pascal58 a écrit:pierrot a écrit:En observant les affiches du candidat NFP-LFI dans ma circonscription, j'ai été surpris de le voir mettre en avant le soutien et la photo de JL Mélenchon.
De son côté, dans la 9307 Raquel Garrido utilise sans souci la charte graphique NFP et même la trame de la profession de foi LFI en retirant le sigle du parti et la tête de JL Mélenchon tout de même, remplacée par celles d'Olivier Faure, Marine Tondelier, François Rufin et Alexis Corbière.
C'est votre opinion, je ne la partage pas. Sinon, vous pourriez sans doute m'expliquer pourquoi qu'aux européennes, les professions foi LFI, avec la tête de Mélenchon, n'ont pas été un repoussoir, sans même parler du torrent de boue déversé par les médias sur LFI. Mieux, LFI a gagné 1 million de voix par rapport à l'élection précédente de ces mêmes Européennes.
Quand a Corbiere, Garrido ou Simmonet, ils n'ont pas été investis par le NFP, il me semble. Ils se retrouvent donc dans l'illégalité en utilisant le logo du NFP, et s'exposent à un recours en justice, voir même à une éligibilité en cas de victoire.
Jean-Luc Mélenchon a le talent extraordinaire d'être à la fois très mobilisateur électoralement et repoussoir. Il réussit à soulever l'enthousiasme (pour ne pas dire la dévotion, tel un gourou) d'un énorme fan-club de zélateurs fervents, et dans le même temps à susciter le rejet voire l'aversion d'une large majorité de l'électorat.
La famille Le Pen était dans la même situation, cependant elle semble surmonter le rejet après 50 ans d'activité politique intense (qui a installé le nom dans la vie courante de la politique française) et quelques lustres d'efforts constants de Marine pour "dédiaboliser" son parti.
Pour revenir à LFI et Jean-Luc Mélenchon, qui n'a pas 50 ans devant lui, il leur sera très difficile de gagner des élections tant que cet effet "chiffon rouge" ne sera pas apaisé. Le problème est que les choix politiques très mobilisateurs de LFI et de son mentor sont souvent très clivants voire sujets à polémique (par exemple la mise en avant du soutien aux Palestiniens).
Le RN et la majorité sortante en jouent constamment en rejetant systématiquement LFI à "l'extrême gauche" et en montant en épingle toutes les ambiguïtés et les erreurs de communication de ses membres - au point de réussir à faire croire à Serge Klarsfeld que le RN serait moins antisémite que LFI, ce qui est tout de même une sacrée performance.
La difficulté de LFI, pour devenir majoritaire, sera de démontrer aux Français et les convaincre que leur impulsion de rejet n'est pas fondée. Il lui faudra donc mettre de l'eau dans son vin sur la forme et, me semble-t-il, également sur le fond, sans perdre l'enthousiasme de ses adeptes. Sacré défi !