Le FN a annoncé, ce week-end, son intention de présenter des listes à Manosque et à Digne-les-Bains.
Dans cette dernière commune, c'est Marie-Anne Baudoui-Maurel qui conduira la liste du parti présidé par Marine Le Pen. Anciennement membre du RPR puis de l'UMP, elle avait mené une liste "divers droite" (à laquelle participait le Modem) lors des élections municipales de 2008 et est conseillère municipale depuis cette date. Cette liste s'était maintenue au second tour bien qu'ayant été devancée, au premier tour, par la liste de l'UMP conduite par Bernard Dall'Osto. A l'occasion de la dernière élection présidentielle, elle était présidente de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, ce qui ne l'avait pas empêchée d'être ensuite candidate aux élections législatives, toujours comme "divers droite", alors qu'une autre candidate avait été investie par l'UMP. Son score a été, au premier tour, de 3,19 % des suffrages exprimés dans la 1ère circonscription et de 6,25 % à Digne-les-Bains. Le 8 février dernier, le Conseil constitutionnel l'a toutefois déclarée inéligible pour un an du fait qu'elle n'avait pas déposé son compte de campagne dans les délais. Dans cet
article mis en ligne aujourd'hui sur Haute-Provence Info.com, Marie-Anne Baudoui-Maurel, dont l'inéligibilité aura pris fin au moment des élections municipales, indique qu'elle quitte La Droite Forte en même temps qu'elle rejoint le FN.
Rappelons qu'après avoir eu pour maire le RPR Pierre Rinaldi à partir de 1977, Digne (devenue Digne-les-Bains en 1988) a basculé à gauche en 1995. Jean-Louis Bianco, devenu maire cette année-là , a cédé son siège, au lendemain des élections municipales de 2001, à celui qui était jusque-là son premier adjoint, Serge Gloaguen, afin de rester président du conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, mandat qu'il détenait depuis 1998. Candidat à sa réélection en 2008 alors que le PS, auquel il appartenait, avait investi (avec le soutien de Jean-Louis Bianco) René Massette, à l'époque premier adjoint et toujours conseiller général du canton de Digne-Est, Serge Gloaguen avait été réélu à la tête d'une liste dissidente comprenant également Les Verts et le PCF. Cette liste était arrivée largement en tête au premier tour, avec 44,03 % des suffrages exprimés, devant les listes Massette (28,05 %), Dall'Osto (17,08 %) et Baudoui-Maurel (10,84 %). René Massette avait ensuite retiré sa liste, ce qui avait permis la facile reconduction du maire sortant au second tour (62,49 % contre 22,53 % pour la liste Dall'Osto et 14,99 % pour la liste Baudoui-Maurel). Lors des élections présidentielle et législatives de 2012, la poussée du FN a été importante dans la commune (19,39 % des suffrages exprimés pour Marine Le Pen contre 9,66 % pour Jean-Marie Le Pen en 2007 et 13,37 % au premier tour des législatives contre 2,85 % cinq ans auparavant). La gauche a été majoritaire lors des seconds tours de ces deux scrutins (54,25 % des suffrages exprimés pour François Hollande le
6 mai et 58,93 % pour le socialiste Gilbert Sauvan le
17 juin). D'après l'article auquel fait référence Jean-Philippe dans le message précédent, Serge Gloaguen, exclu du PS au lendemain des dernières élections municipales et qui fête ses 70 ans cette année, n'écarte pas la possibilité de se représenter l'année prochaine, ce qui pourrait donner lieu à la constitution, comme en 2008, d'au moins deux listes de gauche. La droite, de son côté, n'a pas encore de tête de liste désignée.