Elections partielles des 9 et 16 décembre 2012 : le bilan

[SALVAT]

Le message de Draume (mini calcul) m'apparaît très parlant.
Le support consiste en trois circonscriptions : c'est un point d'étape.

Le FG doit revoir sa stratégie et son discours s'il veut recueillir les déçus du PS : Jean-Luc MELENCHON, aux propos parfois difficiles à suivre, a atteint un plafond. Sa posture protestataire fait qu'un électorat potentiel peut tout aussi bien voter FN que FG (ex. Val de Marne dans les communes et quartiers de gauche) )ou rejoindre la masse des abstentionnistes.
Le succès (à confirmer au second tour) de BILLOUT à Nangis montre que le succès du FG peut reposer, ici ou là, sur des personnalités bien implantées mais qu'il lui est difficile d'élargir ce cercle. Mes pronostics s'en sont trouvés mis à mal !!!

Le FN tient bon sur des partielles et même grignote un peu : la transition FN/RBM que Le Pen (père) dramatise n'induit-elle pas à un pallier par une mutation mal vécue du vieux fond FN ? En tout cas, il n'y a pas implosion. Le FN ne croît pas dans les quartiers "bourgeois" de la région parisienne (ex. Hauts de Seine ce qui confirme le phénomène relevé dans l'ouest parisien intra muros depuis de nombreux scrutins).

DLR ne décolle pas du tout : par contre, des candidatures DVD captent mieux un électorat mécontent ex-UMP au point qu'un dissident d'aujourd'hui me semble bien parti pour l'emporter sur l'officiel pour s'inscrire demain ... au groupe UMP !!! selon le schéma de l'élection, en 2007, à Annecy, de Lionel TARDY sur le sortant BOSSON, centriste investi par l'UMP.
L'électorat de base rechigne à suivre les arrangements mis au point au niveau national et manifeste, le temps d'un scrutin, son refus du paquet tout ficelé qu'on voudrait lui imposer "d'en haut".
Bertrand SALVAT

[alamo]

Je ne sais pas s’il faut vraiment tirer des conclusions sur les orientations stratégiques des différents partis à partir de trois élections législatives partielles à 70% d’abstention, et de quelques élections municipales partielles dans des communes modestes.

Même le FG pourrait s’estimer satisfait : il rétablit l’ordre d’arrivée avec le PS dans les deux seuls cantons qu’il détient (avec une participation ridicule certes) concernés par ces partielles, et il semble bien parti pour récupérer Nangis. En dehors de ces trois micro sites, l’électorat du FG a du s’abstenir encore plus que celui du PS pour des élections considérées comme sans enjeu.

Le calcul de Draume sur les % et les voix « récupérées « est un peu faussé par la modification des forces en présence : dissidents UMP à saint-Maur, disparition de la candidature EELV à Antony…

En revanche d’accord avec Salvat, le discours mélenchonien ne facilite pas les prémices d’une alliance à la gauche de la gauche avec les « nonistes » du PS. La façon dont il a « envoyé chier » J. Guedj il y a quelques semaines était pour le moins une faute politique (en plus d’être malpoli), à l’heure où la gauche du PS est bafouée par sa direction malgré le score d’E. Maurel au Congrès et où ML Lienemann paraît très proche du discours PCF.

Mais pour le reste, 2014 est encore bien loin, et heureusement pour le PS (et EELV) qu’il n’y a pas une élection à scrutin de liste (Régionales ou pire, Européennes) dans les mois qui viennent, le score pourrait s’attaquer au record établi par M. Rocard…
Que ce soit l’UMP qui bénéficie de l’impopularité du Gouvernement montre une nouvelle fois que la mémoire est courte (j’ai entendu Wauquiez hier soir, on a peine à croire qu’il était encore ministre il y a six mois)…

[Fabien]

En revanche d’accord avec Salvat, le discours mélenchonien ne facilite pas les prémices d’une alliance à la gauche de la gauche avec les « nonistes » du PS. La façon dont il a « envoyé chier » J. Guedj il y a quelques semaines était pour le moins une faute politique (en plus d’être malpoli), à l’heure où la gauche du PS est bafouée par sa direction malgré le score d’E. Maurel au Congrès et où ML Lienemann paraît très proche du discours PCF.

Je ne vois pas à quel échange entre Mélenchon et E. Maurel vous faites allusion. Le PG a, au contraire, réaffirmé à plusieurs reprises ces derniers temps son souhait d'un rapprochement avec la gauche du PS et les Verts. Par ailleurs, le discours est une chose, la pratique en est une autre. Et jusqu'à maintenant, la gauche du PS est toujours restée par ses votes au parlement totalement solidaire du gouvernement (sauf sur le TSCG) jusque dans ses choix les plus libéraux...

