Républicain67 a écrit:Comment explique-t-on ce phénomène? Les candidats LFI ne sont guère plus connus que ceux du RN.
Pensez-vous d'autres part qu'il puisse y avoir localement des "fronts républicains" anti-NUPES? S'il y en a contre la droite radicale, il serait logique qu'il y en ait aussi contre la gauche radicale, dont certains candidats n'ont pas un discours vraiment républicain (critique de la laïcité, discours anti-flics...). Pareil pour les régionalistes, pas franchement républicain.
Je ne crois pas tellement en l'hypothèse de "fronts républicains" contre la NUPES. En tout cas il n'y aura certainement pas sauf conditions locales très particulières une union de tous leurs adversaires contre eux au second tour.
Après, est-ce que l'électorat de quelques circonscriptions très à droite peut se mobiliser massivement contre la NUPES au second tour, même sans déclarations dans ce sens des candidats éliminés ? Oui, c'est possible, mais ça se limitera à quelques cas et ça ne sera pas non plus des reports parfaits même dans les circonscriptions où la gauche a pu être un vrai repoussoir par le passé.
Je pense que les reports de la droite radicale vers Ensemble seront très différenciés selon la circonscription. Dans le Sud, ils peuvent être très corrects en cas de duel face à la gauche notamment en cas de bons scores de candidats Reconquête, dont l'électorat aura sans doute plus de facilité à se reporter sur Ensemble que l'électorat des candidats RN. Dans le Nord-Pas-de-Calais, je pense que ces reports seront par contre très médiocres, et ponctuellement catastrophiques (notamment pour le Bassin minier). Mais globalement, au niveau national, ils devraient être corrects dans un certain nombre de circonscriptions (mais pas forcément la majorité).
Je ne crois pas non plus à des fronts républicains contre les candidats régionalistes. Là où ils ont une chance d'accéder au second tour, une partie du discours des candidats régionalistes est en réalité en phase avec les aspirations d'une partie importante de la population, qui n'osait pas forcément l'exprimer totalement jusqu'à ce qu'un candidat réussisse à obtenir un score suffisant pour peser. C'est comme ça qu'il faut comprendre je pense l'évolution politique corse plutôt rapide. Les revendications régionalistes étaient devenues en réalité très populaires depuis le milieu des années 2000. Il a fallu une dizaine d'années ensuite pour que ça se concrétise électoralement.
Après, on en vient aux discussions interminables entre ce qui est autonomiste ou indépendantiste. Globalement, on a quand même peu de partis indépendantistes puissants en France, excepté dans certains endroits de l'Outre-Mer. Le régionalisme exprimé en France métropolitaine reste très modéré et va beaucoup moins loin que celui qui peut être exprimé dans certains territoires italiens par exemple, pour prendre l'exemple-type d'un cadre constitutionnel républicain qui est parfaitement accepté par la majorité de ses régionalismes internes (en dehors de quelques mouvements sudtyroliens très minoritaires, et d'autres mouvements groupusculaires dans d'autres régions).
Je ne pense pas non plus qu'on puisse qualifier le discours des candidats régionalistes comme "antirépublicain". Il ne faudrait pas non plus qu'on ait cette tendance très française de considérer que tout ce qui peut aller un peu contre l'esprit de la Constitution de 1958 soit antirépublicain. Il y a plein d'autres modèles républicains que celui actuellement mis en place en France. La France a connu d'autres formes de gouvernements républicains dans le passé. Elle en connaîtra certainement beaucoup d'autres dans le futur.