Bilan des législatives partielles de janvier 2023

[stephed]

Bilan du weekend : la NUPES gagne 1 siège, le RN en perd 1.
Un effet de l'impopularité de la réforme des retraites, dont la NUPES apparait comme le principal opposant ?

[Eco92]

Plus exactement le groupe NUPES-LFI gagne in siège.
Ils peuvent se vanter d'avoir basculé un siège serré, d'enregistrer un gain net et d'être donc la vraie opposition contre la réforme des retraites (le député ne s'y est pas trompé évoquant dans son post de victoire "un nouveau député contre la retraite à 64 ans).

Rennaissance aussi, Horizons en perd un. Bien sûr Macron aurait préféré ne rien perdre, mais il peut noter qu'un candidat philippiste perd quand celle clairement de son mouvement gagne.
Pour la majorité l'ardoise finale est nulle, dans un contexte tendu la majorité peut dire qu'une siège gagné d'extrême justesse a été perdu mais qu'ils ont repris un siège au RN, preuve de leur efficacité contre l'extrême droite (on en pensera ce qu'on veut mais l'argument sera forcément utilisé).

Au RN, difficile de trouver un verre à moitié plein, c'est une défaite, face à une candidate macroniste qui plus est. L'aspect "premier opposant" en prend un coup quand la NUPES gagne un siège.

[MiniM]

Plus exactement le groupe NUPES-LFI gagne in siège.
Ils peuvent se vanter d'avoir basculé un siège serré, d'enregistrer un gain net et d'être donc la vraie opposition contre la réforme des retraites (le député ne s'y est pas trompé évoquant dans son post de victoire "un nouveau député contre la retraite à 64 ans).

Rennaissance aussi, Horizons en perd un. Bien sûr Macron aurait préféré ne rien perdre, mais il peut noter qu'un candidat philippiste perd quand celle clairement de son mouvement gagne.
Pour la majorité l'ardoise finale est nulle, dans un contexte tendu la majorité peut dire qu'une siège gagné d'extrême justesse a été perdu mais qu'ils ont repris un siège au RN, preuve de leur efficacité contre l'extrême droite (on en pensera ce qu'on veut mais l'argument sera forcément utilisé).

Au RN, difficile de trouver un verre à moitié plein, c'est une défaite, face à une candidate macroniste qui plus est. L'aspect "premier opposant" en prend un coup quand la NUPES gagne un siège.

J'ai un point positif pour le RN, l'affaiblissement de LR, qui n'a pas bien performé du tout.

[stephed]

D'abord Il ne faut pas surinterpréter les résultats: le corps électoral qui se déplace sur ces partielles n'est pas le même dans ce type de scrutin médiatiquement boycotté et dont, on ne le rappellera jamais assez, la majorité des habitants concernés n'est même pas au courant de la tenue.

Une fois que l'on a dit ça, je dirais que ces résultats sont avant tout un cinglant démenti à tous les observateurs qui se basant sur les résultats de la partielle de Versailles en octobre, annonçaient il ya seulement 2 mois pour ces scrutins: un "triomphe" horizons en Charente et deux RN dans la marne et le pas de calais.
Les mêmes d'ailleurs qui annoncent qu'en cas de législatives anticipées, le RN aurait plus de 150 sièges et la Nupes deux fois moins qu'aujourd'hui.

Porté par le contexte social, la Nupes s'en tire bien là où elle est sortante et là où elle avait failli l'emporter.
Quand au RN, il souffre de ne pas avoir l'effet de souffle de la présidentielle: A la fois là où il est sortant (même s'il s'en tire mieux) et là où il ne l'est pas. L'exemple du Pas de Calais où Marine Le Pen avait réalisé 57% des voix et où le candidat termine péniblement avec 33% des voix en est l'illustration.

[armi24]

Le RN peut aussi souffrir d'une remobilisation du front républicain par rapport au scrutin de 2022 lors duquel les reports de voix lui avaient été exceptionnellement favorables dans un contexte où personne ne s'attendait à le voire emporter autant de siège, l'attention étant focalisée sur la NUPES et la majorité présidentielle, chacun cherchant à empêcher l'autre d'emporter la majorité. L'élection d'autant de députés RN a pu être un choc pour certains, qui cette fois ont fait le choix du barrage.

[Républicain67]

Il y a une variable que vous ne semblez pas prendre en compte. Anne-Sophie Frigout avait été élue en juin face à LFI au second tour, dans une circonscription où Emmanuel Macron était arrivé en tête au second tour de l'élection présidentielle. Il y a d'autres cas de figure du même genre, dans le Nord, dans l'Essonne, en Seine-et-Marne... Dans la 57-3, même si Françoise Grolet (RN) ne l'avait pas emporté, elle a failli battre Charlotte Leduc (LFI) au second tour, dans une circo pourtant peu favorable au RN.

