Raph a écrit: Enfin, dans la 1ère du Gard, c'est le seul cas ou une députée sortante est battue en duel face au RN alors que Macron était devant au second tour de la présidentielle.
Dans cette circonscription, il est possible que le RN ait dû sa victoire à l'implantation personnelle de son maire à Beaucaire. La marge de sa victoire en voix était nettement plus importante à Beaucaire que sur l'ensemble de sa circonscription. Le candidat RN gagne près de 10 points au second tour des législatives à Beaucaire par rapport au score de Le Pen au second tour de la présidentielle. Alors certes, état donné le comportements électoral de Beaucaire, il est évident que le RN y aurait été largement en tête au second tour des législatives même sans implantation étant donné le contexte national, et peut-être suffisamment pour y gagner quand même sur l'ensemble de la circonscription, mais pas totalement certain. En tout, ça se serait joué à très peu. On retrouve cette prime au RN lors des élections législatives, et qu'on ne retrouve pas à la présidentielle, dans toutes les villes gérées par le RN, qui peut donc nourrir quelques regrets d'avoir essuyé des municipales aussi catastrophiques car un véritable vivier de mairies dans des endroits clés lui aurait sans doute assurer un cru encore bien meilleur lors de ces législatives.
Républicain67 a écrit:Comment expliquer que la marche est pour le RN la plus élévé face à LR?
Les raisons sont nombreuses. J'en compte au moins quatre, que je liste de la plus importante selon moins à la moins importante :
- LR est perçu par l'électorat comme un parti plus modéré que Renaissance et la NUPES. Pour Renaissance, ça peut paraître un peu paradoxal mais comme ça a déjà été dit, Renaissance est le parti au pouvoir tandis que LR ont cuvé une décennie d'opposition donc ils suscitent beaucoup moins de crispation.
- Le contexte du moment : Ensemble comme la NUPES pouvaient encore prétendre dans l'entre-deux-tours à diriger le pays. Ce n'était pas du tout le cas du RN et de LR. Et même si c'était peu probable pour la NUPES, cela s'envisageait en cas de surprise donc le vote RN face à la NUPES de la part d'électeurs Ensemble pouvaient largement se conceptualiser dans le simple but de faire barrage à la NUPES et à la perspective de voir une coalition de gauche et d'extrême-gauche gouverner le pays. Idem pour un électeur NUPES face à la perspective de bloquer une reconduction de la majorité absolue de Macron. Évidemment, dans un duel LR/RN, ce motif de vote ne vaut plus, car LR faisait, au mieux, office de force d'appoint, au pire, que de la figuration.
- L'électorat LR est après celui de Reconquête, celui qui est le plus perméable au vote RN au second tour ce qui permet au RN de compter sur cette réserve de voix dans les duels sans LR. Bien entendu, dans les duels LR/RN, le RN ne peut plus compter sur cet électorat.
- Les candidats LR qui se sont qualifiés au second tour l'ont très rarement été sur leur seule étiquette. Dans la plupart des cas, ils se sont qualifiés car ils sont implantés et sont connus et reconnus par les habitants de leur circonscription. En plus d'aider à la qualification, cela peut être aussi très utile pour faciliter les reports de voix d'entre-deux-tours.
Toutes ces raisons valent y compris face à des candidats RN, mais même face à la NUPES et dans une mesure moindre mais très notable face à Ensemble, les reports sur LR au second tour ont été massifs dans l'ensemble malgré quelques contre-exemples (contre-exemples qui ont souvent lieu dans des cas où le candidat LR est trop identifié comme Macron-compatible).