de Fabien » Mar 4 Fév 2025 11:19
On notera que c'est la troisième de fois de suite dans cette ville que le rapport de force évolue de façon très nette, voire spectaculaire, entre les deux tours des municipales.
En 2014, l'union de la gauche (19,2% des inscrits au premier tour) pouvait sembler mal partie avec pour seules réserves apparentes LO (1,61%) face à la fusion de Gaudin (15,7%) et du RN (12,86%). Mais la peur suscitée par cette alliance (28,83% au second tour) change la donne, permettant à la gauche (29,06%) de l'emporter sur le fil.
En 2020, le premier tour dessinait un scrutin incertain. Les deux listes de gauche qui fusionnent totalisent 9,73% des inscrits, la FI 3,28%. En face, Gaudin faisait 10,9%, l'UDI (3,53%) se maintient, une liste macroniste fait 3,17%. L'UDI stagne au second tour (3,53% des inscrits), tandis que Gaudin fait une percée fulgurante (22,91%), et que les reports à gauche fonctionnent mal (10,26%).
Et cette année, donc, 8,18% des inscrits pour la FI au premier tour, après le retrait de l'union de la gauche (6,80%). En face, cette fois, l'UDI (4,47% au premier tour) se retire, et Gaudin se maintient (5,1% puis 4,69%), ce qui n'empêche pas LR de passer de 7,46% des inscrits à 18,74%, tandis que la FI, sans dynamique, se contente de 14,82%, mobilisation de nouveaux votants de gauche et défections de la liste d'union de la gauche s'équilibrant tout juste.
On notera que si les mouvements sont spectaculaires rapportés aux votants, ils ne le sont pas tant ramenés à l'ensemble du corps électoral.
Et dans les trois cas, c'est clairement la logique d'un vote barrage (contre l'alliance avec le RN, puis contre la maire sortante, et enfin contre la FI) qu'on voit à l'oeuvre, ajoutée dans les deux derniers cas à de fortes dissensions à gauche, et couplé probablement en 2020 par l'effet mobilisateur d'une première place inespérée pour la droite (également observé de façon spectaculaire à Aubervilliers)...
On peut se demander si, dimanche dernier, une fusion à gauche, qui peut-être aurait entraîné une dynamique et limité l'effet repoussoir de la FI (qui fait moins peur quand elle s'inscrit dans un cadre unitaire, les résultats des législatives le montrent) n'aurait pas permis de l'emporter, l'écart n'étant tout de même pas colossal...
L'attitude de la FI laissera à l'évidence des traces, mais madame NIASME aurait sans doute tort de croire que sa période d'essai débouchera forcément en 2026 sur un contrat de 6 ans!