L'hypothèse fictive d'une présidentielle anticipée permet effectivement de mettre en lumière que tout le monde n'est pas prêt dès maintenant (normal, c'est pour dans un an... mais le temps file).
Lasalle cherche là à casser le leadership "naturel" de Bayrou sur la formation, le fait que ce dernier ne soit pas parlementaire (même pas à Strasbourg alors qu'il aurait pu) n'aide pas, c'est sûr. Il est vrai que le fait de conditionner la candidature à l'absence de Juppé fait qu'elle devient "en pointillé". Et clairement, la chance de Bayrou d'accéder à l'Elysée était en 2007, là c'est trop tard, il commence à être usé (ce serait sa 4e candidature d'affilée). Pourtant si le candidat de droite est un "dur" il y aura de l'espace, même phagocyté par Hollande. Il faut peut-être compter aussi avec la concurrence des initiatives ou velléités "de la société civile" exprimant souvent l'envie de mélanger des idées de droite et de gauche, ce qui donne un "divers" ou atterrit au... centre.
Sur les parrainages, je n'avais pas trop idée des chances du porte-parole du MRC, il se pourrait donc qu'il doive se poser la question d'appeler à voter pour quelqu'un d'autre (ou blanc...) faute de qualification. Sa désignation est intervenue tôt, pour des raisons de calendrier du MRC mais cela peut aider pour la collecte.
Plus on est "petit", plus il faut s'y prendre tôt (avant de se faire chiper des signatures par un "gros" dont les maires sans-étiquette auront entendu parler à la télé).
La règle des 500 signatures est restée inchangée, malgré les promesses et les psychodrames. Or elle est "durcie" de fait par les intercommunalités, le poids des grands partis et autres mécanismes qui font hésiter des élus: c'est ainsi que Morin et Boutin ont dû renoncer en 2012 alors qu'ils avaient commencé à en récolter. C'est plus dur peut-être pour une dissidence dans un grand camp que pour une candidature plus "alternative".
Le FN n'aura cette fois aucun souci, s'il mobilise ses élus (ceux qui n'ont pas déjà tourné le dos) et les grands électeurs qui lui ont donné des sénateurs il y est déjà : il aura du mal à attirer la pitié.
Bayrou, ou Mélenchon sans le PCF, auront peut-être plus de mal mais les parraineurs potentiels peuvent comprendre qu'au-delà d'un certain score dans les sondages (une limite comprise quelque part entre 5 et 10? le record étant Coluche culminant à 12 mais là , le sérieux était discutable), on ne peut pas bloquer une candidature sans crise politique mettant en cause leur propre légitimité.
Côté PCF, il ne faut pas tout mélanger: aux législatives ou cantonales, le retrait au second tour en cas de double qualification à gauche est une tradition remontant à 1936, en cas de duel il évite de se faire départager par les électeurs de droite. Les écologistes (Verts ou pas) ont eu d'ailleurs tendance à ne pas respecter cela et à rester dans quelques duels qu'il leur est arrivé de gagner.
Mais pour revenir à la présidentielle, une alliance de premier tour PCF-Hollande serait trop baroque, alors qu'ils ont été (quasi) toujours opposés et que PC, aile gauche socialiste et autres sont en train de monter à la bataille contre la loi sur le code du travail vue un peu comme le nouveau CPE. Certes la tension peut retomber mais il y a des limites. Le facteur complexifiant ou unifiant ici étant la crainte d'un second tour ex-UMP vs FN - mais Hollande n'est pas le mieux placé pour éviter cela.
Pour Mélenchon, le souci est qu'il n'a respecté aucune procédure collective et s'est déclaré directement pour l'élection générale. Si la phrase d'alamo est plutôt vraie électoralement, d'un point de vue "militantisme/appareils" on pourrait dire "je vois quand même mal ce que le PCF pourrait faire d'autre que de ne pas faire de Mélenchon son candidat en 2017 sauf suicide délibéré...". Autrement dit, c'est très compliqué.
La porte de sortie étant probablement, comme le rappelle Corondar, de faire une primaire "bien à gauche" (Hollande exclu) à laquelle Mélenchon, soit ne se soumettrait pas et laisserait vivre les partis de leur côté, soit se soumettrait (ce qui veut dire accepter de ne pas se présenter à la générale s'il perd) ce qui remettrait les choses en place sur la forme.
Azertyuiop a écrit:alamo a écrit:je vois quand même mal ce que le PCF pourrait faire d'autre que de faire de Mélenchon son candidat en 2017
sauf suicide délibéré...
Ou vouloir faire passer son score de 2007 pour un bon résultat. Surtout si Mélenchon part individuellement, sa capacité à capter des voix étant, à mon sens, plus importante que ne l'étaient celles de Besancenot et Laguiller réunies à l'époque. Et comme Stephed, je pense que Mélenchon n'aura pas de réelles difficultés à trouver ses signatures. Dans le pire des cas, il se fera discrètement aidé par la droite qui voudra s'assurer qu'il y ait un maximum de candidats de gauche au premier tour.
Autre situation que je n'exclue pas : le PCF qui appelle à voter pour Hollande (ou même Valls, pourquoi pas !) dès le premier tour malgré la présence de Mélenchon. Ce ne serait que la prochaine étape. Après tout, on a bien vu aux départementales le PC laisser le PS seul en lice au second tour dans les cantons où seuls PS et PCF étaient qualifiés... Et pour citer Pierre Laurent, cela permettra de sauver l'essentiel : que la droite ne soit pas élue !