de xavier30 » Mer 20 Oct 2010 08:33
Bonjour,
J’étais 13eme sur la liste LAPIERRE, je vais donc donner mon témoignage, qui risque d'être long.
Phase 1 : la discorde
Beaucoup avaient parié en 2008 que la nouvelle majorité ne tiendrait pas 3 ans... dès l'origine on a senti les ambitions du premier adjoint, face à un maire qu'il considérait comme potiche... Au bout d'un an, maladie cardiaque du Maire et absence de 7 / 8 mois. A son retour, le Maire retrouve une administration en désordre, des élus qui agissent en chef de service... La volonté d'agir n'a pas manquée, mais pas les méthodes. Il a été clair que dès son retour, il était indésirable. Au lieu de démissionner comme demandé par M. Valadier, il a décidé de résister et pour cela, il s'est mis beaucoup d'adjoints à dos : il a regardé dans tous les dossiers et bloqué à chaque fois que cela était nécessaire... Seul une poignée de 4 ou 5 élus sont restés avec lui, par choix ou par obligation.
Phase 2 : la séparation
M. Valadier mène la fronde. Tête de liste UMP aux régionales, il cumule maintenant les postes de 1er adjoint, Vice président de l'Agglo, conseiller Régional, avec un rôle important à l'UMP, je pense qu’il croit qu’il aura facilement la majorité en cas de nouvelles élections. Politique de la chaise vide au conseil municipal (les subventions aux associations sont votées grâce aux groupes de M. Gaido (PS) et Serre (centre DVD)), communication par tracts sur la situation : le maire est un Tyran doublé d’un fainéant, il est impossible de continuer comme cela. M. Valadier fait démissionner 12 élus, mais garde sa place (ses opposants diront pour garder ses émargements à l’agglo). Le Maire parle d’affaires pas nettes…
Phase 3 : la campagne
Il y a 4 listes :
Celle de M. Lapierre avec le ralliement de M. Serre (n°3 sur la liste) et M. Bocassini (n° 7 adjoint de 1989 à 1992). Se place en centre droit, avec pour projet : la continuité de l’action municipale. La communication est tournée vers la trahison envers le Maire et du dynamisme/qualité de la liste. il ya aussi une partie "affaires" avec plusieurs dossiers épineux déposés en justice. Pas d’investiture UMP.
M. Valadier repart avec M. Massebieau (élu d’opposition en 2008 avec une liste marquée extrême droite) et une partie des élus démissionnaires. Se place à droite, avec pour projet : la continuité de l’action municipale. La communication est placée vers l’avenir avec des documents de très haute qualité. Pas d’investiture UMP.
M. Rouquel (1er adjoint jusqu’en 2008, candidat malheureux aux cantonales en 2008 face à M. Lapierre), sous la houlette de M. Gronchi (ancien maire) refuse de partir avec M. Lapierre et crée sa propre liste centre droit. Se place dans une posture « haut dessus de la mêlée ». Son projet : ramener le calme à Saint Gilles. La communication est placée sous le signe de la sérénité, mais attaque aussi tous azimuts les projets des autres candidats en les disant irréalisables. Pas d’investiture.
M. Gaido monte à quelque chose près la même liste que 2008 et joue sa carte à gauche avec l’investiture PS. Projet : faire passer Saint Gilles à gauche (intervention de G. Frêche et M. Alary en meeting pour appeler à voter à gauche). Mais communication relativement de mauvaise qualité (documents) et campagne à gauche en répétant que la droite a failli.
Je vous passe les autres détails…
Phase 4 : le premier tour :
C’est une victoire pour M. Valadier avec 35 % des voix il est largement devant et récupère les soutient UMP qui étaient resté en dehors du combat Valadier/Lapierre (Maire de Nîmes et député de la circonscription). Les socialistes à 28% font leur score habituel, sans plus. Mais Lapierre subit un désaveu avec 20% des voix. M. Rouquel n’aura servit qu’à parasiter l’élection et surtout faire perdre des voix au Maire (ennemi juré de M. Gronchi) ne fait que 16%.
M. Rouquel décide de se retirer sans donner des consignes de vote, alors que M. Gronchi ira soutenir M. Valadier. La surprise vient de M. Lapierre qui in fine décide de retirer sa liste pour laisser un maximum de chance à M. Gaido pour battre M. Valadier. M. Serre et M. Bocassini (et d’autres sur la liste Lapierre…) se retirent et expriment leurs regrets de ne pas se battre au second tour et laissent les électeurs libre de leurs choix.
L’élection change de nature et se durci vraiment : la gauche et M. Lapierre utilisent tous les arguments et font une très grosse campagne sur les thèmes de la traitrise, du FN dans la liste Valadier… Il faut faire perdre M. Valadier à tout prix !
Phase 5 : le second tour, fin de l’histoire
Présent dans le bureau du Maire je constate que sur les 3 premiers bureaux de votes une surprise. Ces bureaux votant très majoritairement à droite lors des derniers scrutins, laissaient à Valadier une avance seulement de 30 à 40 voix sur 500 à 600 votants. De plus, on a constaté que le seul bureau de vote largement à gauche avaient une augmentation de participation de près de 12 points !
Après avoir reçu 6 résultats de bureau de vote sur 8, il devenait sur que M. Gaido avait gagné. Les 2 derniers tombent, c’est finit, M. Gaido est élu.
Conclusion :
Ce « séisme » trouve une explication d’abord locale. M. Valadier avait visé l’électorat UMP et FN et a quasiment fait le plein de ses voix au 1er tour. Il y a eu un coup de ciseau dévastateur pour sa liste lorsque le FN gardois a officiellement annoncé que M. Massebieau (liste Valadier) avait été jugé indésirable au FN et la campagne du Maire à droite pour appeler à faire élire Gaido pour empêcher M. Valadier d’arriver à ses fins. Trop de gens voulaient faire tomber M. Valadier et M. Massebieau pour qu’ils puissent réussir quelque chose de simple à Saint Gilles : garder la ville à droite.
Dans mes rapports aux Saint Gillois je peux attester que beaucoup de d’électeurs de droite et FN ont voté Gaido !
M’étant retiré après le 1er tour, je n’ai pas fait campagne pour M. Gaido, ni pour M. Valadier.
C’est donc une ville de droite à (60-65% !) qui a été donné à la gauche à cause des ambitions personnelles et les tensions de la droite locale.