Couverture médiatique de la campagne présidentielle

[pmf]

Je souscris au propos de Jean-Luc Melenchon sur la question des frontières.
Il est irresponsable de laisser sans discussions perdurer les conflits territoriaux entre la Russie et l'Ukraine, entre la Russie et la Géorgie, entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sans oublier les conflits internes à la Moldavie.
Quelle sont les positions de l'ONU sur ces questions ? A ma connaissance, l'ONU est d'une grande discrétion sur ces questions.
Est ce parce qu'un membre du Conseil de sécurité est concerné ? Est ce parce que les possibilités de règlements des conflits sont quasi inexistantes en l'état de la géopolitique en Europe orientale ?
Ne pas vouloir aborder ces problèmes rappelle des moments tragiques de l'histoire européenne.

[chroniqueur central]

J'ai déjà exprimé dans ce forum mes inquiétudes sur le risque d'un conflit armé sur les frontières orientales de l'UE et sur la sous-estimation par les politiques français de la réalité de ce risque, contrairement à ce qu'expriment nos voisins allemands, néerlandais, autrichiens ..........
Alors, mettre les cartes sur table avec Poutine pour valider les frontières orientales, c'est une bonne idée mais à deux conditions :
que l'UE parle d'une seule voix
que cessent les jeux et les surenchères s'appuyant sur des fake news du type des accusations délirantes portées par l'actuel gouvernement polonais contre Donald Tusk sur l'accident de Smolensk.
En revanche, il est plus difficile de justifier une action allant au delà de bons offices diplomatiques dans l'affaire ukrainienne, même si l'Ukraine est candidate à une entrée future dans l'UE
Quant à la Géorgie ou l'Arménie, elles ne relèvent pas d'une action diplomatique directe de l'UE.

[pmf]

Jean-Luc Melenchon s'exprimait en tant que candidat à l'élection présidentielle française et exposait ce que devrait être à son sens la position de la France, membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU.
L'annexion de fait de la Crimee par la Russie constitue une violation flagrante et permanente du Droit International et il faudra bien faire cesser cette violation. Pour ce faire, il apparaît qu'une discussion avec la Russie et l'Ukraine est à engager et ce serait l'honneur de la France que son Président de la République prenne une initiative en ce sens au besoin en s'appuyant sur d'autres Pays, membres de l'Union Européenne ou non ou se préparant à la quitter.
Concernant la Géorgie et le Haut Karabag, les Nations, membres de l'ONU, ne pourront ne pas se préoccuper un jour des atteintes à la souveraineté territoriale des pays concernés sauf à valider de fait des violation de souveraineté territoriale avec les exemples à suivre que cela peut donner à des Pays ayant des revendications territoriales sur des parties de territoire de pays voisins.

[chroniqueur central]

La France et l'Allemagne mènent déjà une action diplomatique commune en vue du respect d'accords de cessez le feu entre le pouvoir légal de Kiev et les séparatistes pro-russes.
Je suis d'accord avec votre analyse sur la Crimée mais seule l'ONU a la compétence pour se saisir du sujet, ce qui est plus que compliqué à mettre en pratique puisque l'une des parties prenantes dispose d'un droit de veto au Conseil de Sécurité.
En revanche, l'UE a en la personne de Federica Mogherini une haute représentante pour la politique étrangère qui pourrait négocier avec Serguei Lavrov à partir d'un mandat qui lui serait confié par les 27 la rédaction d'un traité garantissant le respect mutuel des frontières de l'UE avec la Russie et en sa qualité de seule puissance nucléaire de l'Europe continentale, la France aurait une responsabilité particulière au niveau des garanties réciproques qui seraient définies dans un tel traité.

[cevenol30]

Disons que Mélenchon peut être ici le transmetteur des volontés annexionnistes de Poutine. Espérons que ce ne soit pas le cas mais rappelons qu'il a justifié l'annexion de la Crimée - tout en reconnaissant implicitement maintenant que sa non-acceptation par Kiev (et pourquoi accepterait-elle? surtout sans contrepartie...) nécessite de négocier.

