Concernant la suite: en cas de quasi-égalité et élimination Hollande / Mélenchon, un partage des circonscriptions, au moins celles "à risque" d'élimination au premier tour (la plupart peut-être?), serait logique à une condition: que les uns et les autres se considèrent comme du même camp. Côté PS, ça peut éventuellement passer, dans l'autre sens j'ai plus de doutes, certains considérant que le tripartisme ce sont trois partis de droite, ceci dit je vois mal dans cette hypothèse le NPA ou LO tirer massivement les marrons du feu (en cas d'absence FdG au profit du PS) en ayant fait un score tout faible à la présidentielle.
A plus long terme (2-3 ans), il me semble que la règle observée est que, en l'état actuel et probablement futur de l'économie, le camp gouvernemental a de l'élan l'année même et la suivante mais tend à souffrir électoralement dès l'année N+2, soit en l'état actuel les européennes à coup sûr (mandat de 5 ans comme nos mandats nationaux), les municipales tombant en 2020 (N+3), les départementales et régionales tombant en 2021 (N+4, à 1 an de la fin de mandat). Autant dire que les élus locaux (probablement ceux de droite) qui verront leur candidat gagner en 2017 pourront, pour certains, anticiper de faire leurs valises...
Dans l'immédiat:
-MLP est presque sûre d'être au second tour, avec minimum 26%. Pour ne pas y être, il faudrait en effet un 3e qui passe second: ce n'est pas gagné du tout, impossible si elle ne descend pas. Ceci dit, le scénario où elle passerait au premier tour pour perdre au second est tellement archi-prévu depuis longtemps qu'il en devient lassant à l'avance, ce qui peut déclencher des mouvements surprise, notamment d'une partie de ses électeurs qui , pensant la qualification acquise, pourrait aller voter pour un candidat trublion
-Hollande a encore, dans certains cas, les seulement 4-5 points de retard qui lui font espérer pouvoir "se glisser par un trou de souris"... Mais
comme dit Séguéla, en gérant mal les séquences Macron et loi Travail (entre autres), il a "lui-même rebouché le trou" par lequel il pouvait passer. De plus, l'explosion de son électorat vers le centre-droit ou vers plus à gauche (Mélenchon mais aussi Duflot etc) est une possibilité. La position présidentielle pourrait limiter ce problème, cependant c'est aussi elle qui le crée (le fait de décevoir au pouvoir qui fait fuir). Même si les choses se mettaient à aller mieux (fin des mouvements sociaux -forcément-, hausse de salaires des fonctionnaires -c'est tardivement acté-, baisses du chômage -déjà 2 mois consécutifs), qui reviendrait pour autant voter pour lui? beaucoup de départs de voix de premier tour sont définitifs, trop de passif.
-Mélenchon est en hausse de 2 points... ça fait un candidat de plus à dépasser pour Hollande.
-Juppé s'effrite de 2 points même si 36% n'est pas réaliste (c'est toutefois la photo à l'instant T, faute d'alternative et d'abord faute d'un Bayrou qui fait 12-13 contre les autres). Les 15 à 17 points de différence avec les autres prétendants de son camp sont énormes. Il se trouvera bien au moins un malin pour reprendre plus ou moins le créneau de Bayrou si Juppé est candidat (Hulot notamment)...
-Dupont-Aignan se stabilise et semble assuré d'atteindre 5%, ce qui sera(it) bon pour les finances mais être coincé entre droite et FN, faire 5% quand Le Pen est au second tour, ça risque de ne pas peser lourd...
-la candidate EELV testée (Duflot) est en baisse, ce que BVA interprète comme une baisse des partis de gauche de gouvernement. C'est pour le moins paradoxal tourné ainsi, justement quand EELV tourne le dos au gouvernement et à tout accord avec le PS. Il est vrai qu'EELV tend à briller par son absence dans la contestation de la loi Travail (par chez moi, alors que les porte-drapeaux Nouvelle Donne sont fidèles au poste, aucun emblème EELV dans les manifs...)
Sur la primaire à droite, Le Maire (ainsi que NKM) a en effet su imprimer une image de renouvellement qui peut finir par créer la surprise (ou un succès d'estime en vue de la prochaine fois, ce qui ne l'arrangerait que modérément). En attendant, son début de crédibilisation se traduit par un score de premier tour rejoignant celui de Fillon, alors qu'auparavant les masses avaient tendance à fuir le jeunot...
Sur les institutions, les propositions sur la possibilité d'initiative citoyenne des lois et la VIe République (ceci pouvant revêtir des sens divers) sont les plus approuvées, les sympathisants de droite (fondatrice de la Ve après tout, du moins pour les post-gaullistes) étant souvent les plus réticents (sinon ce sont ceux du PS... réticence à se tirer une balle dans le pied, probablement), alors que ceux du FN le sont le moins: cela marque bien le clivage pouvant exister entre les deux.
En tous cas, le sujet des institutions semble davantage passionner que par le passé, on disait parfois "mais les changements institutionnels, ça n'intéresse pas les Français", là si, surtout s'ils sont radicaux, ce qui est très symptomatique: il y a au moins un constat que tel quel, ce n'est pas satisfaisant. Concrètement, cette contestation devrait profiter surtout à Le Pen et Mélenchon, un peu à la droite (avec des propositions de réduire le nombre de députés p.ex.).