manudu83 a écrit:Corondar a écrit:Ma foi, si il faut forcément en passer par le scénario "nomination, censure, crise, nomination, censure, crise" pour que les états-majors politiques des uns et des autres en arrivent à intégrer l'implacable réalité arithmétique qui veut que la majorité absolue de 577 ce soit 289...
Les états majors en ont parfaitement conscience, mais par contre face à l'électeur socialiste, ce n'est pas la même chose :
- Rejoindre directement une coalition avec EPR et passer pour les traitres de service.
- Essayer avec le NFP, echouer, proposer une alternative et passer pour des gens responsables
Moi qui pensais naïvement que l'électeur socialiste aspirait à voir se mettre en place un régime parlementaire à la proportionnelle :). Comme on dit aux USA :
beware of you wish for, you might get it ("attention à ce que vous souhaitez, vous pourriez bien l'obtenir").
YannKer a écrit:L'alternative suppose encore que le camp éligible avec la coalition avec le NFP (il serait incompréhensible qu'il n'y ait que le PS) soit conscient que ça ne pourra se faire qu'en intégrant des propositions du NFP. Or, le camp présidentiel fait encore comme s'il était en position de tout imposer et rétrécit de plus en plus le fameux "arc républicain" puisque c'est maintenant EELV qui est attaqué. On ne peut pas faire comme si le blocage venait du NFP alors que beaucoup de leaders du camp macroniste jouent clairement plus 2027 que le déblocage des institutions. En ignorant que EPR (qui serait en plus réduit) plus LR, c'est encore loin de 289 également.
Vous trouvez que les élus de l'EPR font encore comme si ils étaient en position de tout imposer ? Depuis dimanche, j'ai déjà de plus en plus de mal à qualifier de "macronistes" le bloc central. Eux aussi s'ajustent peu à peu à la nouvelle réalité parlementaire fracturée de cette assemblée, et clairement ils sont en train de s'émanciper de la tutelle présidentielle. Franchement il n'y a plus guère que Macron lui même pour peut-être croire encore qu'il pourrait échapper à une cohabitation. Mais du côté des élus de l'EPR depuis dimanche il est très clair qu'ils intègrent tous qu'ils doivent s'allier en dehors de leur bloc pour gouverner. Le seul truc c'est qu'ils ne sont pas tous d'accord avec qui s'allier :). Du côté de Bayrou on regarde plutôt à gauche, du côté de Philippe plutôt à droite.
Quant au fait qu'une coalition élargie entre une partie du NFP et une partie de l'EPR devrait intégrer une partie des revendications du NFP, c'est au moins aussi vrai qu'une telle coalition devrait aussi intégrer une partie des revendications de l'EPR. C'est là tout le principe d'une coalition gouvernementale de ce type : partir des projets de chacun pour établir une feuille de route de compromis entre les deux.
Un système parlementaire avec une assemblée divisée en plusieurs blocs et partis c'est pas compliqué : c'est des mathématiques et du compromis. Et c'est incontournable. Enfin, il existe une autre possibilité si tout le monde considère le compromis comme une compromission : un gouvernement technique pendant un an qui gère uniquement les affaires courantes, et une dissolution dans un an. Sans garantie aucune qu'on ne revienne pas avec une assemblée toujours sans majorité claire...
Quant à votre remarque sur le fait que les leaders de l'EPR (qu'ils s'appellent Bayrou ou Philippe) agissent tous en pensant à 2027 c'est tout à fait vrai. Aussi vrai que pour Mélenchon, Faure, Tondelier, Wauquiez et Le Pen. Le contraire serait très étonnant.