Pour en revenir un peu plus au sujet, à savoir qui sera candidat à gauche et en particulier désigné par une (ou 2) primaire(s)...
Côté PS et proches alliés de l'aile droite (PRG, mouvement de Macron, UDE, GE etc), il est évident qu'il y aura un candidat présenté par ce camp et très probablement issu d'un des mouvements (Macron inclus, désormais). Au PS même les statuts, la volonté du CN et même les procédures lancées par quelques adhérents (à un an de la présidentielle, le parti est censé fournir des détails d'organisation) font que la primaire a de fortes chances d'avoir lieu, même sur un format un peu minimal.
http://www.rtl.fr/actu/politique/parti- ... 7782927898http://www.lefigaro.fr/vox/politique/20 ... n-lieu.php (2014)
Si Hollande est seul candidat PS avec éventuellement des membres d'autres petits partis comme faire-valoir à une primaire "bidon" ou si la primaire côté PS n'a pas lieu du tout, certes Hollande (ou son dauphin par lui désigné) sera le candidat... mais ce serait une faute incompréhensible pour une partie de l'électorat (y compris voire surtout le sien), à un moment où ce n'est pas malin du tout... perdre même 1 point ou 2 quand on est parfois à 13, c'est de la folie.
Inversement, tenir la primaire "pour de vrai" implique le risque d'être sérieusement chahuté, sur le fond et/ou dans le vote voire de perdre...
Du côté du PCF (pas enthousiaste à l'idée de soutenir Mélenchon dès le premier tour, puisque là est la question) et d'EELV, une primaire commune reste possible, la difficulté étant éventuellement la ligne mais ce sont surtout des questions sociétales plus que de positionnement gauche/droite socio-économiquement qui les distancient (attitude sur la Russie, positions sur la prostitution, le nucléaire, le jacobinisme...)
On en revient toujours à l'utilité mais la difficulté d'une primaire:
soit au départ des lignes politiques différentes mais la conscience d'appartenir plus largement à un même camp
on peut se départager au premier tour de l'élection (surtout quand c'est une élection où on élit 1 seule personne -là est la perversion, diront des anti-Ve- sur tout le pays, ce qui exclut toute idée de liste commune ou de partage de circonscriptions), au risque de ne pas être qualifié (1969 ou 2002 à gauche) ou trop mal (1988 à droite: gros retard de Chirac sur Mitterrand).
ou alors se pré-départager dans une primaire (interne à un parti -PS 1995 et 2007- ou ouverte -PS-PRG 2011) de façon à arriver moins dispersé au premier tour
ce qui suppose alors qu'une bonne partie des participants (candidats et électeurs) à la primaire s'engage à soutenir le gagnant dès le premier tour
ce qui implique que ce soutien soit assumable (problème épineux pour le PCF ici): ligne politique pas trop, trop différente et légitimité démocratique (que le perdant puisse tenir à ses électeurs le discours: "fallait venir voter plus nombreux à la primaire si vous ne vouliez pas de X, or vu votre faible nombre on ne l'aurait pas dépassé au premier tour, donc maintenant 'reste plus qu'à voter pour lui sinon ce sera Y ou Z qui sont pires")
On a donc le paradoxe: il y a des lignes différentes à trancher (sinon, pas besoin de primaire sauf pour de pures questions d'ego) mais si (ou: comme) elles le sont trop ça ne fonctionne pas.
Sur les positionnements: le résultat autrichien récent renforcerait l'idée que le FN va faire un gros score.
Ce qui peut le freiner: une stratégie de campagne trop tardive laissant des électeurs se décider définitivement pour d'autres (mais j'ai vu que dans le 13, a priori un bastion militant, ils collent déjà des affiches avec même un slogan rassembleur - pour une candidature aussi clivante, c'est fort de café mais "oser" est une stratégie de com') et aussi quelques fuites d'électeurs venant de la gauche, notamment vers le candidat MRC (le mieux placé sur le fond pour capter certains), ce qui ne modifierait pas l'ordre en tête - ou alors vers Mélenchon ou autre, ce qui là corserait davantage le jeu et pourrait plaire à certains électeurs désireux de se débarrasser des 2 grands partis. Si un seul des deux est qualifié avec le FN en face, sa victoire est assurée, même au terme d'une campagne difficile et avec un score serré.
Pour éliminer les 2 gros, il faut qualifier 2 autres candidats, pas seulement 1... et là , la course pour être le 2e hors gros partis peut être féroce (et très tactique même de la part des électeurs) entre le candidat de gauche radicale, le centriste voire d'autres (écolo comme en Autriche, droite souverainiste,...)
Les sondages donnant Hollande perdant au second tour le donnent généralement déjà perdant au premier (y a-t-il des contre-exemples?), la question posée simultanément n'a alors pas vraiment de sens (la question étant commandée et payée et le sondé déjà au bout du fil, on la pose quand même...). Mais il faut se rendre compte que si c'est Hollande le rescapé face au FN, il serait en meilleure position que l'on croit (puisque justement, tous les autres seraient derrière lui et éliminés) y compris pour aborder le second tour.
En tous cas, les sondages sur les scores possibles au premier et second tour, peu flatteurs pour lui (c'est le seul à parfois être donné perdant contre le FN), pourraient voire devraient le mettre en difficulté à une primaire "sérieuse".