Election cantonale partielle de La Chambre (Savoie)

[vudeloin]

Un résultat qui ne souffre aucune contestation et montre clairement une certaine forme de rejet de l'UMP.
Je serais curieux de voir ce que cela donnera lors du scrutin présidentiel...
En tout cas, pour avoir pensé après le premier tour que le candidat de gauche était parti pour être élu, je dois dire que nous devrions réviser nos principes de physique :)

[Jean-Philippe]

En tout cas, pour avoir pensé après le premier tour que le candidat de gauche était parti pour être élu, je dois dire que nous devrions réviser nos principes de physique

Après les résultats des cantonales de 2006 dans le canton d'Evron en Mayenne, cela fait longtemps que j'ai compris que les reports à droite peuvent être catastrophiques et que les relations personnelles entre candidats peuvent être déterminantes. Pour la présidentielle comme pour les législatives, ce principe se vérifiera à nouveau (mais dans une moindre mesure).

[jironi]

Ce qui prouve, une fois encore, que lorsque l'on refait voter les électeurs (annulation d'une élection très très serrée), ces derniers ont tendance à confirmer leur choix initial! En amplifiant le score (du 50, 0001 %, se transforme en du 54 , 55 ou 56%)!

CQFD

[vudeloin]

Les comparaisons avec le vote du mois de mars sont assez intéressantes, puisque les deux candidats dépassent assez largement le nombre de suffrages exprimés lors du renouvellement général.

En effet, en mars dernier, Jean Louis Portaz avait gagné avec 1 473 voix contre 1 469 pour Daniel Dufreney.

Cette fois ci, nous enregistrons 1 769 voix pour le candidat du Front de Gauche, soit tout de même 296 voix de plus, et 1 514 voix pour le candidat de l'UMP, soit 45 voix de plus seulement, soit dit en passant.

Une telle situation montre effectivement une médiocre qualité de reports à droite (même si cette médiocre qualité était déjà présente en mars).

A noter qu'au premier tour, cette fois ci, Jean Louis Portaz a obtenu 1 316 voix (ce qui veut dire qu'il a gagné plus de 450 voix tout de même), tandis que les trois autres candidats avaient cumulé 1 784 voix, ce qui signifie que Christian Rochette a laissé 270 voix potentielles dans la nature.

En mars, Jean Louis Portaz n'était arrivé en tête que dans cinq des quatorze communes, à savoir La Chapelle, Notre Dame du Cruet, Saint Avre, Saint Martin sur la Chambre et Sainte Marie de Cuines/

Rappel des chiffres...

La Chapelle : Portaz 171 voix en mars, 197 cette fois tandis que Dufreney faisait 33 voix, Rochette en obtient 27.

Ce qui fait, au moins, 20 votants de plus.

Notre Dame du Cruet : Portaz 37 voix en mars, 41 cette fois tandis que Dufreney faisait 33 voix, Rochette en retrouvant 24.

Ce qui donne 5 exprimés de moins.

Sainte Marie de Cuines : Portaz 154 voix en mars, 207 cette fois, alors que Dufreney obtenait 114 voix, Rochette remonte à 118 voix.

Ce qui donne tout de même 57 exprimés de plus, dans un village où, au premier tour de mars, Portaz et Bost avaient 7 voix d'avance seulement sur Dufreney et le candidat du FN.

Saint Martin sur la Chambre : Portaz 145 voix en mars, 131 cette fois, tandis que Dufreney faisait 72 voix, Rochette remonte à 84 voix.

A noter que la commune avait placé en tête le candidat soutenu par EELV lors du scrutin de mars, avec 82 voix, contre 52 pour Dufreney et 39 Portaz.

Saint Avre : Portaz 172 voix en mars, 128 cette fois ; Dufreney avait eu 101 voix, Rochette arrive en tête avec 151 voix, ce qui monte une baisse de 4 votes du nombre des exprimés.

Là encore, la commune avait voté en faveur du candidat EELV, et Dufreney était quasi à égalité avec le FN en troisième et quatrième position.

Maintenant, là où Jean Louis Portaz l'emporte cette fois.

