pba a écrit:Petit rappel concernant les parrains possibles pour le FN/RN concernant M.Le Pen (des parrains encartés parrainent quasi obligatoirement le candidat de leur parti) :
2017 2022
Députés 1 8
Sénateurs 2 1
Députés européens 24 21
Conseillers régionaux 358 252
Conseillers départementaux 62 24
sous-total 447 306 -141
MLP a obtenu 627 parrainages en 2017 (donc, en théorie 180 maires). Les contre-performances aux régionales et départementales (difficile de mesurer l'impact des municipales) nécessitent de passe de 180 à 194 rien que pour obtenir les 500 parrains.Ceci est sans compter la concurrence de E.Zemmour, à la fois sur les 306 et sur les maires à conquérir .
On mesure la difficulté de MLP.
Votre comparaison est quelque peu erronée par le fait qu'en 2017, le FN n'avait vraiment pas forcé dans sa quête des signatures tant elle était facilitée par son maillage d'élus régionaux de l'époque. Plusieurs élus du parti avaient même pris le luxe de ne pas parrainer Marine Le Pen à commencer par l'intéressée elle-même qui avait donné sa signature à Henri Guaino. Cette fois-ci, s'ils ne sont pas complètement rongé par l'amateurisme (même si j'en doute), ils racleront tous les fonds de tiroirs...
Je vais me répéter mais je trouve complètement délirant que tant de contributeurs se basent sur le résultat de la 3ème vague de parrainages pour estimer qui devraient les avoir et qui est en difficulté (3ème sur 9, est-il encore utile de le rappeler ? ). Pour l'instant, il n'y a que pour Philippot que l'on peut tirer des conclusions (zéro parrainage même un mois avant la clôture, ça ne peut que laisser songeur... En fait, je trouve cela tellement fou pour un candidat de sa notoriété que j'en viendrais presque à soupçonner une stratégie de victimisation). Pour le reste, aucune conclusion ni aucune supposition ne peut être faite avant au moins la 5ème vague je dirais. À ce stade, qui a de l'avance sont davantage ceux qui ont relancé plus tôt leurs parrains que ceux qui en ont le plus. Il n'est pas impossible que des candidats à plus de 300 aient déjà asséché leur marais et l'inverse que des candidats à moins de 100 parrainages sont simplement plus lents à les faire acheminer. D'ailleurs, il ne faut pas oublier qu'il y a une différence entre date de réception et date de comptabilisation des parrainages et que le CC peut comptabiliser les parrainages de certains candidats en priorité. En 2017, il y avait eu un psychodrame du côté des militants de l'UPR à ce sujet car le CC avait comptabilisé les parrainages d'Asselineau en dernier.
Côté Zemmour par exemple, le fait d'avoir 149 parrainages n'est en rien inquiétant à ce stade. D'ailleurs, si un contributeur pouvait m'expliquer en quoi avec 149 parrainages, c'est inquiétant mais à 224, c'est confortable. On définit la limite comment ? Je remarque aussi que beaucoup de soutiens de Zemmour, de premier plan ou de longue date n'ont pas encore donné leurs parrainages, signe que de ce côté-là , c'est plutôt le fait de ne pas se presser qui explique le faible nombre de parrainages de Zemmour : les députés Peltier et Son-Forget n'ont pas encore parrainé (pourtant Peltier est numéro 2 du mouvement !), Jérôme Rivière dont on a beaucoup évoqué le ralliement à Zemmour non plus, quasiment aucun conseiller régional alors que plusieurs ont annoncé leur ralliement. Pas de parrainages encore venant du Vaucluse alors que c'est un département où Zemmour compte des alliés de la première heure à commencer par le maire d'Orange dont le prédécesseur et père a appelé à une candidature de Zemmour il y a près d'un an, etc...
Pour Le Pen, la même situation prévaut dans la mesure où en 2017 déjà , ses parrains s'étaient illustrés par leur grande lenteur à envoyer les signatures. Cependant, un contributeur a fort justement remarquer que si on ne compte pas les élus du RN, MLP obtient pour l'instant un nombre dérisoire de signatures et que c'est plutôt cela qui peut questionner. Mais là encore, je dirais qu'avant la 5ème vague, on ne pourra pas trop en conclure grand-chose. Le vrai chiffre que l'on peut commenter à ce jour, ce serait plutôt le fait que MLP ne compterait qu'un peu plus de 400 promesses de parrainages, ce qui voudrait dire que si c'est vrai, le RN ayant plus de 250 élus, MLP n'aurait pas réussi à en obtenir plus de 150 promesses d'élus n'étant pas de son bord. Et là , oui, ça pose question. Autre exemple de l'amateurisme crasseux du RN, l'ex-conseiller départemental RN de Marseille Cédric Dudieuzere n'a pas envoyé son parrainage dès la première fournée alors qu'il savait que son élection risquait l'annulation. Résultat, il perd son pouvoir de parrainage, n'ayant pas d'autre mandat permettant de signer (à titre de comparaison, le conseiller PS de Perpignan-5 s'est jeté sur le formulaire avant que son élection, aussi sur la sellette, soit invalidée),. Sa binôme Sandrine d'Angio est aussi conseillère régionale donc elle peut toujours parrainer. D'ailleurs, en faisant cumuler les mandats de façon particulièrement intempestive à ses élus, le RN réduit encore davantage son vivier de parrains. Mais bon, cela est avant tout la conséquence du phénomène déjà fort justement décrit plus haut, à savoir la propension du RN à virer tout candidat potentiel potable au premier pet de travers.
Pour revenir sur les probabilités d'obtention des parrainages par Le Pen et Zemmour, je rappelle aussi qu'en 2017, Poutou était en énorme difficulté. Beaucoup ici l'avaient enterré et finalement, il a largement dépassé les 500 parrainages grâce à un afflux de dernière minute de la part de parrains ayant attendu que la situation se décante pour savoir à qui leurs signatures profiteraient le plus. Le même phénomène devrait profiter à Zemmour et Le Pen si vraiment ils devaient toujours être à 450 à l'avant-dernière vague. Sans même parler de la promesse d'aide des élus MoDem. En clair, à la lumière de ces faits, dire que Zemmour et Le Pen sont loin d'être sûrs d'obtenir leurs signatures (il y a une probabilité qu'ils ne les aient pas mais vraiment dérisoire), c'est vraiment du niveau de propos de comptoir, prenant un chiffre brut prématuré sans aucune mise en perspective, et cela souvent de la part de contributeurs qui m'avaient donné à lire des analyses bien plus poussées.
J'irais même plus loin en affirmant que ni Thouy ni Taubira ne sont hors-course selon moi, en tout cas, pas au regard de leur nombre de parrainages actuels (pour Taubira, avec le naufrage de sa campagne et son lancement de campagne tardif, ça va être très compliqué).