Ambroize Croisat a écrit:Peut-on faire cette hypothèse : si le NFP a la majorité au bureau de l'AN, il peut ainsi proposer à l'ordre du jour de l'Assemblée les projets qu'il souhaite, par exemple, la baisse de l'âge de la retraite ou la loi sur la fin de vie du député Falorni.
Donc sans même être au gouvernement, l'Assemblée pourrait travailler et faire avancer des projets de loi.
Pour le budget, il y aura un budget à majorité relative car il y aura forcément un vote à la fin de la discussion.
Si Macron ne fait rien, ça peut très bien se passer.
Mais les juristes du forum peuvent peut-être abonder dans un autre sens ?
Pour le budget, il existe une possibilité, si il n'est pas voté avant le 31 décembre, et que l'usage du 49-3 provoque censure sur censure, de reconduire tacitement le budget de l'année précédente il me semble. Contrairement à l'idée reçue, il n'existe pas vraiment de risque de "shutdown" à l'américaine en France, avec des administrations qui ne reçoivent plus les crédits. La continuité de l'Etat prime.
En tout cas, comme beaucoup de monde j'étais persuadé après le résultat du 7 juillet qu'on repartirait sur une dissolution dans un an. Je n'en suis plus convaincu. D'abord parce que comme évoqué par un contributeur cela aurait de fortes chances de reproduire le même résultat, l'intérêt politique pour Macron serait nul, sauf si on sentait l'effondrement d'un des trois grands blocs. Or ces trois grand blocs : centre, gauche unie, RN et alliés, sont amenés à durer et à structurer la vie politique française des 10 prochaines années. Aucun retour de la bipolarisation n'est à prévoir, surtout si le mode de scrutin change pour la proportionnelle sans prime majoritaire.
D'une manière générale, le Président a obtenu ce qu'il voulait. Une dissolution préparée en réalité depuis des mois, ayant provoqué une assemblée ingouvernable, un gouvernement démissionnaire pendant une durée indéterminée, la perspective d'un grand gouvernement central englobant tous les partis hors LFI et RN, et lui triomphant au milieu des ruines, conservant la politique étrangère et la défense (tout ce qui compte en cette période instable d'un point de vue international). L'objectif est rempli jusqu'en 2027.
Comme tout le monde s'attend à une dissolution dans un an, et que Macron a quand même pour habitude de prendre des décisions auxquelles personne ne s'attend, c'est précisément ce qu'il ne ferait pas.
L'inconnue maintenant reste une démission de Macron (j'y crois moyennement vu le personnage) voire une destitution (pas improbable si on rentre dans un processus révolutionnaire ou constituant).