Il est beaucoup plus facile pour le RN de l'emporter face à LFI (parti très polarisant qui fait figure de repoussoir pour de nombreux électeurs) que face à LREM et encore plus LR. Les reports de voix sont bien meilleurs pour l'opposant au RN au second tour que dans un duel RN-LFI. Les électeurs macronistes s'abstiennent généralement dans un tel duel, alors que ceux de LR, de Reconquête et des souverainistes (DLF, Les Patriotes) votent pour le RN pour "faire barrage" à LFI, vu comme un parti "dangereux", "anti-police", "pro-immigrés", "gauchiste" (je reprend ici les mots des électeurs de droite). Le cas le plus symbolique je pense était celui de la 54-6 où Caroline Fiat (un peu élue par défaut face au RN en 2017, les trois candidats macronistes s'étant éliminé l'un l'autre) avait failli être battue par le candidat RN.

Dans un duel Renaissance-RN, la majorité des électeurs LR et de gauche vote pour le candidat macroniste. Même si je pense qu'une minorité des électeurs LFI vote tout de même RN pour battre le camp de la majorité présidentielle (notamment ceux du périurbain et les classes populaires non issues de l'immigration), notamment pour empêcher la réforme des retraites.

[emile]

Effectivement, dans le bilan net, c'est une defaite du RN, mais dans le détail, Mme Frigout a amélioré son résultat au premier tour...

[newritture]

Honnêtement, à moins de tirer par les cheveux les analyses, ces 3 législatives partielles montrent avant tout que les rapports de force ont peu bougé. Aucun camp (RN, LR, Camp présidentiel, NUPES) ne s'effondre ni ne progresse nettement.
Vu le contexte pourtant compliqué pour le gouvernement, on peut considérer que cet état quasi stationnaire est une plutôt bonne nouvelle pour le gouvernement.

[chroniqueur central]

Je suis en phase avec ces derniers commentaires, en particulier ceux d'ami 24 et républicain 67 relatifs aux reports de voix enregistrés en juin dernier très favorables au RN qui a bénéficié d'un effet de surprise indiscutable, très peu de personnes pronostiquant à peine moins d'une centaine de sièges pour ce parti, y compris entre les deux tours.
Pour ma part, il me semblait impensable qu'il dépasse une quarantaine de succès, je le voyais un peu au dessus de 30.

Au soir du premier tour, les deux questions centrales étaient :

La majorité présidentielle obtiendra-t-elle la majorité absolue ?
Beaucoup d'électeurs ne souhaitaient pas une "chambre d'enregistrement" comparable à l'Assemblée sortante élue en 2017 qui donnait le sentiment (à tort ou à raison) d'avoir abdiqué ses pouvoirs dans les deux années précédentes, en particulier dans la gestion de la crise sanitaire. Le Président avait semblé en avril avoir accepté un changement de mode de gouvernance pour son second mandat mais des déclarations ultérieures avaient semé le doute sur la réalité de ce changement et beaucoup en avaient tiré la conclusion que seule une majorité relative permettrait d'aboutir à ce résultat.

Le résultat sera-t-il une cohabitation avec JL Mélenchon avec une majorité NUPES dominée par LFI ?
Comme il a été dit par les contributeurs cités, La personnalité clivante du candidat à Matignon et de son parti ont fait peur à l'issue du premier tour, la campagne de la gauche étant fort éloignée de celle de 1981 sous l'expression de "la force tranquille".

Dans chaque camp, un nombre important d'électeurs ne pouvant renouveler leur confiance à un candidat éliminé le soir du premier tour ont "oublié" le front républicain en fonction de leur préoccupation immédiate en pensant qu'un député RN de plus ou de moins ne changerait rien d'essentiel.

Ce qui s'est passé depuis à l'Assemblée a pu réveiller quelques réflexes d'autant que les craintes exposées plus haut n'ont plus lieu d'être dans l'un et l'autre cas, ce qui fait que dans mon esprit les résultats de ces partielles ne sont en rien surprenants dans la conjoncture actuelle.

[pba]

e suis en phase avec ces derniers commentaires, en particulier ceux d'ami 24 et républicain 67 relatifs aux reports de voix enregistrés en juin dernier très favorables au RN qui a bénéficié d'un effet de surprise indiscutable, très peu de personnes pronostiquant à peine moins d'une centaine de sièges pour ce parti, y compris entre les deux tours.

N'oublions pas les reports entre les 2 tours des législatives qui ont fait gonflé le nombre de sièges pour le RN
(source: enquête Ipsos du 15 au 18/06/2022 et Harris du 19/06 et le livre "le vote clivé).
Les électeurs NUPES ont voté 31% ensemble/24% RN /45% non exprimés
https://harris-interactive.fr/opinion_p ... r-du-vote/
En 2017, pour les électeurs FI 36/16/48 et les électeurs PS 60/9/31

On voit les différences importantes .