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PRONOSTICS

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Re: PRONOSTICS

Messagede pascal58 » Mer 10 Juil 2024 12:08

Relique a écrit:Concernant les ministres, il faut tout simplement retrouver les articles journalistiques de 2022. C'est exactement le même cas de figure.

Ceci est d'hier ...

https://www.publicsenat.fr/actualites/p ... -courantes

Et pour les (toujours) ministres élus députés ?
Le Président de la République n’ayant toujours pas accepté la démission de Gabriel Attal, il n’a également (par analogie), pas accepté la démission de son gouvernement. Une configuration assez ubuesque qui interroge sur le devenir des ministres, élus à la députation, à l’image de Gérald Darmanin, Marc Fesneau ou encore le Premier ministre même, élu dans les Hauts-de-Seine.

La loi organique du 13 janvier 2009 interdisant à un membre de l’exécutif à faire partie également du pouvoir législatif, les (toujours) ministres ne peuvent pas s’inscrire en leur nom dans un groupe politique, cette responsabilité échéant à leur suppléant.
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Re: PRONOSTICS

Messagede Corondar » Mer 10 Juil 2024 13:32

Pour être très clair, je ne dis pas que le NFP ne dispose pas d'une bonne légitimité à réclamer Matignon. Au contraire même : le NFP est le premier des 3 blocs en effectif (pour le moment en tout cas) et il est un peu plus uni que le bloc centriste (pour le moment, et pas de beaucoup à mon sens).
Si on était dans un système parlementaire classique, Macron aurait déjà appelé le chef du NFP à tenter de former une coalition gouvernementale. Mais premier problème de taille : c'est qui le chef du NFP ? Macron ne le sait pas plus que les membres du NFP eux mêmes.
Ensuite, il y a un second problème : à l'heure actuelle, le travail principal (unique ?) des composantes du NFP semble être de mettre sur pied non pas une coalition gouvernementale majoritaire au sein du parlement, mais une coalition gouvernementale majoritaire au sein du NFP.
Le but est limpide : trouver 289 députés (pas seulement 180) qui soutiendraient le gouvernement, ou au moins 289 députés (pas seulement 180) qui ne le renverseraient pas.
Et j'ai pas le sentiment que c'est ce que fasse actuellement le NFP ? Dimanche dernier Mélenchon a livré sa ligne à lui (et à LFI donc, puisque à LFI le chef décide seul pour tout le monde) : le programme, tout le programme et rien que le programme. En l'écoutant j'avais l'impression que le NFP disposait seul des 289 députés. Or, Mélenchon est suffisamment intelligent pour savoir que cette ligne là ("tout le programme, rien que le programme") est impossible dans cette assemblée. J'ai surtout eu le sentiment que Mélenchon préparait préventivement le terrain pour justifier que LFI ne participera pas au gouvernement : les "socio-traîtres" du PS et d'EELV acceptant peut-être de tergiverser avec d'autres sur le programme ? Si LFI tient une ligne de pureté idéologique et programmatique je ne vois pas comment LFI pourrait participer à une coalition rassemblant 289 députés (ou n'en coalisant pas 289 contre elle) ?
Et le débat sur la couleur politique du premier ministre au sein du NFP me parait très éclairant sur tout ça : la question est déjà tranchée par la réalité politique de cette nouvelle assemblée et sa composition. Si le premier ministre est LFI, le gouvernement ne sera pas renversé, il ne sera même pas investi. Si le NFP veut avoir une chance de tenter un gouvernement de coalition, la couleur politique du premier ministre doit être soit PS, soit un profil société civile ?
Quant à ceux qui parlent de magouilles ou de manigances, on est je pense toujours dans le logiciel Ve République qui ne peut plus s'appliquer sur cette législature là. Essayer de trouver un compromis rassemblant 289 députés ne devrait pas être perçu comme une magouille ou une manigance, mais comme l'impératif demandé par une assemblée parlementaire sans majorité évidente. Et contrairement à ce que semble dire le NFP depuis dimanche dernier, il n'y a pas de majorité évidente à l'heure actuelle. Et la construction de cette majorité demande forcément des alliances et des compromis.
Parce que si on était dans le système parlementaire classique que j'évoquais précédemment, l'étape après l'appel du chef du NFP (monsieur ou madame X pour l'heure) par Macron, c'est une mise à plat du programme et de la feuille de route gouvernementale, consultation à gogo de tous les groupes parlementaires par ce chef, en partant d'une page blanche. Quelles seraient vos priorités programmatiques ? Vos lignes rouges ? Vos demandes particulières ? Et ce travail là devrait se faire avec tous les représentants de groupes, pas seulement avec ceux du NFP. En tout cas à partir du moment où il manque une centaine de sièges au NFP pour être majoritaire.
Et là 2 possibilités : soit ce chef du NFP parvient à mettre sur pied sa coalition et il présente un gouvernement reflétant cette coalition, soit il n'y parvient pas et Macron appelle le chef d'un autre bloc à tenter une autre coalition.
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Re: PRONOSTICS

