gilbert07 a écrit:Une partie de la droite a toujours décrédibilisée la gauche, la vraie gauche, c'est pourquoi, nous voyons bien que l'ascension de Mélenchon gène énormément certains, et pourtant il faut s'y faire. Son programme est travaillé depuis des années, rappelons qu'il a fait 11 % en 2012, 19 % en 2017 et que fort de ces résultats, il se présente en candidat de gauche qui peut être au deuxième tour.
Avoir tous les médias contre soi pendant cinq ans et se retrouver à ce stade, relève de l'exploit, assurément...
Je vais être très clair : j’ai voté Mélenchon aux deux dernières élections présidentielles et je vais probablement renouveler ce choix, beaucoup plus par pragmatisme que par adhésion cette fois-ci. Je n’ai donc aucune hostilité à l’égard du candidat et je n’appartiens à aucun des complots droitistes ou sociaux-démocrates qui semblent s’ourdir dans l’ombre si je vous lis. J’aimerais que ceux qui défendent la candidature de JLM sur ce forum (qui n’a pourtant pas la vocation d’offrir une tribune à qui que ce soit) le fasse avec des arguments de fond et un esprit critique. Non, ce n’est pas un exploit que d’être sans la situation dans laquelle se trouve JLM en ce moment. Je pense même (et je l’ai écrit plus haut) qu’il devrait être aujourd’hui la figure d’incarnation naturelle de la gauche du fait de ses scores précédents et des effets de la recomposition politique sur la gauche (ni vraie ni fausse mais multiple au passage).
Et s’il ne l’est pas, ce n’est pas parce qu’il dérange je ne sais quelle élite mais parce qu’il ne réussit pas à convaincre ceux des électeurs de gauche de cette dernière décennie qui ne voient en lui qu’un leader clivant plutôt que rassembleur. En choisissant de donner du crédit aux gauches irréconciliables, il rebute nombre d’électeurs socialistes, écologistes et même communistes, des abstentionnistes aussi perdus dans ce marasme. En agissant ainsi, il prive en réalité et à mon grand désarroi, la gauche radicale qui est la sienne de toute chance d’accéder au pouvoir un jour. Bien sûr que les autres candidats, idiots utiles de la droite, ont à cœur de cogner sur sa candidature en lui prêtant des prises de position que parfois (mais parfois seulement) il n’a jamais prises. Mais c’est sa responsabilité que de tendre la main. Ce n’est pas à Hidalgo à 2% dans les sondages de le faire. Au lieu de cela, il répond à la caricature par la caricature, a l’outrance par l’outrance, au rejet par le rejet.
Je vais voter pour lui pour le dire que s’il y a la moindre chance qu’il y ait un candidat de gauche au second tour, je ne m’en prive pas. Mais la manière dont il le fait me fait dire qu’il ne veut pas gagner. Car ceux qui auront voté par conviction pour Jadot, Roussel ou Hidalgo, à qui les supporters de JLM auront dit combien ils sont irresponsables, combien leur vote est inutile et j’en passe, n’auront qu’une envie : renvoyer l’ascenseur. Assumer le leadership, c’est assumer d’être rassembleur. Cents ce qu’il n’a pas fait.