Les Chavannes : Portaz passe de 33 voix en mars à 56 cette fois, tandis que Rochette retrouve 48 voix là où Dufreney faisait 62.

Le candidat DVD avait fait 46 voix au premier tour en mars...

Saint Alban des Villards : Portaz passe de 55 voix à 65 voix, tandis que Rochette retrouve 45 des 61 voix de Dufreney.

Dufreney avait obtenu 41 voix lors du premier tour de mars, et Portaz 48.

Saint Colomban des Villards : Portaz passe de 46 à 66 voix, tandis que Rochette retrouve 52 des 75 votes Dufreney.

En mars, Dufreney avait obtenu 43 votes au premier tour.

Enfin, grosse affaire de cette partielle, le résultat de Saint Etienne de Cuines, mairie communiste du canton.

Portaz y passe de 203 voix en mars à 296 cette fois, tandis que Rochette ne retrouve que 138 suffrages, là où Dufreney obtenait 222 voix.
Soit un gain de 93 voix d'un côté, une perte de 84 de l'autre.

Dufreney avait obtenu 175 voix au premier tour de mars, contre 119 pour Jean Louis Portaz.
La gauche, si on admet à gauche Philippe Bost, pouvait compter sur 180 voix au premier tour, la droite sur 213.

On pourrait penser que ce scrutin, dans cette commune, atteste de la montée en consistance du Front de Gauche, la commune n'ayant pas été de celles qui ont le plus voté en mars dernier...

Le cas de Montgellafrey, à parité aujourd'hui, avec 26 voix de chaque côté , donnait 27 voix pour Jean Louis Portaz et 33 pour Daniel Dufreney.

Alors que le rapport était exactement inverse au premier tour entre Portaz + Bost/ Dufreney + Dupraz (FN)

L'écart se creuse, ceci dit, dans les quatre communes ayant eu tendance à confirmer leur vote de droite de mars 2011.

A Montaimont, Portaz passe de 35 à 30 voix, Rochette obtenant 65 voix là où Dufreney faisait 46 voix.
Portaz était quatrième au premier tour de mars avec 13 voix.

A Saint François Longchamp, Portaz passe de 31 à 29 voix, et Rochette fait 46 voix contre 36 pour Dufreney.
Le village avait très peu voté en mars (un tiers du corps électoral dans une commune où il est assez dépendant de non résidents, puisqu'on compte 215 habitants, 210 électeurs et 87 % de résidences secondaires)

A Saint Rémy de Maurienne, ville de Christian Rochette, Portaz passe de 192 à 250 voix, mais le candidat de droite obtient 406 voix là où Dufreney réunissait 272 bulletins.

L'écart se creuse mais la participation monte, avec 656 exprimés sur environ un millier d'inscrits.

Dufreney et le FN avaient 260 voix en mars, Portaz et Bost 179.

Mais la performance très honorable du candidat de l'UMP est démentie par le résultat de La Chambre.

En mars, Daniel Dufreney y avait recueilli 310 voix face aux 172 voix du candidat de gauche.
Cette fois, Jean Louis Portaz arrive à 247 voix, contre 284 au candidat de l'UMP.

Au premier tour, Dufreney y avait obtenu la majorité absolue avec 246 voix contre 66 seulement pour Jean Louis Portaz, largement devancé sur la localité par le candidat soutenu par EELV.

Lors du second tour des régionales, notons que la gauche avait obtenu 1 398 voix sur la liste Queyranne, la liste UMP avait recueilli 1 007 voix et la liste FN 453 suffrages, soit 1 460 voix de ce côté là.

Le score de Jean Louis Portaz passe ainsi de 100 à 197 voix dans sa commune d'élection, mais aussi de 220 à 296 voix dans la commune de Saint Etienne de Cuines, de 200 à 247 voix à La Chambre, de 212 à 250 voix à Saint Rémy de Maurienne et de 160 à 207 voix à Sainte Marie de Cuines.

Nous sommes donc, dans les faits, sur une tendance à la stabilisation du vote de droite en termes de voix entre les trois élections, tandis qu'on se situe, scrutin après scrutin, sur une dynamique de progression à gauche.

