ploumploum a écrit:On se moque des américains avec J.Biden complètement perdu parfois mais là Mélenchon délire de plus en plus entre "les investitures qui ne sont pas à vie" (pour des députés qui n'ont même pas une législature complète dans le CV...) et la comparaison indécente entre Bompard, Guetté et Panot d'un côté et L.Blum de l'autre
Quand Léon Blum devient chef du gouvernement en 1936, il n’est pas au niveau de Manuel Bompard, ni de Mathilde Panot ou de Clémence Guetté, il était critique d’art et dirigeant marxiste du Parti socialiste.
https://www.20minutes.fr/politique/4096 ... -melenchon
J'avoue que j'ai beau tourner dans tous les sens cette phrase de J.-L. Mélenchon sur Blum, je n'en trouve ni l'intérêt, ni le sens - et notamment en quoi être un "critique d'art" (disons mieux :un homme de culture) et un "dirigeant marxiste" (disons là encore mieux : un théoricien ayant longuement réfléchi aux rapports entre le socialisme et la République, entre la Révolution et l'exercice du pouvoir, doublé d'un parlementaire expérimenté) pourrait disqualifier Blum par rapport aux militants et élus LFI cités, quel qu'en puissent être par ailleurs les mérites et les qualités.
Cela étant, l'entretient donné par J.-L. Mélenchon Ã
20 Minutes est fort intéressant, et on en peut recommander il me semble la lecture à ceux qui dénoncent "l'extrémisme" du programme du NFP - en particulier ce que J.-L. M. répond à la question de savoir s'il faut faire entorse au principe de la gratuité de l'éducation au détriment des plus riches, et qui me paraît du plus pur républicanisme.
L'affaire des investitures est en effet regrettable (c'est pour en parler qu'initialement je suis venu sur cette page, et que je suis tombé sur la citation) ; mais on peut redouter que de proche en proche elle ne conduise à une remise en cause de l'accord électoral, qui seul peut donner à la Gauche une chance de progrès (voire de victoire, mais je m'avoue un peu sceptique sur ce point). Les circonscriptions concernées ont par cet accord été attribuées à LFI, dont certainement les partenaires étaient convaincus qu'elles serait réattribuées à leurs députés sortants ; elles ne le sont pas, a terme d'une décision (procédure ?) opaque et d'apparence arbitraire, et cela peut légitimement surprendre, voire choquer ; mais est-ce un légitime motif pour remettre l'accord en cause et pour que les partenaires de LFI prétendent reprendre le contrôle de ces circonscriptions en soutenant ceux qui, à leur corps certes défendant, se retrouvent en situation de dissidents et bientôt, je suppose, d'exclus de leur parti ?
Qu'est ce qui désormais va empêcher LFI de dire : "Ah, vous avez eu cette circonscription, mais votre candidat ne nous plait pas, alors nous allons en soutenir un autre.", par exemple, à tout hasard, dans le 1ère de la Corrèze ? Et d'ingérence en contre-ingérence, il n'y aura plus que l'apparence d'un accord, et une foultitude de divisions mortifères.
Et je pense exactement la même chose à propos de la circonscription dévolue à A. Quatennens. Elle est attribuée à LFI, et de quoi les autres partis de Gauche viennent se mêler en soutenant une autres candidate ?
Pour justifier ce coup de canif dans l'accord, on écrit (et on lit sur nos pages) qu'A. Quatennens "frappe les femmes", ou d'autres formules aussi généralisantes. Pardon : que je sache (et j'accepterai la contradiction si elle est fondée sur des faits que j'ignore, pas sur des principes généraux), il a en effet une (voire deux ?) fois frappé sa femme ; pour ce délit, qu'il n'a pas nié, il a légitimement été condamné par la justice, et sanctionné par son groupe parlementaire. Il a subi sa peine (honnêtement, du point de vue judiciaire, je ne sais pas en quoi cette peine a consisté ; et si je me trompe, merci à qui me donnera les bonnes informations). Doit-il, s'étant mis en règle avec la justice, porter à vie le stigmate de cette faute ?
Dans ma jeunesse, la Gauche se voyait taxée de laxisme et d'angélisme parce qu'elle croyait qu'un délinquant pouvait se racheter, et qu'une fois purgées ses fautes passées, il était en droit de reprendre toute sa place dans la société. Cet heureux temps n'est plus, du moins pour certains délits politiquement et médiatiquement très circonscrits.
Désolé de ne pas penser qu'il y a des délits symboliques (où le délinquant serait le symbole de telle ou telle oppression ou domination à abattre, et devrait "payer" comme tel) qui seraient forcément imprescriptibles et irrémissibles ; il n'y a que des cas particuliers mettant en jeu des personnes humaines.
On me dira : "Et J. Cahuzac ?" Je pense en effet que J. Cahuzac, sa peine purgée, est parfaitement en droit de se représenter aux suffrages des électeurs. Et que les électeurs sont parfaitement en droit de lui refuser leurs suffrages. Et qu'il en va de même pour A. Quatennens.