de spinto » Mer 5 Déc 2012 13:56
Le cas de Toulouse pourrait mériter d'être développé dans un sujet propre, mais je ne serais en effet pas étonné d'y voir la gauche reconduite, et peut-être plus largement qu'en 2008.
Je pense en effet que l'élection y sera beaucoup plus clivante que par le passé : l'héritage Baudis, en terme de popularité, est désormais quasiment liquidé, après avoir permis des victoires au 1er tour pour Dominique, une victoire large pour Douste-Blazy et une défaite très honorable pour Moudenc, dans une ville qui a toujours voté bien plus à gauche que le reste du pays. Une bonne partie des Toulousains actuels n'a même pas vécu à Toulouse sous l'ère Baudis, et celui-ci représente désormais beaucoup moins, en dehors de personnes désormais assez âgées.
Par ailleurs, Moudenc (tout comme Baudis d'ailleurs) s'est récemment éloigné des positions centristes qui avaient favorisées les victoires de la droite, en assumant largement la campagne menée par Sarkozy notamment.
S'agissant des travaux menés par l'équipe municipale socialiste actuels, ils sont certes nombreux et pénalisants, mais n'oublions pas que le principal reproche fait à Cohen au début de son mandat était l'immobilisme. Hormis pour les habitants directement pénalisés (et notamment les commerçants), je ne suis donc pas sur que ces travaux soient si mal perçus que cela, notamment concernant ceux du centre-ville.
Je pense que l'élection à venir respectera donc beaucoup plus une logique de mobilisation classique des deux camps, avec une incapacité des deux candidats principaux à séduire largement au-delà de son électorat traditionnel (ce que parvenait à faire Baudis).
La victoire de Moudenc aux législatives cache par ailleurs difficilement le fait que dans les autres circonscriptions toulousaines, la gauche a obtenu plus de 65%, avec des pointes à 68%.
L'enjeu pour Cohen sera surtout, je pense, de parvenir à mobiliser et à rassembler l'ensemble de la gauche et, à ce titre, plus que F. Simon et les verts, le risque pourrrait venir du Front de gauche. Mélenchon a obtenu un de ses meilleures scores dans une grande ville à Toulouse, avec près de 16% des voix. Ce ne sera sans doute pas l'électorat le plus mobilisé en 2014, mais je rappelle qu'en 2001, les Motivés étaient parvenus à dépasser les 10 % et à imposer une fusion peut être fatale à F. Simon (alors candidat du PS)...