[Genaro Flores]

Parallèlement au second tour de l'élection cantonale marqué par la victoire de Jean-Louis Portaz (PG), se tenait ce dimanche, également au deuxième tour, une municipale à la Chambre (1186 âmes) qui n'est autre que le chef-lieu de canton. Maire depuis 1989, Daniel Dufreney (divers droite, ex-CNIP), qui fut encore conseiller général de 1985 à 2011, avait vu en novembre dernier treize de ses colistiers rendre leur démission. Seul un édile, Bernard Dio, lui était resté fidèle (se reporter à mon article du 14 février à 9h35).
Treize sièges étaient donc à pourvoir entre trois listes. Au premier tour, les résultats étaient les suivants :
- Celle de Daniel Dufreney : un peu moins de 40%.
- Celle de Philippe Bost (divers gauche) : entre 32 et 37% suivant ses membres.
- Celle de Claude Chantereau (divers droite), premier adjoint démissionnaire entraînant sept autres élus du précédent conseil : entre 24 et 29% suivant ses membres.
Preuve des enjeux essentiellement locaux, les équipes étaient assez colorées politiquement, en particulier celle de Bost, lui-même étiqueté divers gauche mais dont l’entourage n’englobait pas moins des divers droite intégrant le comité de soutien de Christian Rochette, candidat UMP sur la cantonale). N’empêche, la tenue le même jour de cette cantonale apportait à la municipale un arrière-goût de joute classique droite-gauche.
Un second tour était donc nécessaire puisque aucun candidat des trois « teams » n’avait atteint la majorité absolue. Chantereau abdiquant, restaient seules en place les escouades Dufreney et Bost (se référer à mon billet du 16 février à 21h50).

C’est celle de Bost qui vire en tête, obtenant sept sièges, se répartissant de la façon suivante :
- Gilles Vignoud : 286 voix.
- Philippe Bost : 279 voix.
- Logan Dumortier : 279 voix.
- Gérald Durieux : 279 voix.
- André Grange : 277 voix.
- Nathalie Targonato : 277 voix.
- Bernard Gaidioz : 274 voix.

« Le team » Dufreney quant à lui engrange six sièges :
- Christopher Proust : 277 voix.
- Stéphanie Ravoire : 277 voix.
- Michèle Vinit-Dunand : 277 voix.
- Jacques Excoffon : 276 voix.
- Robert Piloni : 275 voix.
- Anne Milleret : 274 voix.

Au final, Dufreney demeurera majoritaire au sein de son conseil municipal puisque aux six nouveaux édiles de sa liste, se greffent deux autres élus qui n’avaient pas capitulé : lui-même et Dio. De toute manière, il aurait gardé son poste de premier magistrat en cas d’alternance, l’opposition même majoritaire ne pouvant l’obliger à se démettre.
N’empêche, après la terrible claque que Dufreney vient de subir aux cantonales (évincé avec 22,48% dès le premier tour), cette municipale dans son propre fief apparaît bien comme un second camouflet pour celui qui était considéré comme l’homme fort de la Basse-Maurienne. Du moins jusqu’aux cantonales de mars 2011 lorsqu’il avait mordu la poussière pour la première fois face à Portaz. N’oublions pas en effet que le maire de la Chambre avait écrasé toute concurrence à l’occasion des municipales de 2008, sa liste raflant alors la totalité des quinze sièges. Or, il doit ici en céder sept sur les treize en jeu, n’ayant plus qu’une seule voix de majorité.
Indubitablement, une page se tourne à la Chambre qui devrait inciter Dufreney, en perte de vitesse, à battre sa coulpe au lieu de verser dans la critique systématique et caricaturale de ses adversaires. En tout cas, il aura beaucoup de mal, surtout à 65 ans, à se remettre de ce double coup du sort qui illustre en réalité un profond rejet de sa personnalité et de la façon démagogique dont il conçoit la politique.
Quant à son challenger Bost, joint par téléphone ce lundi midi, il était quelque peu frustré pour ne pas avoir glané la majorité absolue au conseil, ce qui lui aurait permis, selon lui, de faire pression sur Dufreney et ainsi influer grandement sur la politique municipale. Sa percée témoigne, s'il était encore la peine de le démontrer, de son aura en Maurienne à la suite de son combat victorieux contre le funeste projet de ligne aérienne à très haute tension Grande Ile - Piossasco qui n'aurait pas manqué de susciter des problèmes de santé et de défigurer la vallée, au demeurant déjà bien mutilée comme ça.
Pour ma part, je pense qu’il s’agit pour Bost d’un demi-succès, en particulier face à un cacique qui dispose encore d’une certaine notoriété, du moins dans son village, ultime baronnie, bien que lézardée, en sa possession. En substance, un très bel essai que le vétérinaire écologiste se devra de transformer aux prochaines municipales de 2014.