[alamo]

je n'ai pas parlé d'échange verbal entre Mélenchon et Maurel mais entre Mélenchon et Guedj (qui ont peut-être ceci étant un passé commun douloureux à Massy) tel que rapporté dans la presse :

http://www.leparisien.fr/massy-91300/gu ... 317277.php

et je remarquai juste que ce type de propos ne va pas dans le sens du rapprochement avec ce que l'on peut appeler la gauche du PS aujourd'hui, c'est à dire Lienemann, Guedj (à qui le PS dut offrir la présidence du CG 91 pour qu'il ne rejoigne pas le PG avec quelques fidèles, privant le PS de la majorité départementale), Maurel ou Filoche.
Rien à voir avec les Hamon et consorts (encore parfois appelés "gauche du PS"), aujourd'hui totalement installés devant leur gamelle avec leur muselière (je ne suis pas ûr qu'ils n'en souffrent pas d'ailleurs, comme A. Montebourg)
MN Lienemann, notamment, est de tous les fronts en ce moment, notamment sur le thème du logement qu'elle connaît bien, mais aussi sur lesquestions économiques de fond. Et surtout, au-delà des têtes d'affiche, l'important ce sont les électeurs, qui trouveraient sans doute Mélenchon plus sympathique s'il ne chiait pas régulièrement sur les Elus qui incarnent leurs idées.

Le vote sur le TSCG a quand même été un signe important, même s'il a été suivi de peu d'effets (les parlementaires "nonistes" ayant le lendemain voté le collectif budgétaire et le dogme abusivement appelé "règle d'or"), c'est malgré tout une marque d'indépendance intellectuelle.

[Fabien]

je n'ai pas parlé d'échange verbal entre Mélenchon et Maurel mais entre Mélenchon et Guedj (qui ont peut-être ceci étant un passé commun douloureux à Massy) tel que rapporté dans la presse :

http://www.leparisien.fr/massy-91300/gu ... 317277.php

et je remarquai juste que ce type de propos ne va pas dans le sens du rapprochement avec ce que l'on peut appeler la gauche du PS aujourd'hui, c'est à dire Lienemann, Guedj (à qui le PS dut offrir la présidence du CG 91 pour qu'il ne rejoigne pas le PG avec quelques fidèles, privant le PS de la majorité départementale), Maurel ou Filoche.
Rien à voir avec les Hamon et consorts (encore parfois appelés "gauche du PS"), aujourd'hui totalement installés devant leur gamelle avec leur muselière (je ne suis pas ûr qu'ils n'en souffrent pas d'ailleurs, comme A. Montebourg)
MN Lienemann, notamment, est de tous les fronts en ce moment, notamment sur le thème du logement qu'elle connaît bien, mais aussi sur lesquestions économiques de fond. Et surtout, au-delà des têtes d'affiche, l'important ce sont les électeurs, qui trouveraient sans doute Mélenchon plus sympathique s'il ne chiait pas régulièrement sur les Elus qui incarnent leurs idées.

Le vote sur le TSCG a quand même été un signe important, même s'il a été suivi de peu d'effets (les parlementaires "nonistes" ayant le lendemain voté le collectif budgétaire et le dogme abusivement appelé "règle d'or"), c'est malgré tout une marque d'indépendance intellectuelle.

Autant pour moi, cela m'apprendra à lire trop vite! Ceci dit, Mélenchon peut difficilement être tenu pour seul responsable de ses relation délicates avec la gauche du PS!

[Michel A]

A Alamo qui écrit
"Guedj (à qui le PS dut offrir la présidence du CG 91 pour qu'il ne rejoigne pas le PG avec quelques fidèles, privant le PS de la majorité départementale), "

Cette phrase est fausse. L'investiture de Jérôme Guedj, suite à un vote des militants du PS de l'Essonne face à Thierry Mandon s'est produite après que la décision de Jérôme (et de nombre de leurs amis, comme Mariane Louis, Olivier Thomas...) de ne pas suivre Jean-Luc au Parti de Gauche ait été affichée

[SALVAT]

Ici, il ne s'agit pas de dire "X a raison d'avoir telle position, Y a tort" mais de poser la question du reçu par l'électeur de telle ou telle attitude, par delà la conviction personnelle que l'on a. C'est le but de ce forum.
Le message de Melenchon passe mal, c'est un fait. Quand il évoque la possibilité d'être premier ministre pour faire autre chose, l'électeur moyen se demande pourquoi il formule cette hypothèse lui qui dit, à longueur de temps, ne rien partager ou si peu avec le PS : c'est peut-être une boutade mais, il faut arriver à suivre. Il fait parfois du théâtre, joue à la vedette et force le trait : il a tendance à règler des comptes personnels avec tel ou tel cacique du PS ou se payer un journaliste..... on peut apprécier son éloquence et sa puissance de répartie, mais l'électeur PS déçu lui signifie, à travers ses votes ou son abstention, que l'effet n'en est pas réussi alors que le FG devrait progresser formidablement vu la situation sociale actuelle.
Depuis le soir du premier tour de la présidentielle, je trouve que le taux de crédibilité dont il bénéficiait décline : c'est un constat.
Bertrand SALVAT

