Election Présidentielle 2022

[pierrep]

Dans "Le Canard enchaîné" de ce jour ("Droite : les dessous de l'opération Estrosi"), la sortie de Christian Estrosi ne devrait rien au hasard - à quatre jours de l'université d'été de LR, et alors que LR a des doutes existentiels, faute de leader incontesté. Jusqu'ici rien de nouveau sous le soleil : LREM a l'habitude de faire du neuf (dit "nouveau monde") avec du vieux (aussi appelé "ancien monde"). Cela s'appelle le recyclage, et c'est à la mode : c'est écologique, même si cela n'a rien de très nouveau, quelles que soient les majorités politiques d'ailleurs (cf. après 1974 les sociaux-démocrates - ex-PS - se rapprochant de VGE, en 1981 le rapprochement de Michel Jobert avec le PS, en 1988 l'ouverture du deuxième septennat de François Mitterrand, en 2007 le ralliement de la Gauche moderne de JM. Bockel et celui individuel de Bernard Koucher à Nicolas Sarkozy...).

Plus sérieusement, selon l'hebdomadaire satirique l'opération Estrosi prépare des alliances LREM/(une partie de la) droite aux prochaines régionales et départementales :
- en PACA, derrière Renaud Muselier ;
- dans le Grand Est, avec Jean Rottner ;
- aux départementales en Haute-Garonne et en Haute-Loire.

Notez que Jobert a rejoint le gouvernement en 1981 et pas en 1988...

Ah non, Michel Jobert a été ministre d'Etat, ministre du commerce extérieur, de 1981 à 1983

C'est exactement ce je dis au sujet de Jobert......

[metre3]

Plus sérieusement, selon l'hebdomadaire satirique l'opération Estrosi prépare des alliances LREM/(une partie de la) droite aux prochaines régionales et départementales :
- en PACA, derrière Renaud Muselier ;
- dans le Grand Est, avec Jean Rottner ;
- aux départementales en Haute-Garonne et en Haute-Loire.

ça reste compliqué d'envisager une opération hostile en Haute Loire, si in fine LR et centre droit doivent rester allié à la Région ?

[Raphadu86]

Nicolas Dupont-Aignan a annoncé, quelques minutes avant son discours de rentrée, sa candidature à l'élection présidentielle de 2022 (Voici l'article de 20 minutes à ce sujet.)

Le président de Debout la France a déjà été candidat en 2007 (où il n'a pas pu recueillir les 500 parrainages), en 2012 (1,79% des voix, pas de consigne de vote), et en 2017 (4,70%, appelle à voter Marine Le Pen au second tour).

[jojomarg]

Nouveau sondage de l'Ifop sur le 1er tour de la présidentielle commandé par le Journal du dimanche.

Je n'ai pas accès aux résultats détaillés :
https://www.lejdd.fr/Politique/sondage-a-18-mois-de-la-presidentielle-de-2022-macron-et-le-pen-dominent-le-match-3995999

[Avalon]

Le score de Bertrand est assez surprenant. Il grimpe à 18-19% en cas d'union de la gauche. Remarquez, Fillon était en tête à 27-29% au lendemain de sa victoire à la primaire puis il s'est tassé jusqu'à la survenance de ses affaires en janvier.

[Eco92]

J'ai tout ça, j'essaierai de lister les scores détaillés quand j'aurai le temps, demain au plus tard si personne ne l'a fait.

En gros : Macron et Le Pen caracolent en tête, au dessus de leurs scores de 2021, quelles que soient les configurations. Le Pen potentiellement devant.

Seul Bertrand est au dessus des 15 % chez LR, Baroin à 14 %, Pécresse 11 % derrière Mélenchon, qui tourne autour de 11-12. Dati et Retailleau sous autour de 8 %, Jadot suit vers 7-8, en cas d'alliance avec le PS il monte à 13% devant JLM mais guère plus.

Bref, pas de surprise pour le moment, JLM est traditionnellement bon en campagne (mais tout dépend des meetings et de leurs possibilités, etc.), on sait que les affiches annoncées deux ans avant peuvent surprendre etc. En tous les cas rien ne semble permettre de dire que l'affichage régalien de Jadot l'aide de quelque manière que ce soit et la gauche, même en total, reste larguée, bien loin des étiages des européennes et même des municipales et partielles.

[Marcy]

Seul Bertrand est au dessus des 15 % chez LR, Baroin à 14 %, Pécresse 11 % derrière Mélenchon, qui tourne autour de 11-12. Dati et Retailleau sous autour de 8 %, Jadot suit vers 7-8, en cas d'alliance avec le PS il monte à 13% devant JLM mais guère plus.

