Herimene a écrit:A ce titre, je trouve assez dangereux que LREM considère comme politiques professionnels (et donc les comptent dans les 50% de politiques professionnels parmi leurs listes) les gens ayant exercé même un petit mandat, même il y a 15 ans de cela.
En effet, je suis tout à fait d'accord avec vous. J'ajouterais en cela les adeptes du "mandat unique dans le temps" et autres choses similaires. Avoir des élus pour un mandat, ou en tout cas limiter trop sévèrement les possibilités pour un élu, c'est surtout limiter l'expérience de l'élu, sa capacité à connaître le fonctionnement de l'état, des administrations, et à agir au mieux.
Entre des élus pour 5 ans et des fonctionnaires qui ont 30 ans de boutique, qui croyez-vous va mener la barque ? Avoir des élus inexpérimentés, qui en plus ne restent pas longtemps, c'est évidemment risquer la prise de pouvoir des hauts fonctionnaires et des technocrates. Nous en avons, je pense, le plus parfait exemple avec Emmanuel Macron, qui n'a jamais eu de mandat, qui ne connait d'expérience politique que dans des cabinets ministériels ou élyséens. Cela me fait très peur, à titre personnel, et j'espère pour ce pays qu'il sera entouré d'autres personnes que ceux qui, aujourd'hui, forment sa cour.
Evidemment, je ne suis pas favorables aux hyper-cumulards, qui cumulent 4, 5, 6 mandats etc... Car le travers va vers la même chose: l'action de l'élu n'est plus celle de l'élu, ça devient l'action de ses collaborateurs. De la même manière, il y a prise de pouvoir par ceux qui ne sont pas élus, pour lesquels on ne vote pas.
On oublie beaucoup que, dans les milieux professionnels, à moins d'être fils à papa, ou pistonné par papa, on doit "faire ses preuves". Pour convaincre son patron, il faut avoir montré qu'on sait travailler, qu'on a des compétences. Le peuple, les électeurs, sont censés être les patrons des politiques. Il est normal qu'avant de leur confier des fonctions d'énorme importances, on leur demande de "faire leur preuve", notamment au niveau local, municipal.
Reconnecter le privé avec les fonctions de l'élu, cela ressemblerait plutôt à ça, à mon avis. Car la seule chose que je vois aujourd'hui, c'est une reconnexion de l'esprit clanique, classiste et de népotisme avec la chose publique.