[alamo]

A Alamo qui écrit
"Guedj (à qui le PS dut offrir la présidence du CG 91 pour qu'il ne rejoigne pas le PG avec quelques fidèles, privant le PS de la majorité départementale), "

Cette phrase est fausse. L'investiture de Jérôme Guedj, suite à un vote des militants du PS de l'Essonne face à Thierry Mandon s'est produite après que la décision de Jérôme (et de nombre de leurs amis, comme Mariane Louis, Olivier Thomas...) de ne pas suivre Jean-Luc au Parti de Gauche ait été affichée

l'investiture, oui, la promesse c'est autre chose. L'écho vient de "sources proches du dossier" comme disent les journalistes

Ceci dit, Mélenchon peut difficilement être tenu pour seul responsable de ses relation délicates avec la gauche du PS!

Entièrement d'accord. Mais dans l'échange verbal avec J. Guedj (que j'ai déjà rencontré et que j'ai trouvé plutôt sympathique, encore un qui a bien vieilli), c'est Méluche qui a été inutilement agressif.
Et c'est contre productif pour le PG et le FdG qui s'ils veulent constituer une alternative politique, devront séduire une partie de l'électorat socialiste. Ce n'est pas en rembarrant les quelques rares parlementaires qui ont voté contre le TSCG et ceux (encore plus rares) qui ont soutenu la motion Maurel qu'ils y arriveront.

Critiquer la politique de Balladur, pardon, Ayrault à Matignon n'implique pas de fermer la discussion avec ceux des Elus du PS dont on sait qu'ils la désapprouvent aussi.

[Vaulti]

Vu que le topic a dérivé sur le score du Front de gauche et la stratégie du Front de Gauche lors de ses partielles, je fais une rapide analyse.
Une stagnation en pourcentage et donc une baisse assez prononcée en voix par rapport aux législatives de juin étaient prévisibles.
Les nouveaux électeurs mélenchonistes sont majoritairement des jeunes (18-34) qui s'abstiennent beaucoup plus que leurs ainés lors des partielles. Disons, pour résumer, que le Front de Gauche n'a pu compter que sur la base vieillissante du PCF et quelques déçus à gauche du PS.

La stratégie de Mélenchon est assez logique sur le long terme. D'abord, manger les restes de l'extrème gauche et débaucher certains élus PS en mal de gauche (région NPDC par exemple).
Ensuite, les défaites prévisibles aux élections intermédiaires du PS inciteront surement certains à se rapprocher naturellement du Front de Gauche.

[Corondar]

Avant de faire une analyse de ces partielles rappelons qu'avec des niveaux de participation extrêmement faibles et des contextes locaux qui peuvent toujours jouer, il ne faut pas non plus surinterpréter et leur donner plus d'importance qu'elles n'en ont.

Cet petit rappel étant fait, les grands perdants incontestables sont la gauche et le gouvernement. Le PS réalise une très mauvaise opération : une sortante défaite très sèchement, un candidat éliminé dès le premier tour et un candidat d'union qui avait frôlé l'élection en juin qui frise aujourd'hui la correctionnelle. Bref pas brillant, d'autant que le PS semble emmener avec lui l'ensemble de ses alliés dans la panade (plus que la baisse des candidats PS c'est l'ensemble de la gauche qui baisse avec une abstention sanction). Même le Front de Gauche n'a pas réussi à tirer parti des difficultés du pouvoir en place. Tout cela est inquiétant pour la gauche (à peine 6 mois après les succès électoraux du printemps les états majors devraient se remettre en question). Mais bon tout cela est un grand classique des élections partielles (c'est juste que là la sanction intervient très tôt dans la législature et ce malgré une opposition en plein psychodrame).
Du côté des perdants je mettrais quand même le FN. Sur le papier la situation était exceptionnelle : crise économique et sociale qui dure, un gouvernement impopulaire enchaînant les maladresses (pour ne pas dire plus) et une droite qui se déchire. Et bien même dans ce contexte idéal point de bénéfices. Là aussi Marine Le Pen devrait s'interroger sérieusement sur sa stratégie et ses orientations.
La droite est la grande miraculée de l'affaire : son électorat a été un bon petit soldat (au moins pour cette fois). Grand chelem avec des résultats plus qu'honorables (notamment en ce qui concerne la circonscription de Devedjian qui est nettement moins à droite que les 2 autres). La marque UMP reste le seul réceptacle des électeurs désireux d'adresser un carton rouge au gouvernement. Les dirigeants de l'UMP semblent avoir pour l'heure compris le message et enterré la hache de guerre (n'ayez crainte ils la ressortiront mais ceci est une autre histoire).