Zanas a écrit:FI poujadiste, en voilà une belle attaque à la Barbier ou Giesbert...
Je ne suis vraiment pas un grand fan de Mélenchon, même si j'ai voté pour lui à la présidentielle, puis pour une candidate FI au 1er tour de la législative, mais j'aimerais juste qu'on n'oublie pas que si le PCF a des difficultés à constituer un groupe (pas plus qu'en 2012, cela étant dit, où il avait fallu un apport de 5 ultra-marins aux 10 PCF pour l'arracher in extremis), c'est aussi quand même en très grande partie à cause de son score famélique, qui ne doit pas tout à l'intransigeance et au sectarisme, réels, de la FI. Le PCF a passé les dernières décennies à "désespérer Billancourt", à jouer un coup à droite avec le PS, un coup à gauche avec un faux nez, et même dans le FG qui lui avait permis un regain électoral inespéré après 2007, le PCF a louvoyé, eu ses propres moments de sectarisme, notamment les régionales de 2010 qui furent assez nauséabondes par endroits.
Donc certes, Mélenchon est un égomaniaque peu recommandable (réclamer la démission de Vieu au profit de Bompard est une de ces nombreuses fois où il faudrait qu'il ait quelqu'un à plein temps à côté de lui pour lui faire fermer sa gueule quand il va dire une connerie), mais le rendre responsable des difficultés d'un PCF agneau blanc, c'est pousser un peu loin...
Ouais, poujadiste, n'exagérons rien, la presse bien-pensante a déjà passé son temps à ,chercher pendant toute la campagne des similitudes entre le programme de JLM et celui du FN, quand elle ne le traitait pas d'agent de Moscou ou de complice du méchant Assad, n'en rajoutons pas
La responsabilité dans l'échec du FdG est partagée, le PCF comme le PG regroupant tous deux des tendances d'opinions différentes selon les sujets (au PG/FI, selon que l'on vient du MRC ou des Verts, du PS ou du NPA, ce n'est pas tout à fait pareil). Le Front de Gauche était du coup un moyen de regrouper différentes sensibilités selon l'adage " ce qui nous réunit est plus important que ce qui nous sépare", alliance supposée capable de créer une force vouée à être dominante à gauche ou en tout cas à faire jeu égal, à l'époque, avec le PS.
Les négociations lors des Municipales ont été mal vécues des deux côtés. Au PG on s'agaçait à juste titre de voir le PCF faire liste commune avec des socialistes de droite qui, pour une partie d'entre eux, ont aujourd'hui rejoint Macron.
Au PCF on défendait l'idée (bien commode) que la gestion des communes n'implique pas d'être d'accord sur tout et notamment sur la politique nationale, mais aussi, de façon plus spontanée, nombre de communistes ne comprenaient pas comment la haine envers le PS pouvait être aussi ayatollesque de la part de gens qui en faisaient partie encore tout récemment (déjà , moi, j'avais du mal)
Rappelons que Corbière a été vice-président du groupe PS à la Mairie de paris, que Simonnet a voté la quasi totalité des délibérations présentées par Delanoë, etc
C'est un des reproches que je fais aux cadres du PG (aujourd'hui) FI : le manque de cohérence entre les actes et le discours (ou entre le discours d'un jour et le discours du lendemain)
Exiger une discipline militaire dans un groupe parlementaire alors que l'on a soi-même violé la discipline de vote lorsque l'on était au PS, ou que l'on a exhorté les "frondeurs" du PS à faire tomber par une motion de censure (y compris en votant celle déposée par la droite) le gouvernement issu des rangs de leur parti, c'est une marque d'incohérence et d'absence de ligne (et d'éthique) politique
Ensuite, le côté "auberge espagnole" du programme de la Présidentielle 2017, où chacun pouvait trouver des points d'accord en fermant les yeux sur les points de désaccord, on l'a déjà vu ailleurs, ce n'est pas spécifique à JLM.
Je n'ai jamais, autant que je m'en souvienne, été en accord à 100% avec le programme et le discours d'un politique quel qu'il soit, même quand je votais pour lui.
Maintenant quand un programme dont j'ai approuvé les points principaux dévie, par électoralisme et recherche d'un électorat amateur de slogans faciles, dans ce que j'estime être le mauvais sens en plaçant au premier plan tout ce qui m'a fait tiquer au départ, c'est normal que ça m'agace...
C'est la liberté d'esprit qui me permet de travailler avec des élus de tout bord, tant que l'objectif va dans le bon sens et qu'il n'y a pas de malhonnêteté.
On peut avoir apprécié la politique en matière d'action sociale et de logement de Pasqua dans le 92 tout en pensant que c'était une vieille barbouze, avoir défendu Fabius dans l'affaire du sang contaminé et rêver de l'envoyer dans un cul de basse fosse pour sa politique criminelle en Syrie, et avoir vu ses textes (techniques) utilisés par Albertini, Devedjian ou Juppé tout en ayant voté de l'autre côté toute sa vie.
et ne pas aimer Cazeneuve mais trouver que l'accuser de planifier l'assassinat de manifestants même semi professionnels est stupide
Le manichéisme permanent, la peinture indélébile noire ou blanche, l'outrance verbale répétée, ce n'est pas bon dans la vie...