Présidentielle : la moitié des électeurs de gauche pour un rapprochement entre Hidalgo et Jadot
Selon un sondage Ifop paru dans le Journal du Dimanche, 53% des électeurs de gauche sont en faveur d'une alliance.
La moitié des électeurs de gauche souhaitent un rapprochement aboutissant à une candidature unique à la présidentielle entre la socialiste Anne Hidalgo et l'écologiste Yannick Jadot, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche. Quelque 53% des électeurs de gauche interrogés souhaitent cette évolution, contre 47% qui sont contre, alors que la gauche aborde l'échéance de 2022 plus faible et émiettée que jamais.
Un rapprochement entre la maire de Paris PS et l'eurodéputé EELV est en revanche rejeté par 59% de l'ensemble des personnes sondées, contre 41% qui y seraient favorables. L'hypothèse d'une candidature unique de la gauche réunissant le PS, EELV, La France insoumise (LFI) et le parti communiste (PCF) aurait les faveurs de 70% des électeurs de gauche (30% seraient contre), mais partagerait l'ensemble plus large des personnes interrogées (48% pour, 52% contre).
La gauche s'approche de l'échéance de 2022 dans un état de faiblesse inédit. Ni l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, ni Yannick Jadot, ni Anne Hidalgo n'atteignent à ce stade 10% d'intentions de vote dans la majorité des sondages - très loin derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen et le ou la candidat(e) de la droite, qui reste à désigner -, et le total des voix de gauche est inférieur à 30%.
Les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin. Elles donnent une indication des rapports de force et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage.
Sondage réalisé les 18 et 19 novembre en ligne, auprès d'un échantillon de 1.510 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.
https://www.lefigaro.fr/politique/la-mo ... t-20211121et :
Jadot espère le «rassemblement» de la gauche en janvier
«Je dis aux socialistes comme à tous les progressistes : rejoignez-nous !», explique le candidat au Journal du Dimanche.
Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot «espère» un «rassemblement» de la gauche en janvier derrière sa candidature, et juge la victoire possible malgré la faiblesse actuelle de son camp, explique-t-il dans une interview au Journal du Dimanche.
«Je dis aux socialistes comme à tous les progressistes : rejoignez-nous ! Construisons ensemble l'alternance à un quinquennat de renoncement écologique, de régression sociale et d'affaissement démocratique», lance Yannick Jadot avant de faire part d'un vœu : «En janvier, j'espère que nous nous donnerons collectivement les moyens d'un rassemblement».
Pour le candidat écologiste, «les Français attendent des solutions à la hauteur des défis du climat, du vivant, de la santé et de leur exigence de justice sociale. C'est donc autour de notre projet, du projet écologiste, qu'une dynamique de rassemblement doit s'enclencher».
Aux critiques de la candidate PS Anne Hidalgo, qui affirme être la seule à concilier l'impératif écologique avec la justice sociale, le candidat vainqueur de la primaire écolo réplique que «les écologistes n'ont pas de leçon à recevoir».
«Nous sommes les seuls», plaide-t-il, «à engager avec ambition les chantiers de réduction de dépenses contraintes : sur le logement, les transports, l'électricité et le chauffage, l'alimentation... L'écologie est la meilleure alliée du pouvoir d'achat comme elle l'est de l'emploi. Nous portons la revalorisation des salaires dans le privé comme dans le public. L'école et l'hôpital public sont au cœur de notre grand plan de réparation du pays.»
«Une campagne réussit quand son projet résonne avec l'opinion publique, qu'il répond aux préoccupations des Français, qu'il ouvre une nouvelle page de notre récit national», décrit encore le candidat des Verts : «Je ne vois que l'écologie pour nous réconcilier avec notre avenir et entre nous. Avec Zemmour, le seuil d'entrée au second tour a baissé. Il y a une perspective de victoire écologiste et sociale. On peut gagner».
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/pres ... r-20211121Jadot marque un point : il sait qu'il est en tête devant Hidalgo. L'appel au vote utile, rayon paralysant pour celui qui en est victime, crée un plafond de verre pour le PS. Désormais, le désistement sera une musique lancinante pour la candidate. D'autant que Jadot pourra rappeler que lui, il s'est désisté il y a 5 ans. Il a donc l'image d'un "mec bien".
Si rien ne change d'ici février ( et il n'y a pas de raison que cela change ) , cela deviendra insupportable pour un grand nombre d'électeurs de gauche, qui comprendraient mal le maintien d'AH. Si celle-ci persiste, la fronde viendra de l'interne, y compris dans les rangs de sa majorité municipale. Tant EELV que les électeurs d'EELV auront du mal à voter ensuite pour un candidat PS.
Pour sceller des accords aux législatives, entre EELV et PS, il faut que le plus faible des deux renonce.
Ce sont les accords aux législatives qui scelleront la présidentielle à gauche.
Si AH se maintient du fait d'un égo surdimensionné, alors ce sera une guerre fratricide, avec des électeurs EELV ( ils sont nombreux ) qui répugneront à voter pour le PS si d'aventure celui-ci serait en tête.
Il faut vraiment avoir en tête que la situation a bien changé depuis 2017 pour le PS :
- Une partie de ses cadres est parti chez LREM, avec une partie des électeurs
- Une partie de ses cadres est parti chez Generations, avec une partie des électeurs
- EELV est porté par le discours climatique
- Le PS n'est plus porteur d'idées fortes, comme l'abolition de la peine de mort, les 35 heures, l'augmentation des salaires, ...
Ce sont ces idées fortes qui réunissaient les forces militantes, les votes, qui créait l'union de la gauche, les désistements réciproques, et on se souvient des 110 propositions. Aujourd'hui, en dehors des militants, qui connait les propositions du PS ?
- Le PS n'a pas su faire naître de nouvelles personnalités, dans la très grande majorité, les élections ne sont gagnées que lorsque l'élu est sortant. Alors que des inconnus EELV ont su gagner de très grandes villes. Et ce, malgré la présence d'élus PS en place qui connaissaient le terrain et étaient connus des électeurs. Les sortants PS sont donc des anciens, et le vote EELV est un vote jeune ( voir l'étude BVA citée par pop03 :
election-presidentielle-2022-f53/sondages-presidentielles-2022-t9309-140.html#p164107 )