Bilan des élections partielles de janvier à novembre 2010

[VincentCharlot]

Bilan des élections partielles de janvier à novembre 2010

Ayant dû acheter un nouvel ordinateur, cette analyse paraît avec un peu de retard que vous voudrez bien excuser. Merci à Vincent d’avoir recupéré mes tableaux excel.

1)Ce mois-ci a connu deux élections municipales et trois cantonales.
Il s’agissait de Bruges (33) les 7 et 14 novembre et de Nans les Pins (83) le 21 novembre pour les municipales

La municipale partielle confirme totalement que la division que ce soit à droite comme à gauche est toujours préjudiciable au camp divisé face à l’autre rassemblé. Le maintien de deux listes de droite a permis l’élection de la liste de gauche qui de plus sort renforcée du second tour.

Même, la situation de division de la droite à Nans les Pins en l’absence de liste de gauche peut avoir des conséquences à l’avenir.

Tirer en tout cas de grands enseignements de l’élection de Bruges semble hautement problématique (et encore plus de celle de Nans les Pins) vu le caractère très particulier de cette élection.

3 élections cantonales ont eu lieu le 21 novembre 2010 à ST-Firmin (05), Montaigu et aux Essarts (85), ces deux dernières étant provoquées par la démissions des frères De Villiers en Vendée.

Dans le petit canton de ST-Firmin (05), la gauche remporte une large victoire alors qu’elle était absente en 2004. Au second tour, la gauche a perdu quelques voix sur son total du premier tour ce qui est assez rare pour être signalé alors que la droite en récupérait un certain nombre.

Dans les deux cantons de Vendée, terres très orientées à droite, les deux frères de Villiers ne réussissent à transmettre à leurs « successeurs désignés » qu’un des deux cantons (à un sans-étiquette ) alors que dans celui de Philippe de Villiers, le siège revient à un divers-droite. La gauche divisée ne parvient pas à se qualifier pour le second tour dans le canton de Montaigu et réalise un mauvais score dans le canton des Essarts au second tour.


2)Le bilan en municipalités et cantons
Sur les 16 municipales partielles, 9 ont été acquises au premier tour en 2010 comme en 2008.
La gauche qui avait en 2008 8 municipalités n’en a plus que 6 et la droite passe de 8 à 10.
Le PCF garde sa municipalité.
Le PS en conserve une, en gagne une (au détriment de l’UMP et en perd une (au profit de l’UMP).
Les Verts perdent leur municpalité au profit d’une liste Divers droite.
Enfin les Divers-gauche conservent 2 municipalités, perdent 2 municipalités au profit de Divers Droite et en gagnent une sur l’UMP

A droite, l’UMP conserve 4 municipalités, en perd 2 (une au PS, l’autre à des DD) et en gagnent 2 (face au Ps et à des DD).
Quant aux Divers-Droite, ils conservent une municipalité, en cèdent une à l’UMP et en gagnent 3 ( 2 sur des DG et une sur les Verts).

Ce bilan fort désavantageux pour la gauche semble quelque peu se rééquilibrer en fin d’année.

Pour les 26 cantonales, la gauche passe de 14 à 13 sièges et la droite de 12 à 13.
A gauche, le PCF cède un siège au PS, mais gagne un siège au d étriment du PS.
Le PS conserve 3 sièges, en perd 3 (au profit d’un PCF, d’un Npuveau Centre et d’un UMP) et en gagne 3 (au détriment d’un PCF, d’un DD et d’un UMP).
Les DG conservent 4 sièges, en perdent 2 (au profit de d’un DD et d’un PS) et en gagnent 2 au détriment d’un PRG et d’un MoDem.
A droite, le MoDem perd ses deux sièges (au profit d’un DD et d’un DG) et en gagne 1 (au détriment d’un DD).
Le Nouveau Centre (NC) apparait avec un siège gagné sur le PS.
L’UMP conserve 4 sièges, perd un siège au profit d’un DD et en gagne 1 au détriment du PS.
Enfin, les DD gardent 3 sièges, en gagnent 3 (au détriment d’un DG, d’un MoDem et d’un UMP) et en perdent deux au profit d’un MoDem et d’un PS).

Il est à remarquer que la gauche commence à redresser la barre après un premier semestre assez calamiteux.
Par ailleurs, l’UMP se positionne comme le parti le plus solide au niveau des sièges, tant au niveau des municipales que des cantonales.

