Sur les sondages régionalisés: on a pu en voir chez Ipsos surtout (déclinaison régionale de certaines vagues à 12.000 sondés, pas toutes d'ailleurs).
Pour Neuilly et compagnie, c'est surtout par niveau de revenu que le détail compte, il me semble.
Il semble clair que Fillon ne gagne ses seconds tours sondagiers que contre Le Pen et qu'il ne constitue, pour ceux qui le veulent ainsi, un "rempart" contre Mélenchon qu'au premier tour (où il peut le dépasser) mais pas au second.
C'est en fait une manifestation parmi d'autres du fait que Fillon est plutôt rejeté et donc ne peut s'en sortir que difficilement.
En parlant d'Ipsos, deux sondages pas hyper récents mais encore intéressants donnent des éclairages spécifiques:
un sur le pouvoir d'achat publié le 30 mars, où l'on voit que la thématique est importante
http://www.ipsos.fr/decrypter-societe/2 ... ir-d-achatSans tout reprendre (il faudrait faire un copier-coller de l'article, tout est intéressant), je note subjectivement quelques points:
35% seulement des Français disent pouvoir épargner à la fin du mois
Ces Français épargnants sont particulièrement surreprésentés au sein de l’électorat d’E. Macron (57%, contre 33% pour l’électorat de F. Fillon et 37% pour B. Hamon)
(spécialement surprenant côté Fillon je trouve, ce qui tendrait à laisser penser que son électorat est moins aisé qu'on ne croirait)
L'idée d'un revenu universel, assez nouvellement mise sur la table, reste minoritaire mais largement approuvée chez l'électorat de Hamon (72%) mais aussi de Mélenchon (65%).
Certaines idées assez spécifiques à Fillon sont plutôt franchement rejetées: le rétablissement des allocations familiales à taux plein pour les familles gagnant plus de 6.000 euros par mois (alors que p.ex. le PCF avait voté contre cette mesure au nom de l'universalité sans restriction de cette prestation) et la "TVA sociale" (24% d'approbation générale et 53% -seulement- chez ses électeurs). Cette dernière mesure est un peu un caillou dans la chaussure récurrent pour la droite: certains milieux entrepreneuriaux la réclament mais, comme déjà aux législatives 2007 l'électorat y rechigne de façon persistante, la percevant comme mauvaise pour le pouvoir d'achat (et c'est sûr que 2 points de TVA normale en plus, il faut arriver à les encaisser ou les rattraper...).
En fait, sur la seule thématique du pouvoir d'achat, Fillon a un problème face à tous les autres grands ou moyens candidats, Le Pen incluse (qui reprend l'idée de défiscaliser les heures supplémentaires comme la droite en 2007). Même s'il passe, on voit ici que ce ne sera pas un long fleuve tranquille et que sa popularité peut vite descendre aux 24% susnommés (voire aux 22% du nouveau taux de TVA ;-) ) s'il applique son programme.
Un autre sondage de fond (22 mars) porte sur la laïcité, où l'on voit notamment que selon les électorats, la définition de la laïcité (celle que ces électeurs apprécient, on suppose) est très différente: défense de la France traditionnelle au FN, vivre-ensemble chez Macron et Hamon, séparation des Eglises et de l'Etat chez Mélenchon (définition quasi tautologique ou issue du dictionnaire, personne même pas le PCD ne la remettant en cause là-dessus mais le commentateur y décèle un sous-entendu combatif)
http://www.ipsos.fr/decrypter-societe/2 ... identielleMais surtout, l'enquête complète Ipsos/Cevipof/Le Monde est sortie!
http://www.ipsos.fr/decrypter-societe/2 ... eduit-dansL'article du Monde insiste en son début sur la faiblesse relative de la participation: l'abstention serait probablement équivalente à celle du 21 avril 2002, ce qui peut augmenter la possibilité de surprises...
http://www.lemonde.fr/election-presiden ... sos&xtcr=2Le résultat est effectivement conforme à l'annonce préliminaire:
Macron 23
Le Pen 22,5
Fillon 19,5
Mélenchon 19
Hamon 8
Dupont-Aignan 4
Les hypothèses de second tour vont dans les mêmes sens. Là où il y a le plus de non-exprimés: Fillon/Le Pen 38%, Macron/Fillon 28%
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