour de 20%. Si la droite "gouvernementale" se divise, le FN sera sans doute 3e et peut être même 2e
Raison 3 : Il ne faut pas regarder les résultats de 2008 en considérant qu'il y avait 2 listes de droite contre une liste de gauche au 2ème tour, la liste Modem mordant très largement à gauche, en menant une campagne très axée contre le maire UMP sortant (Michel Thiollière)
Raison 4 : Ça va être dur de se mettre d'accord entre UDI et UMP. Avec une UMP dirigée par sa frange décomplexée et particulièrement hostile à la tête de liste UDI Gilles Artigues
Raison 5 : Les verts et les communistes ne pèsent pas extrêmement lourd sur la ville, avec des listes dissidentes, peu de chances de passer les 10%, l'objectif étant plutôt les 5% histoire de récupérer quelques places éligibles sur la liste PS... ce que les verts n'ont pas été en mesure de faire en 2008.

C'est effectivement dans les villes de taille de moyenne de la bataille se fera, mais cela sera moins médiatique. Ici : Roanne, Saint Chamond, Montbrison, Rive de Gier, etc...

[Jean-Philippe]

Je reviens ici sur l'hypothèse d'un basculement de villes comme Nantes, développée aujourd'hui dans le sujet sur les rumeurs de candidatures (source).

Il y aura des villes où la chute de la gauche sera de plus de 10 points (rarement 20), mais ce sera surtout à cause d'un bilan jugé mauvais, d'une succession mal préparée, d'une usure sous estimée, d'une opposition crédible et pas trop divisée à droite et d'une vague bleue comparable à 1983. Si tous les facteurs se cumulent, la ville est perdue pour l'actuelle majorité, même si elle avait été reconduite avec plus de 60% en 2008.

Cependant, si une ville comme Nantes bascule, il ne restera quasiment rien au PS comme municipalité. Je n'y crois donc pas.

Je pense que ce scrutin ne ressemblera à aucun autre à cause d'un FN fort (probablement plus qu'en 1995), d'une gauche nationalement impopulaire mais avec un nombre record de municipalités grandes et moyennes, mais d'une droite souvent divisée et pas encore populaire.
Le nombre de partis de poids (capable de présenter des listes dans un grand nombre de villes) a augmenté : de 4 en 1983 (PC, PS, RPR, UDF), on est à 6 aujourd'hui : FG, PS, EELV, UDI, UMP, FN. Cela multiplie les combinaisons possibles et rend plus difficile toute projection.

On pourrait faire une typologie (sous forme d'un tableau) des communes de gauche en pointant les faiblesses potentielles : division de la majorité sortante, son usure (liée à un manque de renouvellement des équipes municipales), droite unie en face, poids du FN (s'il est à plus de 10%, cela réduit les chances de voir la ville basculer), qualité du bilan (c'est ce qu'il y a de plus subjectif), conjoncture nationale (économique, sociale et politique). Avec des couleurs (vert, orange et rouge), on pourrait estimer le risque de basculement.

[Jean-Philippe]

L'UMP mise surtout sur la conquête de Toulouse, Dijon ou encore Strasbourg, mais craint les pertes de Nancy, Bordeaux et Marseille (source). Si aucune de ces 6 villes ne basculent, je ne serais pas très étonné (Toulouse est la plus fragile, devant Marseille et Nancy je pense).

[Geoffroy]

Dijon a très très peu de chance de basculer. La première circonscription (30000 électeurs dijonnais) a basculé à gauche. Le leader Dijonnais FX.Dugourd ne sera pas tête de liste et la droite se cherche un leader. Rajoutez à cela une liste FN de prévue qui n'arrangera rien pour l'UMP.
Un Modem allié au PS depuis 2008. Ce parti n'existe sur Dijon que grâce à la liste très large des Socialistes à l'époque.

F.Rebsamen est passé au premier tour en 2008 et la question est de savoir s'il repassera au premier ou au second en 2014.

[ploumploum]

Le Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) pourrait basculer à droite en cas de division de la gauche, comme en 2008.
En effet, lors des dernières municipales, la liste du maire sortant, Daniel Feurtet (PCF), avait remporté le scrutin au 2nd tour pour 45 voix sur la liste UMP-NC, dans le cadre d'une triangulaire avec une liste socialiste dissidente.

[Pullo]

Hier, lors de la manifestation pour l'extension du mariage aux couples homosexuels, Roselyne Bachelot et son fils ont lancé devant les caméras de LCP un avertissement clair à François Fillon et NKM, que beaucoup à droite verraient bien en chef de file de l'UMP pour les municipales de 2014 à Paris.

Commençons par la mère :

Etre gay friendly, ce n’est pas une condition suffisante, mais c’est une condition nécessaire !

Le fils :

Vu la saturation du Ier, IIe, IIIe et IVe arrondissements en terme de sociologie… c’est aussi bien de se balader avec un uniforme SS en Israël. Tu as un grand succès.

Personnellement, même sans les polémiques sur le mariage homosexuel, j'ai toujours considéré que l'UMP ne gagnerait pas à Paris en 2014, même si la tendance dans le reste du pays était favorable à la droite. L'UMP n'a toujours pas tiré les leçons (tant au niveau idéologique qu'au niveau sociologique) de sa défaite dans la capitale en 2001, et son incapacité à tenir un discours audible pour les quartiers populaires de l'est de la ville lui fermeront pour un certain temps les portes de l'Hôtel de Ville...

[fred75]

il est intéressant de balayer chronologiquement tous ces pronostics de candidatures. Il y a un fait fondamental à n epas négliger, les élections municipales sont très politisées, et ce au moins depuis 1977. La gauche, qui occupe de solides positions, sera probablement très handicapée par le fait qu'elle exerce la totalité des pouvoirs, depuis 2012. Je verrai bien en 2014 un scenario à la 1983.

[Jean-Philippe]

il est intéressant de balayer chronologiquement tous ces pronostics de candidatures. Il y a un fait fondamental à ne pas négliger, les élections municipales sont très politisées, et ce au moins depuis 1977. La gauche, qui occupe de solides positions, sera probablement très handicapée par le fait qu'elle exerce la totalité des pouvoirs, depuis 2012. Je verrai bien en 2014 un scenario à la 1983.

Comme je l'ai déjà écrit, je ne crois pas à un scénario à la 1983 à cause du FN qui ne pesait rien ou presque alors. Le recul de la gauche sera donc moindre.