Genaro Flores

[vudeloin]

J'ai l'impression que c'est le genre de résultat que l'on pouvait attendre, Genaro !
Le panachage qui tue, ou presque...
Les colistiers élus de notre vétérinaire sont ils plutôt de gauche ou plutôt de droite ?

[vudeloin]

Il semblerait donc qu'il va encore y avoir du bazar dans La Chambre pendant un certain temps, d'autant que la position de Dufreney est d'une telle fragilité que la moindre défection dans son camp pourrait lui être fatale.

[Niko1564]

Passer de 42,5% à 53,8% sans aucune réserve de voix... à gauche!!
Malgré le meeting récent à Annecy, on voit effectivement clairement un gros problème de reports
à droite... Sans extrapoler outre mesure, on avait déjà vu ce genre de nouveaux désistements entre les 2 tours de législatives de 2007 suite à l'affaire de la T.V.A. sociale... Il y a clairement une volatilité accrue de l'électorat et un clivage droite/gauche de moins en moins net qui s'est exprimé ici et en l'occurrence même pour un candidat Front de Gauche, même si le charisme à ses effets.

[Genaro Flores]

Entièrement d’accord avec toi mon cher Videloin, concernant ton billet du 20 février à 16h40 ! Il est vraisemblable que sans le panachage (autorisé pour les municipales dans les communes de moins de trois mille cinq cents habitants), Daniel Dufreney, maire divers droite de la Chambre, aurait perdu la partie. A propos de la couleur politique des six colistiers de Philippe Bost (divers gauche), élus ce dimanche, je l’ignore mais j’aurais la réponse sous peu.
Au sujet de ta seconde observation (message du 20 février à 16h42), je la partage pareillement. L'imprévisibilité de Dufreney est telle qu'elle peut déstabiliser jusqu'à ses plus proches amis. Aussi, une crise n’est pas à écarter au sein du nouveau conseil municipal de la Chambre.

A l’image du corps à corps entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, l’affrontement entre Jean-Louis Portaz et Christian Rochette à cette cantonale partielle aura été sans concessions, engendrant même de vives tensions entre les deux élus mauriennais. Leurs déclarations au soir du second tour l'attestent.
Ainsi, le candidat victorieux était satisfait car « le score est sans appel, ce qui nous met à l’abri d’une situation identique à celle du printemps dernier (où il l’avait emporté de quatre voix sur Dufreney). Ce que je retiens, c’est que malgré l’exposition médiatique de mon adversaire, j’ai gagné. Quand je vois l’argumentaire qu’il a développé ces derniers jours, il a pris les électeurs pour des demeurés et il s’est lourdement planté ».
De son côté, Rochette affirmait sans ambages que « ce score est le résultat de huit mois de campagne ininterrompue de Jean-Louis Portaz. Nous ne déposerons pas de recours, même si nous n’avons pas toujours été aidés dans certaines communes ».
Par ailleurs, la défaite du maire de Saint-Rémy-de-Maurienne n’est pas de bon augure pour son éventuelle candidature aux législatives de juin dans la troisième circonscription de Savoie, détenue depuis 1993 par Michel Bouvard (UMP) qui ne se représente pas. Cette élection était en effet perçue comme un test pour Rochette. Dimanche soir, celui-ci se montrait peu loquace sur cette question : « Pour le moment, je vais analyser les résultats, commune par commune. Quand je vois le score que je réalise à Saint-Rémy (61,89%), ça me fait chaud au coeur. Je verrai le reste plus tard ».
Son renoncement ouvrirait un boulevard à droite pour Pierre-Louis Charvoz, conseiller général et maire de Saint-Jean-de-Maurienne, qui s'est porté candidat le 16 décembre dernier. Suppléant de Bouvard et anciennement à l'UMP, il est proche aujourd'hui du Parti radical.
D’autre part, ce second tour aura été marqué par une participation exceptionnelle pour une partielle, au demeurant en hausse de plus de quatre points au regard de mars 2011, passant ainsi de 52,30% (3084 suffrages sur 5918 inscrits) à 56,94% (3409 suffrages sur 5987 inscrits).