Messagede myckilem » Mer 10 Juil 2024 13:46

Corondar a écrit:Pour être très clair, je ne dis pas que le NFP ne dispose pas d'une bonne légitimité à réclamer Matignon. Au contraire même : le NFP est le premier des 3 blocs en effectif (pour le moment en tout cas) et il est un peu plus uni que le bloc centriste (pour le moment, et pas de beaucoup à mon sens).
Si on était dans un système parlementaire classique, Macron aurait déjà appelé le chef du NFP à tenter de former une coalition gouvernementale. Mais premier problème de taille : c'est qui le chef du NFP ? Macron ne le sait pas plus que les membres du NFP eux mêmes.
Ensuite, il y a un second problème : à l'heure actuelle, le travail principal (unique ?) des composantes du NFP semble être de mettre sur pied non pas une coalition gouvernementale majoritaire au sein du parlement, mais une coalition gouvernementale majoritaire au sein du NFP.
Le but est limpide : trouver 289 députés (pas seulement 180) qui soutiendraient le gouvernement, ou au moins 289 députés (pas seulement 180) qui ne le renverseraient pas.
Et j'ai pas le sentiment que c'est ce que fasse actuellement le NFP ? Dimanche dernier Mélenchon a livré sa ligne à lui (et à LFI donc, puisque à LFI le chef décide seul pour tout le monde) : le programme, tout le programme et rien que le programme. En l'écoutant j'avais l'impression que le NFP disposait seul des 289 députés. Or, Mélenchon est suffisamment intelligent pour savoir que cette ligne là ("tout le programme, rien que le programme") est impossible dans cette assemblée. J'ai surtout eu le sentiment que Mélenchon préparait préventivement le terrain pour justifier que LFI ne participera pas au gouvernement : les "socio-traîtres" du PS et d'EELV acceptant peut-être de tergiverser avec d'autres sur le programme ? Si LFI tient une ligne de pureté idéologique et programmatique je ne vois pas comment LFI pourrait participer à une coalition rassemblant 289 députés (ou n'en coalisant pas 289 contre elle) ?
Et le débat sur la couleur politique du premier ministre au sein du NFP me parait très éclairant sur tout ça : la question est déjà tranchée par la réalité politique de cette nouvelle assemblée et sa composition. Si le premier ministre est LFI, le gouvernement ne sera pas renversé, il ne sera même pas investi. Si le NFP veut avoir une chance de tenter un gouvernement de coalition, la couleur politique du premier ministre doit être soit PS, soit un profil société civile ?
Quant à ceux qui parlent de magouilles ou de manigances, on est je pense toujours dans le logiciel Ve République qui ne peut plus s'appliquer sur cette législature là. Essayer de trouver un compromis rassemblant 289 députés ne devrait pas être perçu comme une magouille ou une manigance, mais comme l'impératif demandé par une assemblée parlementaire sans majorité évidente. Et contrairement à ce que semble dire le NFP depuis dimanche dernier, il n'y a pas de majorité évidente à l'heure actuelle. Et la construction de cette majorité demande forcément des alliances et des compromis.
Parce que si on était dans le système parlementaire classique que j'évoquais précédemment, l'étape après l'appel du chef de la NFP (monsieur ou madame X pour l'heure) c'est une mise à plat du programme et de la feuille de route gouvernementale, consultation à gogo de tous les groupes parlementaires par ce chef, en partant d'une page blanche. Quelles seraient vos priorités programmatiques ? Vos lignes rouges ? Vos demandes particulières ? Et ce travail là devrait se faire avec tous les représentants de groupes, pas seulement avec ceux du NFP. En tout cas à partir du moment où il manque une centaine de sièges au NFP pour être majoritaire.
Et là 2 possibilités : soit ce chef du NFP parvient à mettre sur pied sa coalition et il présente un gouvernement reflétant cette coalition, soit il n'y parvient pas et Macron appelle le chef d'un autre bloc à tenter une autre coalition.


