Républicain67 a écrit:C'est tout de même assez étrange que le forum s'est emballé sur la question de la liberté académique (une question très secondaire dans le programme de M. Philippot). J'aurai plus attendu un débat sur le Frexit, la levée des mesures sanitaires, l'immigration ou le retour à une certaine planification. On voit que les priorités ne sont pas les mêmes chez tous le monde.
Au contraire, cela me parait assez classique et attendu que ce genre d'élément programmatique (l'intervention dans le débat scientifique universitaire du politique, lequel se présente comme l'autorité compétente pour déterminer ce qui est recevable ou non dans le monde de la recherche et dans le débat d'idées) soit celui qui crée le plus de polémique, puisque cet élément programmatique est bien une dérive fascisante.
On peut être contre le Frexit, contre la levée des mesures sanitaires, contre le contrôle de l'immigration, ou contre la planification économique, mais il n'y a dans ces éléments aucun élément extrémiste ou fascisant.
Et, encore une fois, le fond du problème n'est pas de savoir ce que le programme de Philippot veut interdire comme pensée ou comme débat, mais bien qu'il considère comme possible que l'état puisse censurer le débat universitaire et scientifique.
Enfin, j'aimerais quand même essayer de revenir un peu sur le "wokisme", comme mot fourre-tout qui agite beaucoup de gens désormais. A l'origine, le mouvement
woke remonte à la campagne présidentielle US de 1860, et était un mouvement encouragé par le parti républicain (et oui, c'est une de ces ironies de l'histoire un peu savoureuse :) ) pendant la campagne de Lincoln, afin de contrer le mouvement esclavagiste qui prétendait que l'esclavage était une situation enviable.
Le terme rebondit dans les années 1950-1960 avec le mouvement des droits civiques. Le mouvement d'émancipation des Noirs s'en empare pour dénoncer les inégalités et les violences dont la communauté afro-américaine est la victime. Je rappelle qu'on parle d'une époque où beaucoup de composantes de la société américaine nient l'existence même de discriminations, ou même les lynchages du KKK dans le Sud profond. Je me contenterai de dire qu'à l'époque on partait de loin.
Ce n'est que dans les années 2000-2010, que le mouvement
woke a rebondi dans des dérives nettement plus diverses et variées.