Pour terminer, et pardonnez-moi d’emblée pour cette touche sentimentale, j’espère qu’Emilie Bonnivard, suppléante de Rochette et assistante parlementaire de Bouvard, n’est pas trop déçue par la défaite de son mentor. Agée de 31 ans, cette séduisante jeune femme que j’ai bien connue dans les salles de classe des collèges de Saint-Etienne-de-Cuines puis de Saint-Jean-de-Maurienne aux prémices des années 1990, aura l’occasion, connaissant sa forte personnalité et sa remarquable compétence, de rebondir rapidement !

Genaro Flores

P.S. : les propos tenus par Portaz et Rochette ont été recueillis par Agnès Briançon-Marjollet, journaliste au « Dauphiné Libéré » et publiés dans l'édition Maurienne en date du lundi 20 février 2012.

[Genaro Flores]

Election municipale partielle de la Chambre :
A l’attention de Vudeloin : la liste d’opposition conduite par Philippe Bost, ayant obtenu sept sièges sur les treize à pourvoir, comprend :
- Deux divers gauche dont Bost, le second ayant appuyé celui-ci à la cantonale de mars 2011 où il avait obtenu au premier tour 21,23% avant de se désister pour Jean-Louis Portaz (FG).
- Deux divers droite qui ont intégré le comité de soutien à Christian Rochette (UMP) durant la cantonale partielle.
- Trois sans étiquettes.
Rappelons que Dufreney (divers droite, ex-CNIP) reste à la fois maire et majoritaire avec huit sièges. Toutefois, sa position semble bien fragile mais je n’en dirai pas davantage !
Merci à Philippe Bost, joint par téléphone cet après-midi, pour les infos !



Election cantonale partielle de la Chambre :
Dimanche aura donc vu Portaz retrouver son fauteuil de conseiller général en s’imposant avec 53,88 % des voix. Face à lui, Rochette a totalisé 47,12 % des suffrages.
Voici maintenant les réactions de quatre protagonistes qui incontestablement témoignent de l'âpreté de la campagne.


Jean-Louis Portaz (FG), nouveau conseiller général de la Chambre et maire de la Chapelle :
« […] On pourra compter sur nous pour défendre les dossiers du canton, essayer d’améliorer le budget du Conseil général […]. On pourra compter sur nous pour apporter une contribution constructive à la politique de la Savoie. Mais nous continuerons à nous opposer résolument
aux propositions qui ne correspondraient pas aux idées que nous portons. »


Christian Rochette (UMP), challenger malheureux de Portaz sur la cantonale, conseiller régional, maire de Saint-Rémy-de-Maurienne et pressenti pour être le candidat du parti sarkoziste aux législatives de juin dans la 3ème circonscription de la Maurienne :
« Le principal reste l’avenir du canton, et nous serons attentifs à son évolution. […] Le vainqueur pourrait être magnanime, et du reste il se grandirait à corriger certaines informations infondées, pour repartir d’un bon pied ; non pour nous, mais pour le canton. Enfin, je veux dire que je continuerai à travailler pour les Rémiliens* et les Mauriennais avec la même ténacité, le même enthousiasme […] ».

* Habitant de Saint-Rémy-de-Maurienne.


Michel Bouvard (UMP), député de la 3ème circonscription de la Savoie qui ne se représentera pas en juin et conseiller général de Chambéry Est :
« […] Attaché aux pratiques républicaines, je respecte bien évidemment le choix des électeurs, intervenu au terme d’une campagne intense où j’ai eu la surprise d’être mis en cause […] sur des dossiers aussi sensibles pour la vallée* que la politique
énergétique au moment même où je m’emploie à favoriser une solution assurant la pérennité du site de Rio Tinto Alcan** […]. Il appartiendra aux instances de l’UMP d’arrêter le choix des candidats titulaires et suppléants pour les élections législatives du mois de juin. […] Ce choix doit s’inscrire dans la fidélité à l’action de la majorité, dans l’attachement aux idées et aux valeurs qui sont les nôtres et dans le respect du travail en équipe*** ».

