Retour aux urnes incertainÉdition du vendredi 21 janvier 2011
Dimanche 30 janvier, Gilbert Baumet, maire démissionné par le Conseil d’État, et Roger Castillon, chef de l’opposition, s’affrontent dans une municipale partielle à suspense.Pour eux, l’heure de la grande explication approche. C’est la dernière ligne droite. Gilbert Baumet, maire démissionné le 30 novembre dernier par le Conseil d’État, et Roger Castillon, chef de l’opposition, affûtent leurs armes en vue de l’ultime round, qui devra les départager le dimanche 30 janvier prochain, et déboucher au sacre de l’un des deux protagonistes.
La commune gardoise de Pont-Saint-Esprit aura alors un nouveau maire, puisque cette élection couperet se jouera en un seul tour. Un aller simple à l’issue plus qu’incertaine.
En attendant, le ton se durcit entre les deux camps engagés dans une campagne hargneuse. Le mistral souffle, entraînant dans son sillage un vent de suspicion. Un élu et colistier du maire sortant a été frappé au visage, mercredi devant son domicile, par un individu à moto. Gilbert Baumet y voit un lien avec le climat de tension ambiante. Des candidats à un siège de conseiller municipal reçoivent des lettres de menace anonymes. Et les candidats n’en finissent pas de s’envoyer des noms d’oiseaux. Ce qui augure d’une joyeuse soirée électorale dans huit jours.
En entendant, les militants des deux bords arpentent le macadam, faisant du porte à porte pour distribuer les professions de foi et tenter de convaincre les indécis. Les fans de Roger Castillon arborent un badge sur lequel on peut lire : « Ensemble pour l’avenir, voter. » C’est clair, ceux qui votent Castillon se montrent. « Un peu trop » au goût de certains.
Du côté du maire sortant, les sympathisants se font plus discrets. « Baumet n’a pas des électeurs, il n’a que des amis et des obligés », commente Louis Esparza, éphémère candidat qui a jeté l’éponge faute d’avoir pu constituer « une liste qui tienne la route ».
Comme lui, de nombreux Spiripontains disent ne pas se reconnaître dans les deux listes en compétition. Aussi les supputations vont bon train. « Ça va être serré », prédit un observateur. « Le tout, c’est de savoir si la hausse des impôts va faire perdre les voix à Baumet. » Un autre s’interroge sur les chances de Roger Castillon : « Est-ce qu’il ne va pas payer ses manifs et la mauvaise image que ça a donné à la ville ? »
Certains pronostiqueurs voient un résultat très serré. Un cas de figure qui, s’il se produisait, entrouvrait la porte à de fastidieux recours introduits par le camp des perdants auprès des juridictions compétentes. Mais on n’en est pas encore là.
Les spécialistes de la mécanique électorale locale craignent pour leur part une forte abstention. Les électeurs ne se reconnaissant dans aucun des deux candidats seraient ainsi tentés de rester chez eux, ou alors de se rendre à l’isoloir pour voter blanc. Un cas de figure dont on ne sait à ce jour auquel des deux candidats il profitera.
Thierry MBOM
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