Législative partielle dans la 15e circonscription de Paris

[Oskial]

Difficile d'analyser un scrutin avec une participation si faible. Cette élection est encore plus magique parce qu'en passant de 21 à 8 candidats, tout le monde peut se féliciter d'être en progrès : le PS gagne 1,5%, LR 9,6%, LFI 2.1%, EELV 7,6% et le PCF 6,0%. Pour moi, seuls les trois derniers peuvent se targuer de réels progrès : même en ajoutant les candidatures divers écolos de 2017, les progrès d'EELV sont de plus de 6% ; le PCF fait plus que doubler son score et LFI, dans le contexte de progression des deux derniers, fait plus que résister en passant les 20%.
Je suis beaucoup plus réservé pour LR et le PS. En 2017, LREM n'avait pas investi de candidat mais Philippe ARAGON, membre du MRSL, était parti seul, en quasi-dissidence et avait rassemblé plus de 16% des voix. L'absence, réelle cette fois-ci, d'un candidat de la majorité présidentielle aurait dû mécaniquement profiter aux candidats LR et PS. Côté LR, comme représentant unique de la droite et sans concurrence ni au centre ni à l'extrême droite, M. Didier signe en réalité un réelle contre-perf. L'addition des voix de MM. Périfan (LR) et Aragon (MRSL classé DVD par la préfecture à l'époque) plus les DVD faisait 27,2 auxquels s'ajoutaient 4,6% du FN. En plafonnant à 16,7%, il se situe plutôt sur un étiage très bas pour la droite locale, plus bas que la candidate de 2012, Nathalie FANFANT, alors en plein ressac pour la droite.
Coté PS, le score de Mme El Aaraje est à peine supérieur à celui de Mme Pau-Langevin avec une concurrence à gauche équivalente et la disparition du candidat LREM dissident, dont on sait qu'il a pu, dans la foulée de l'élection présidentielle, siphonner une partie de son électorat plus centriste. C'est d'autant plus vrai qu'en 2017, George Pau-Langevin avait la concurrence d'une candidate RDG qui avait obtenu 2,4%.
Je vois dans ces comparaisons un signe d'un réel affaiblissement du PS et de la municipalité menée par Anne Hidalgo. certes, les écologistes en sont membres mais après un premier tour mortifère qui laisser des traces importantes dans la vie quotidienne de la municipalité. Je ne serais donc pas surpris que, dimanche prochain, Mme El Aaraje puisse mordre la poussière face à Mme Simonnet, celle-ci bénéficiant d'une part d'une conjonction des oppositions au PS parisien (certains électeurs de droite trouvant l'occasion d'affaiblir la Maire de Paris et certains électeurs écologistes de marquer leur différence sans grandes conséquences) et de la campagne commune du PCF et de LFI aux régionales.

[Stéphane]

(certains électeurs de droite trouvant l'occasion d'affaiblir la Maire de Paris et certains électeurs écologistes de marquer leur différence sans grandes conséquences) et de la campagne commune du PCF et de LFI aux régionales.

Que des électeurs de droite votent LFI, même pour affaiblir Anne Hidalgo, je n'y crois pas une seconde : LFI, pour eux, c'est le diable !

[Oskial]

Que des électeurs de droite votent LFI, même pour affaiblir Anne Hidalgo, je n'y crois pas une seconde : LFI, pour eux, c'est le diable !

Je le crois volontiers pour les électeurs de droite conservateur et "bourgeois". Je pense par exemple que la tentation serait inexistante dans les arrondissements de l'ouest. Mais pour cette part d'électorat de droite "anti-système" (la mairie de paris en étant un), "anti-bobos", la tentation de mettre en échec la Maire de Paris peut être tentante, soit en votant Simonnet (ce qui sera rare, je le concède, mais ça va exister), soit en s'abstenant ou en votant blanc.

[Zapata]

Le score de Danielle Simonnet (LFI) constitue la principale surprise de ce premier tour de législative partielle. C'est intéressant à noter pour les prochaines législatives de 2022, LFI semblent être capables de s'ancrer localement et dans la durée dans des quartiers populaires. Les députés LFI sortants en Île-de-France miseront sur une stratégie semblable à celle de Simonnet, quel que soit le résultat de la présidentielle, ce sera la carte de l'ancrage local, la campagne de terrain et la présence médiatique.