Je pense que je n'aurai pas mieux résumé la situation. Pour prendre l'exemple belge, le Roi des Belges a consulté tous les partis dans les 3 jours de l'élection et il a proposé au principal chef de parti de prendre la mission d'informateur pour dégager les contours d'une majorité (mission qui est passée à un statut de formateur de gouvernement après un passage comme préformateur). Mais ici, c'est impossible vu qu'il n'y a pas de chef évident à la NFP ou alors Macron fait le choix de consulter tous les chefs de la NFP ce qui serait vu comme une grave ingérence dans la coalition...
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Re: PRONOSTICS

Messagede pba » Mer 10 Juil 2024 13:55

Corondar a écrit:Pour être très clair, je ne dis pas que le NFP ne dispose pas d'une bonne légitimité à réclamer Matignon. Au contraire même : le NFP est le premier des 3 blocs en effectif (pour le moment en tout cas) et il est un peu plus uni que le bloc centriste (pour le moment, et pas de beaucoup à mon sens).
Si on était dans un système parlementaire classique, Macron aurait déjà appelé le chef du NFP à tenter de former une coalition gouvernementale. Mais premier problème de taille : c'est qui le chef du NFP ? Macron ne le sait pas plus que les membres du NFP eux mêmes.
Ensuite, il y a un second problème : à l'heure actuelle, le travail principal (unique ?) des composantes du NFP semble être de mettre sur une pied non pas une coalition gouvernementale majoritaire au sein du parlement, mais une coalition gouvernementale majoritaire au sein du NFP.
Le but est limpide : trouver 289 députés (pas seulement 180) qui soutiendraient le gouvernement, ou au moins 289 députés (pas seulement 180) qui ne le renverseraient pas.
Et j'ai pas le sentiment que c'est ce que fasse actuellement le NFP ? Dimanche dernier Mélenchon a livré sa ligne à lui (et à LFI donc, puisque à LFI le chef décide seul pour tout le monde) : le programme, tout le programme et rien que le programme. En l'écoutant j'avais l'impression que le NFP disposait seul des 289 députés. Or, Mélenchon est suffisamment intelligent pour savoir que cette ligne là ("tout le programme, rien que le programme") est impossible dans cette assemblée. J'ai surtout eu le sentiment que Mélenchon préparait préventivement le terrain pour justifier que LFI ne participera pas au gouvernement : les "socio-traîtres" du PS et d'EELV acceptant peut-être de tergiverser avec d'autres sur le programme ? Si LFI tient une ligne de pureté idéologique et programmatique je ne vois pas comment LFI pourrait participer à une coalition rassemblant 289 députés (ou n'en coalisant pas 289 contre elle) ?
Et le débat sur la couleur politique du premier ministre au sein du NFP me parait très éclairant sur tout ça : la question est déjà tranchée par la réalité politique de cette nouvelle assemblée et sa composition. Si le premier ministre est LFI, le gouvernement ne sera pas renversé, il ne sera même pas investi. Si le NFP veut avoir une chance de tenter un gouvernement de coalition, la couleur politique du premier ministre doit être soit PS, soit un profil société civile ?
Quant à ceux qui parlent de magouilles ou de manigances, on est je pense toujours dans le logiciel Ve République qui ne peut plus s'appliquer sur cette législature là. Essayer de trouver un compromis rassemblant 289 députés ne devrait pas être perçu comme une magouille ou une manigance, mais comme l'impératif demandé par une assemblée parlementaire sans majorité évidente. Et contrairement à ce que semble dire le NFP depuis dimanche dernier, il n'y a pas de majorité évidente à l'heure actuelle. Et la construction de cette majorité demande forcément des alliances et des compromis.
Parce que si on était dans le système parlementaire classique que j'évoquais précédemment, l'étape après l'appel du chef de la NFP (monsieur ou madame X pour l'heure) c'est une mise à plat du programme et de la feuille de route gouvernementale, consultation à gogo de tous les groupes parlementaires par ce chef, en partant d'une page blanche. Quelles seraient vos priorités programmatiques ? Vos lignes rouges ? Vos demandes particulières ? Et ce travail là devrait se faire avec tous les représentants de groupes, pas seulement avec ceux du NFP. En tout cas à partir du moment où il manque une centaine de sièges au NFP pour être majoritaire.
Et là 2 possibilités : soit ce chef du NFP parvient à mettre sur pied sa coalition et il présente un gouvernement reflétant cette coalition, soit il n'y parvient pas et Macron appelle le chef d'un autre bloc à tenter une autre coalition.


