Corondar a écrit:La baisse de Hollande est saisissante. J'imagine qu'il peut essayer de se rassurer en se disant que le candidat de LR ne sera peut être pas Juppé et / ou qu'il a des marges de progression possibles auprès de l'électorat centriste ou de l'électorat de Mélenchon (même si courir ces deux lièvres en même temps ne sera pas simple). Mais ce qui est vraiment inquiétant pour lui c'est l'écart entre lui et le duo de tête : entre 15 et 20 points de retard c'est énorme. A l'époque où Sarkozy était parfois donné troisième dans les sondages, l'écart avec le second (Marine Le Pen la plupart du temps) n'était jamais aussi large.
Le décalage avec la situation de Sarkozy à l'époque est d'autant plus frappant que non seulement Sarkozy était donné troisième de très peu, et entre 18 et 22% (un ou deux sondages seulement l'ont donné à 17% et il était rarement sous les 20% de toute manière) mais était aussi souvent donné deuxième et parfois même premier. Les rares fois où il était troisième (de justesse), c'était parce que les sondeurs testaient Borloo et De Villepin en même temps, qui réalisaient facilement entre 10 et 15% des voix à eux deux. Ici, on a du mal à voir quel est le candidat testé (pesant assez) qui s'effacera le moment venu pour réoxygéner Hollande. Duflot ne pèse pas assez et je ne vois absolument pas Mélenchon renoncer pour permettre à Hollande de se qualifier même si le PCF pourrait pousser dans ce sens en refusant d'accorder ses parrainages à Mélenchon. Le resserrement dans les intentions de vote que certains peuvent penser automatique ne l'est en réalité pas du tout. Sarkozy avait finalement fait le score que les sondages lui promettaient durant tout son quinquennat. Il n'a tout simplement pas eu à supporter de candidatures dissidentes de son camp ce que les sondages anticipaient peu. Cela paraît mal engagé pour son successeur, sans compter que l'entrée en campagne ne rime pas forcément avec remobilisation de l'électorat (ce ne sont pas Giscard et Jospin qui me contrediront). Hollande a encore quelques atouts comme la probable diminution du chômage (plus ou moins importante et plus ou moins factice), d'autres occasions tragiques pour la jouer "esprit Charlie"... Il en serait même à prier pour que la France gagne l'Euro de football et à espérer que cet événement le relance pour 2017. Si c'est le cas, c'est qu'il est beaucoup plus désespéré que son optimisme à tout épreuve peut nous laisser le penser.