Ce score ne devrait pas suffire pour battre Lamia El Araje dans un arrondissement dominé par le Parti socialiste, alors qu'EELV ne donnent pas de consigne de vote. Toutefois, il peut laisser envisager des surprises, notamment lors des régionales à Paris, car l'abstention y sera élevée et Clémentine Autain bénéficie d'une image médiatique encore plus importante que Simonnet. EELV auront dû mal à justifier cet échec dans une circonscription qui devait être gagnable, tandis que LR doivent revoir la copie. Cette contre-performance illustre le défaut d'implantation d'EELV dans le nord-est parisien (manque de militants sur le terrain, peu d'élus notables) et la difficulté des écologistes de parler à un électorat populaire, c'est un mauvais signe pour Bayou.

[Sergent Bauchat]

Daniele Simonnet est implantée dans le 20ème depuis de longues années, d'abord au sein du PS, puis de LFI.
Elle passe souvent sur les chaînes d'info, et ne laisse personne indifférent.
La jeune candidate PS n'en est qu'à sa première candidature à ce niveau.
Son suppléant, Éric Pliez, maire du 20ème, n'est pas encore très connu non plus.
On ne peut pas en conclure que LFI dépassera le PS partout à Paris aux prochaines législatives.
Daniele Obono dans le 19ème, par exemple, risque d'être dépassée par un bon candidat PS.

[PhB]

Difficile d'analyser un scrutin avec une participation si faible. Cette élection est encore plus magique parce qu'en passant de 21 à 8 candidats, tout le monde peut se féliciter d'être en progrès : le PS gagne 1,5%, LR 9,6%, LFI 2.1%, EELV 7,6% et le PCF 6,0%. Pour moi, seuls les trois derniers peuvent se targuer de réels progrès : même en ajoutant les candidatures divers écolos de 2017, les progrès d'EELV sont de plus de 6% ; le PCF fait plus que doubler son score et LFI, dans le contexte de progression des deux derniers, fait plus que résister en passant les 20%. (...)

Le score de Danielle Simonnet (LFI) constitue la principale surprise de ce premier tour de législative partielle. C'est intéressant à noter pour les prochaines législatives de 2022, LFI semblent être capables de s'ancrer localement et dans la durée dans des quartiers populaires. Les députés LFI sortants en Île-de-France miseront sur une stratégie semblable à celle de Simonnet, quel que soit le résultat de la présidentielle, ce sera la carte de l'ancrage local, la campagne de terrain et la présence médiatique.
(...)

Au regard des progressions notées par Oskial, et malgré sa qualification pour le second tour, LFI à réalisé un score dans la ligne du précédent, alors que sa candidate était censée être une locomotive : 2% de progression, à quasi-égalité avec le PS, alors que le PCF et EÉLV ont progressé d'au moins 6%. Sur ce critère ce score ne me semble pas si surprenant que ça.
Si Danielle Simonnet transforme l'essai en gagnant le second tour (ce qui me semble difficile mais envisageable), alors ce sera une vraie belle victoire pour LFI.
En tout état de cause ce scrutin est plutôt encourageant pour tous les partis situés à gauche du PS (au moins dans ce secteur car les autres législatives partielles ont connu des issues différentes).
Au final ces 4 législatives partielles devraient marquer une grande stabilité, avec la (ré-)élection des candidats de même tendance politique que précédemment. D'ailleurs même si Danielle Simonnet devait battre Lamia El Araje, la circonscription resterait à gauche.

[Draume]

Daniele Obono dans le 19ème risque d'être dépassée par un bon candidat PS.

Question naïve : c'est quoi en 2021-2022 un bon candidat PS ?

[Sergent Bauchat]

Pas Jean Christophe Cambadelis.....

[stephed]

Un adjoint au maire, un maire d'Arrondissement sur la circonscription. Le sort de Danielle Obono n'a cependant pas grand chose à voir avec cette circonscription.

[Zapata]

Daniele Simonnet est implantée dans le 20ème depuis de longues années, d'abord au sein du PS, puis de LFI.
Elle passe souvent sur les chaînes d'info, et ne laisse personne indifférent.
La jeune candidate PS n'en est qu'à sa première candidature à ce niveau.
Son suppléant, Éric Pliez, maire du 20ème, n'est pas encore très connu non plus.
On ne peut pas en conclure que LFI dépassera le PS partout à Paris aux prochaines législatives.
Daniele Obono dans le 19ème, par exemple, risque d'être dépassée par un bon candidat PS.

Je n'ai en aucun cas tiré cette conclusion, mon message indique même le contraire, à mon avis Lamia El Araje remportera le scrutin. Ma conclusion était que LFI est capable de préserver ses acquis de 2017, en raison d'une présence militante forte sur le terrain et des figures reconnues localement.

Pas Jean Christophe Cambadelis.....

Cambadélis n'a jamais affronté Danièle Obono, il était dans la circonscription voisine, face à Sarah Legrain et Mounir Mahjoubi. Colombe Brossel était la candidate PS dans la 17e circonscription.