Dans la situation actuelle, une élection anticipée serait un aveu d'échec amoindrissant encore le potentiel, c'est pourquoi elle ne devrait pas se faire. A moins qu'Hollande pense geler ainsi le processus de détachement de la gauche à son égard, en plus de piéger la droite.
La loi "travail" en projet cristallise décidément les grincements de dents. La gauche modérée veut bien avancer doucement, composer... mais reculer c'est une autre histoire! Exemples:
Yann Galut,
la section (aile gauche) de Mulhouse qui y va fort...
La dissolution de l'Assemblée seule sous le quinquennat, a fortiori si près de l'échéance, n'a guère de sens sauf ce qu'elle soit très rétive, ce qui n'est pas le cas (elle ne l'est qu'un peu). Et la vacance de pouvoir qu'elle entraînerait est du temps perdu pour faire quoi que ce soit: il faut que ça vaille le coup.
Le scénario de Salvat est plus intéressant car le clan hollandien (ne pas forcément dire "gauche": la gauche, c'est ceux avec qui il y a séparation mutuelle ou en tous cas craquement) a plus de chances de gagner la présidentielle que des législatives isolées. Surtout, "bien sûr", en étant au second tour contre un()e candidat(e) inacceptable pour la majorité des électeurs: en duel avec un candidat de droite classique, le pronostic serait assez aisé en sa défaveur...
L'élection précipitée aurait comme effet, c'est clair, de bousculer les calendriers d'élaboration des candidatures et de leurs programmes. A droite, la primaire serait impossible ou alors très accélérée: le pari principal serait qu'il reste deux importants candidats; je ne suis pas sûr qu'ils tomberont dans le panneau mais le candidat pourrait souffrir d'une désignation trop hâtive avec les problèmes de légitimité et de ligne qu'elle pose.
Certains autres candidats auraient trop peu de temps pour se déclarer, obtenir le soutien de partis et surtout obtenir les 500 paraphes. Rappelons que pour la dernière présidentielle "anticipée", celle de 1974 suite au décès de Pompidou, il n'en fallait que 200.
La configuration pourrait être alors:
1 candidat trotskyste (les autres ayant loupé l'étape des signatures): Arthaud de LO
le candidat MRC (s'il a les signatures)
Mélenchon
peut-être 1 autre candidat de gauche, avec au moins le soutien du PCF pour les signatures
Hollande (ou Valls)
Bayrou
1 ou 2 gros candidat(s) de droite: les chances hollandiennes vont croissant avec ce nombre
peut-être 1 ou 2 petits candidats de droite: Le Maire, Morano, de Villiers??
M. Le Pen
soit de 7 à 10 candidats.
Il manquerait peut-être une candidature écolo: EELV peut-être, UDE et GE sûrement pas car ils soutiendront Hollande, Lepage peut-être si elle ne fait pas comme les précédents, AEI ou MEI si pas d'EELV pour leur couper les signatures sous le pied (sinon et en temps limité, ils auront du mal).
En temps normal, ce qui est l'hypothèse privilégiée, les compositions auront eu le temps de se faire (pour avoir une position du PCF et de l'ex-UMP, notamment, sur le soutien à une candidature) et une poignée de candidats supplémentaires auront pu avoir leurs parrainages.