Vous êtes évidemment dans le vrai et qui connais un peu les arcanes de l'AN aussi .
Ce sentiment que LFI et en 1er lieu son chef auto-proclamé ne souhaitaient pas vraiment gouverner m'est venu hier en rencontrant une militante et élue municipale LFI dont le discours tenait sur le risque que les sociaux-traitres ne préparent à nouveau une trahison, ce qu'était la simple idée de concevoir une sorte de coalition avec des éléments hors NFP .
Non, m'a ton répondu, le PEUPLE a voulu la NFP avec tout son programme ....
Je crains que ce déni de réalité ait gagné du terrain ....

Ou alors, la perception que celà sera quasi impossible amène à réfléchir à 2 fois à accepter de figurer et/ou de soutenir un futur exécutif ....
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Re: PRONOSTICS

Messagede PhB » Mer 10 Juil 2024 17:17

Cette discussion est passionnante mais, sans vouloir vous vexer, je pense qu'elle aurait sa place dans un autre fil de discussion que "Pronostics" (à moins qu'il s'agisse d'un pronostic de gouvernement ?). Serait-il possible de la déplacer dans une rubrique ad hoc ?

Pour revenir au sujet du gouvernement et de la majorité à l'Assemblée Nationale, il y a un menu énorme problème consubstantiel aux institutions actuelles de la Vième République : pour avoir une chance de se faire élire dans un scrutin uninominal à 2 tours, les partis de gauche ont été contraints de former une coalition unie basée sur un programme commun. En tant que soutien du Nouveau Front Populaire, certains aspects de ce programme me conviennent et d'autres moins. C'est normal. La coalition gouvernementale à déjà été construite, avant les élections, afin de se présenter en tant que telle au scrutin.
Dès lors tout élu NFP qui choisirait de rejoindre d'autres groupes pour appliquer un autre programme se mettrait effectivement en position de trahir les engagements qu'il a pris et, accessoirement, ses petits camarades.
Par ailleurs ce n'est pas à vous que j'apprendrai la sourde colère qui anime tant d'électeurs qui considèrent - à tort ou à raison - que les parlementaires se font élire sur des promesses qu'ils ne tiennent jamais.
Renier son programme à peine élu, au prétexte de construire une majorité absolue plutôt que relative au sein de l'Assemblée Nationale serait vécu par ces électeurs comme une trahison supplémentaire et donc une incitation à mettre un coup de pied dans la fourmilière en allant voter ailleurs.
À mon sens les membres du NFP, qu'ils le veuillent ou non, sont politiquement coincés et doivent impérativement tenir tous ensemble la position défendue par JL Mélenchon du "programme, rien que le programme, tout le programme".
Toute autre attitude serait politiquement - et électoralement - suicidaire.
Ce serait bien différent avec une élection à la proportionnelle intégrale (pas par département où il faut former des coalitions pour les départements avec peu de députés, et sans prime majoritaire pour le parti arrivé en tête, proposition du RN qui ne vise qu'à transformer un scrutin "proportionnel" en scrutin majoritaire) qui permettrait à chaque parti de se présenter en son nom, puis de négocier une alliance en fonction du résultat du scrutin.
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