Election cantonale partielle 2010 d'Aurillac 4 (Cantal)

[vincent]

La décision du Tribunal administratif de Clermont-Ferrand a été confirmé par le Conseil d'Etat le vendredi 13 novembre 2009 : l'élection de Philippe Maurs (DVD) est invalidée et il se voit inéligible pour une durée d'un an.

Le tribunal administratif de Clermont avait été saisi par la Commission des comptes de campagne et des financements politiques qui n'avait pas reçu dans les temps les comptes de Philippe Maurs. Son mandataire financier n'avait, en effet, pas respecté le délai imparti.

En conséquence les habitants du canton d'Aurillac 4 devront retourner aux urnes le 24 janvier 2010 (deuxième tour le 31 janvier si nécessaire) pour élire un nouveau conseiller général.

Jacques Mézard (PRG) qui avait été élu sénateur en septembre 2008 se retrouvait en situation de cumul des mandats et avait choisi de démissionner de son siège au Conseil général du Cantal. Philippe Maurs, qui est par ailleurs maire de Saint-Cirgues-de-Jordanne, avait été élu, en décembre 2008, lors de l'élection partielle provoquée par cette démission.

[Hashemite]

Tout le monde doit se souvenir des fameuses partielles Cantalaises de décembre 2008 (déjà un an!) qui avait vu l'échange entre gauche et droite avec la gauche gagnante a Saint-Flour et la droite gagnante ici, a Aurillac.

Le basin d'Aurillac est une vielle région radicale au sein d'un Cantal très catholique et très a droite. Si la droite conserve Aurillac-4, on verra un peu si l'épisode de 2008 annonce un changement profond du comportement électoral du Cantal; mais si la gauche reprend le canton, l'épisode de 2008 aura été plutôt une petite anecdote de la géographie électorale.

Qui s'annonce comme candidat a droite et a gauche?

[guillaume]

en tout état de cause, le retour éventuel de ce canton dans le giron de l'opposition n'est pas en mesure de menacer la majorité du président UMP du conseil général Vincent descoeur. celle-ci comptait avant cette invalidation 19 élus (dont 1 modem) contre 8 pour la gauche.

[SALVAT]

résultats
insc: 7593 votants 2647 exp 2532
Philippe FABRE UMP 1106 43,68%
Claudine FLEY PS 825 32,58%
Laurent TELLIER DVD 294 11,6%
Vincent BESSAT verts 221 8,73
Adrien ROBERT PCF 86 3,40%

le canton vote à droite à nouveau et la droite semble devoir faire un bon score de second tour puisque les voix de ses deux candidats vont s'additionner.
Le PS se maintient. Les verts ne rééditent pas leur score des européennes. Le PCF reste à un niveau trés faible.
Ce canton est le plus à droite des cantons aurillacois avec une partie rurale trés traditionnelle la "vallée de Mandailles".
Il ne faut pas se méprendre : le sénateur MEZARD fut conseiller général puis sénateur sur son nom patronyme : son père ancien maire d'Aurillac et ancien sénateur était du Centre National des Indépendants et Paysans (CNIP): il était trés populaire et le fils a ajouté à ce capital familial une dose de radicalisme de gauche qui l'a imposé.
Le conseiller général invalidé appartenait à la ligne politique Mezard père, ce qui avait fait son succès.
Le succès de M. FABRE ne me paraît pas ce soir apporter un élément nouveau dans ce secteur.
A noter que M. FABRE n'affichait pas l'étiquette UMP mais "majorité départementale"
Bertrand SALVAT

[SALVAT]

compléments :
sur les 2532 exprimés, la partie du canton aurillac ville en compte 1021
la candidate du PS y réalise 46,3 %, celui de la majorité 31,9% : elle est aurillacoise
sur la partie rurale M. FABRE fait un tabac dans sa commune de St SIMON ainsi que dans celle du conseiller invalidé (renseignement supplémentaire : de tendance Nouveau centre), qui a du faire savoir sa préférence pour lui.
M. TELLIER fait de même dans la commune dont il est maire.
Dans ce département, le vote personnel prime, l'étiquette ou la tendance politique vient en second lieu.
Le candidat vert réalise un 12 % sur la partie urbaine d'Aurillac qui était concernée.
Bertrand SALVAT

[Jean-Philippe]

La participation est d'un tiers, assez faible pour un zone en partie rurale avec pourtant deux maires concernés. Je suppose que cette participation est moindre à Aurillac-ville.
Au second tour, je pense que la candidate PS fera un peu mieux que les 45% cumulés par les 3 candidats de gauche. Mais la victoire du candidat de droite est quasi acquise

[SALVAT]

il est exact qu'Aurillac ville a moins voté que la partie rurale du canton (28 % des votants et 27,3% des exprimés)
il est également une autre commune qui est de sensibilité de gauche Laroquevielle qui n'a pas donné à la candidate socialiste toutes les voix et le différentiel qu'elle pouvait attendre.
Le total des voix des deux candidats de droite fait un peu plus de 55% : le report sera-t-il intégral notamment dans la commune de M. TELLIER : je ne le pense pas. De même à St Cirgues, il n'y a plus de réserve à droite....
Et il y a une inconnue à conséquence électorale que nous ne pouvons deviner : le temps qu'il fera dimanche prochain dans ce secteur: les communes rurales voteraient moins que le bassin aurillacois (cf. l'élection surprise de René SOUCHON lors de l'élection législative partielle de 1980).
Le score devrait tourner autour de 52/53% pour M. FABRE.
Bertrand SALVAT

[vincent]

le temps qu'il fera dimanche prochain dans ce secteur: les communes rurales voteraient moins que le bassin aurillacois (cf. l'élection surprise de René SOUCHON lors de l'élection législative partielle de 1980)

Je n'ai aucune connaissance de cette histoire !
Le premier mandat de député de R. Souchon est lié a des conditions climatiques dans la région ?
Je suis curieux, tu peux nous en dire un peu plus Bertrand ?

[SALVAT]

La 1ere circonscription du Cantal était tenue haut la main par Augustin CHAUVET député UDSR puis UDR puis RPR.
L'élection était réalisée au Ier tour et avec des scores élevés.
Suite aux élections sénatoriales où le député CHAUVET avait souhaité changer de mandat.....et où son parti lui a opposé un adversaire qui infligea une défaite inattendue pour ce champion des élections. Augustin, meurtri, donna sa démission de député.

D'où une législative partielle deux dimanches d'un hiver où la neige et le froid ont fait que l'électorat des campagnes se mobilisa moins dans les "hauts du Cantal" que dans le bassin d'Aurillac où le candidat habituel du PS , un certain René SOUCHON, devenu maire trois ans plus tôt d' Aurillac et qui y était également conseiller général a bénéficié d'une participation plus importante dans cette partie de la circonscription qui lui était favorable.
Les élections de 1981 ayant suivi l'élection de François Mitterrand l'ont confirmé dans son mandat (c'était la "vague rose").Celles de 1986 étant à la proportionnelle, il fut réélu avec pour collègue I élu RPR.
Par la suite, il fut battu en 1988 par un ex-PS devenu giscardien, M. COUSSAIN, et la circonscription est toujours demeurée à droite.

Comme quoi les intempéries ont joué dans le destin politique d'un militant local appelé à devenir ministre de F. Mitterrand et président de la région Auvergne!
Voilà l'histoire
Trés cordialement
Bertrand SALVAT

[vincent]

Merci pour cette petite rétrospective très intéressante !!!