3)Bilan au niveau des voix
Sur les 16 municipales partielles, la participation s’était élevée en 2008 à 65.56%. Elle chute en 2010 à 52.85% soit -12.71%, alors que les élections municipales sont parmi celles qui enregistrent les plus forts taux de participation.

La gauche recueillait en 2008 39.02% des suffrages exprimés, elle atteint en 2010 37.33%, soit -1,69%. La droite était à 59.04%, elle rassemble aujourd’hui 58.85, soit -0.19%. La catégorie sans étiquette ou autres monte en 2010 à 3.82% contre 1.94% en 2008.

Au sein de la gauche, le PCF obtient en 2010 5.51% contre 4.85% en 2008 (+0.66%), ce qui est la suite logique de l’élection de Cabestany.
Le PS chute de 19.08% à 14,10% (-4.90%), ce qui est complétement en trompe-l’œil, puisque le PS ne se présentait sous ses propres couleurs que dans 3 communes contre 7 en 2008 !
Les Verts qui se présentent en 2010 dans 3 communes obtiennent 2.88% contre 0% puisqu’ils n’étaient pas présents en 2008.
Les DG obtiennent cette fois-ci 14.10% contre 12.14% en 2008 (+1.96%).
A droite, dans ces municipalités dont la majorité sont largement orientées à droite, la course aux « divers » déjà bien visible à gauche, atteint des records à droite, puisque les divers droite passent de 22.66% en 2008 à 28.22 % (+5.56%). Pendant ce temps, l’UMP chute de 32.61% à 24.82% (-7.79%)sur un nombre équivalent de communes.
Quant au MoDem, il passe de 2.88% à 4.11% (+1.23%). Le FN lui passe de 0.90% à 1.70% sur une commune.

En ce qui concerne les 26 cantonales :
La participation en 2004 ou 2008 s élevait en moyenne à 61.58%. En 2010, nous enregistrons un dramatique 30.71%, soit une chute de 30.87% ! A ce niveau, les enseignements à tirer sont bien sûr bien moins fiables qu’une élection à 60%. Mais des tendances peuvent quand même être relevées.

Aux élections générales précédentes (2004 ou 2008), la gauche obtenait 43.16% dans ces 26 cantons. Elle en rassemble cette fois-ci 45.34%, soit +2.18%. La droite avait en 2008 54.22%. Elle recueille en 2010 52.12%, soit -2.10%. Les « divers » réalisaient en 2004/2008 2.62%, en 2010 2.61%, soit absolument la même chose.

Au sein de la gauche, le PS réalisait en 2004/2008 24.12%, les DG 8.19%, le PCF 4.53%, les Verts 3.05%, l’extrême-gauche 2.03% et enfin le PRG 1.10%. En 2010, ils réalisent respectivement, le PS 19,31% (-4.88%), les DG 12.79% (+4.60%), le Front de Gauche 6.06% (+1.53%), Europe-Ecologie 7.02% (+3.97%) et l’extrême-gauche 0.17%.
Remarquons que le bloc PS-DG réalise à quelques dixièmes près le même pourcentage en 2004/2008 qu’en 2010.
Le PCF progresse de 1 à 2% grâce sans doute à son alliance avec le PG de Jean-Luc Mélenchon.
Quant à Europe Ecologie, ils progressent plus nettement d’environ 4%.
L’extrême-gauche et les radicaux de gauche disparaissent pour l’instant.

A droite, les DD dépassaient déjà l’UMP avec 19.62% contre l’UMP avec 17.21%, le FN 10%, le Mouvement Démocrate 7.38% en 2004/2008.
En 2010, les DD accroissent leur écart avec 24.35% (+4.72%), l’UMP 17.20% (-0.01%), le FN 4.75% (-5.25%), le bloc centriste MoDem + NC 4.41 +1.17% (-1.80%)

Nous nous apercevons que la tendance est à une légère remontée de la gauche, à un repli ordonné sur la droite sur un « apolitisme » de bon aloi, sur ses fondamentaux.

Quelques mots sur les seconds tours : alors qu’auparavant, la tendance était à une élévation de la participation qui profitait généralement à la gauche, il semble qu’il n’y ait pas de montée de la participation et l’augmentation de la gauche est moins nette.

Il me semble relativement évident que les évènements nationaux (mouvements sur la retraite comme le remaniement auront des conséquences à plus longs termes.a