* La vallée est celle de la Maurienne.
** Le site de Rio Tinto Alcan (multinationale canadienne minière ayant absorbé Pechiney), localisé à Saint-Jean-de-Maurienne (750 emplois directs et 2000 emplois globalement), est le second en France pour la production d’aluminium. A l’heure actuelle, l’avenir du site est menacé. Il est en effet conditionné aux négociations entre Rio Tinto Alcan et EDF qui fournit l’énergie, le contrat entre les deux sociétés arrivant à terme. Il est clair que, faute d’un accord basé sur un approvisionnement énergétique à un coût raisonnable, Rio Tinto Alcan mettrait vraisemblablement la clef sous la porte. Le choc serait terrible pour la Maurienne, qui a déjà perdu des pans entiers de son industrie, et par-là même pour la Savoie.
*** Michel Bouvard fait ici référence implicitement à l’action solitaire de son suppléant Pierre-Louis Charvoz qu’il regrette bien sûr. Conseiller général et maire de Saint-Jean-de-Maurienne, celui-ci a quitté l’UMP le 15 avril 2011 pour se rapprocher du Parti radical, puis s’est porté unilatéralement candidat le 16 décembre dernier aux législatives de juin prochain.


François Chemin (PS), maire de Fourneaux (commune du canton de Modane en Maurienne) :
« Faut il forcement être méchant pour gagner les élections ?
Non, heureusement et d'ailleurs Jean-Louis Portaz et Jacqueline Dupenloup ont obtenu une très belle victoire dimanche en devançant les candidats de l'UMP assez largement (1769 voix et 53,88% contre 1514 voix et 46,12%). Jean-Louis et Jacqueline ont mené une campagne digne et intelligente durant laquelle leur adversaire ne s'est pas couvert de gloire en diffusant des tracts honteux et haineux. Le dernier en date est un délice à lire pour qui connaît quelque peu le Président du SPM* et sa manière de fonctionner...
La réunion de vendredi soir**, en présence du député Michel Bouvard, de Rozenn Hars***, de Pierre-Marie Charvoz, annoncée en grandes pompes n'y a rien fait... Quand ça ne veut pas faire..., ils n'ont plus la main et tant mieux !
Bravo à Jean-Louis et son équipe, victorieux à 4 voix près en mars 2011, victorieux de 250 voix aujourd'hui. Une pensée pour Emilie Bonnivard**** dont le titulaire disait dans la presse « qu'il est du devoir des aînés que d'accompagner les jeunes dans des fonctions électives... ». Elle n'a malheureusement pas bénéficié du meilleur tuteur. Cette très mauvaise campagne de dénigrement systématique est l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire en politique. Les électeurs ne le supportent pas. »

* C’est l’acronyme du Syndicat de Pays de Maurienne, structure à vocation économique et agrégeant 59 des 62 communes de la vallée de l'Arc.
** Il s’agit du meeting de clôture qui s'est tenu le vendredi 17 février à Saint-Martin-sur-la Chambre, soit l’avant-veille du second tour de la cantonale.
*** Rozenn Hars est conseillère générale UMP du canton de Lanslebourg (Haute-Maurienne), le seul des six cantons de Maurienne à avoir une tradition conservatrice.
**** Emilie Bonnivard était la suppléante de Rochette pour la cantonale. Elle est l’assistante parlementaire de Bouvard.



Genaro Flores

P.S. : Les entretiens avec les trois premiers politiques figurent en page 5 des quatre éditions de Savoie du « Dauphiné Libéré » daté du mardi 21 février 2012. Quant à l’opinion du quatrième, il émane de son blog.
Les commentaires, eux, sont exclusivement et dans leur totalité de mon ressort. Je tiens d’ailleurs à révéler que je suis moi-même pigiste au « Dauphiné Libéré ».