Selon cette source secondaire (https://www.msn.com/fr-fr/actualite/ele ... li=AAaCKnE), c'est même encore moins bon pour Yannick Jadot : 6 % contre 11 % à JLM avec des candidatures PS (Hollande 9 %, Hollande 7 % et Royal 5 %) - et en cas d'union PS/EELV, 15 % pour JLM et 13 % pour Hidalgo ou Jadot. Le leadership de Yannick Jadot (comme candidat EELV ou EELV-PS) sur la gauche non mélenchoniste apparaît contesté, ce qui ne peut qu'affaiblir Yannick Jadot en interne pour sa désignation.

[BernardD]

Nouveau sondage de l'Ifop sur le 1er tour de la présidentielle commandé par le Journal du dimanche.

Je n'ai pas accès aux résultats détaillés :

L'IFOP l'a mis en ligne ce matin:

https://www.ifop.com/wp-content/uploads ... rt-T1s.pdf

Pour résumer, le sondage (1 800 personnes dont 1 600 inscrites sur les listes électorales):

1 - teste différents candidats potentiels de la droite, face notamment à Le Pen (24 à 26 % ),Dupont-Aignan (5 à 8 %),Macron (24 à 26 %), Jadot (8 %),Faure (4 à 5 %) et Mélenchon (11 à 13 %):
- Bertrand: 16 %
- Baroin: 14 %
- Pécresse: 11 %
- Retaillau: 8 %
- Dati: 8 %

2 -teste trois autres candidats socialistes, face à Le Pen (24 %), Dupont-Aignan(6 %),Bertrand (15.5 à 17 %),Macron (23 %),Jadot (6 à 8 %) et Mélenchon (10 à 11 %):
- Hidalgo: 9 %
- Hollande: 7 %
- Royal: 5 %

3 - teste trois potentiels candidats uniques de la gauche, face notamment à Le Pen (24 à 26 %), Dupont-Aignan (6 à 7 %),Bertrand (18 à 19 %), et Macron (25 à 26 %):
- Mélenchon: 15 %
- Hidalgo: 13 %
- Jadot: 13 %
.

[newritture]

Ce sondage est très intéressant pour les écologistes (à défaut d'être bon), il montre en effet une sociologie de l'électorat différente de celle des européennes. Le parti, par rapport aux européennes, progresse chez les + de 65 ans et les retraités, alors qu'il est en net recul chez les jeunes. Ça semble indiquer un certain succès dans la volonté de Yannick Jadot d'attirer des électeurs pas franchement de gauche mais de plus en plus conscient des problématiques environnementales. De la même manière les écologistes se maintiennent plutôt bien chez les ruraux et les habitants des petites villes (même si évidemment les scores restent bas), la chute se fait plus ressentir dans les grandes villes (et notamment l'Ile de France).
Sans vouloir tirer trop de conclusions d'un seul sondage à 18 mois de l'échéance, on peut quand même se dire qu'EELV a sédimenté son électorat qui "bouge le moins" alors que les pertes se font chez des électeurs qui se décident traditionnellement plus tard (les jeunes notamment). C'est donc plutôt une bonne nouvelle, même si à gauche les cartes seront profondément rebatus à l'issu des régionales.

[Marcy]

Je n'avais pas compris que le sondage testait des candidatures uniques de la gauche FI/EELV/PS/PCF et pas seulement EELV/PS : 13% à 15% pour de telles candidatures c'est extrêmement faible et surtout à peine supérieur aux scores de la FI ou à ceux cumulés EELV+PS+PCF, et suppose que si Jean-Luc Mélenchon était ce candidat les électeurs EELV, PS... et PCF iraient massivement partout ailleurs - et que le même comportement serait observé chez les électeurs de la FI en cas de candidature unique de Yannock Jadot ou d'Anne Hidalgo. Il est hautement improbable qu'en cas d'alliance à gauche de l'ordre de 60 % à 70 % des électeurs d'un candidat de gauche aillent plutôt au centre, à droite et à l'extrême-droite qu'à gauche (les déperditions vers l'extrême-gauche sont mesurées comme faibles). Bien sûr, il y a des haines recuites à gauche - mais une candidature d'union (même partielle) pourrait aussi créer aussi une dynamique (on l'a vu en 1965 et en 1974 avec des scores tout à fait honorables de François Mitterrand) - à condition bien sûr que le candidat de rassemblement mène une campagne crédible. Dans ce cas, la politique ayant horreur du vide, c'est le candidat le plus proche politiquement qui en profite (on l'a vu avec le siphonnage des électeurs de Benoît Hamon par Jean-Luc Mélenchon en 2017, ou dans une moindre mesure le départ d'électeurs PCF, LO et Verts vers Lionel Jospin en 1995 pour lui assurer une présence au deuxième tour, si l'on compare les derniers sondages et les scores finaux - tous décevants pour les candidats de la gauche non socialiste).