Pour "revoir" le débat, que je n'ai pas vu en direct:
http://www.francetvinfo.fr/elections/pr ... 06300.html

Le débat est parfois critiqué pour sa longueur, qui aurait été infaisable avec les 11 candidats: il y aurait fallu toute la nuit.

La réaction des marchés financiers au débat a été positive, les acteurs semblant estimer que M. Le Pen (qui fait peser des incertitudes liées avant tout à la création de nouveaux changes flottants) n'a pas été convaincante et que Macron, si - ou du moins qu'il a efficacement résisté et que les probabilités de victoire de Le Pen sont contenues.
http://cerclefinance.com/default.asp?pu ... art=478518

[Fabien]

Avant même le retour de la Crimée dans le giron de la fédération de Russie, la grande majorité de sa population avait un passeport russe. Tout porte à croire que les principaux intéressés eux-même (les criméens) n'accepteraient jamais un retour à l'Ukraine, sans parler de Moscou. Les pays occidentaux font mine de le demander, mais c'est pour la galerie. Tout l'enjeu sera d'habiller l'inévitable reconnaissance de l'appartenance de la Crimée à l'Ukraine, de façon à ce que personne ne perde la face, et que l'on puisse dire que, cette fois, tout a été fait dans le respect du droit international.
La Russie n'acceptera pas facilement d'organiser un nouveau référendum, mais cela pourrait être une solution. On fait (re)voter les habitants de Crimée, quitte à changer un peu la question, et cette fois sous supervision internationale. Le résultat ne sera pas très différent, mais ce sera propre et net, cela pourra être entériné par tous.
Plus globalement, il faudra des négociations pour parvenir à un certain modus vivendi avec la Russie et appaiser cette situation dangereuse et stupide de "perdant-perdant". On n'échappera pas à la reconnaissance de fait (évidemment pas de jure) d'une zone d'influence des russes, en échange d'un renoncement à toute tentation de déstabiliser les pays baltes.
L'Ukraine sera évidemment le gros morceau. Fédéralisation très poussée avec autonomie du Donbass, qui de facto sera indépendant sous appui russe , mais continuera à appartenir officiellement à l'Ukraine. Pour l'ensemble du pays, finlandisation avec renoncement définitif à l'adhésion à l'OTAN... Avec un peu d'imagination et de bonne volonté, les diplomates trouveront bien une solution, dès lors que l'impulsion politique aura été donnée. De toute façon, l'Ukraine est, pour les 20 ans à venir au moins, un vrai boulet dont l'UE, au fond d'elle-même, ne sera pas forcément si mécontente de ne plus avoir la charge!

[ploumploum]

Disons que Mélenchon peut être ici le transmetteur des volontés annexionnistes de Poutine. Espérons que ce ne soit pas le cas mais rappelons qu'il a justifié l'annexion de la Crimée - tout en reconnaissant implicitement maintenant que sa non-acceptation par Kiev (et pourquoi accepterait-elle? surtout sans contrepartie...) nécessite de négocier.

Pour "revoir" le débat, que je n'ai pas vu en direct:
http://www.francetvinfo.fr/elections/pr ... 06300.html

"Transmetteur" ?
Au risque de me répéter ce n'est pas parce que Mélenchon a salué telle ou telle position de la Russie que cela fait forcément de lui "un agent du Grand Méchant Poutine" (pour dire les choses franchement). Au bout d'un moment, les raccourcis, c'est gavant...
Il a juste exprimé son point de vue sur les relations que la France devait avoir vis-à-vis d'une grande puissante militaire. (ceci n'est pas de la propagande mais la réalité : sans parler de l'arsenal nucléaire, les Russes ont montré en Syrie qu'ils avaient quelques troupes efficaces)

Alors la proposition de Mélenchon, qui se résume à "Calmos les gars, d''abord discutons" peut être provocante pour certains mais elle n'est pas plus que choquante que celle de Hamon qui croit encore au Père Noel, à l'Europe Sociale et à l'Europe de la Défense....Allez expliquer aux pays de l'Europe de l'Est qu'ils doivent lâcher de la souveraineté militaire au nom de la sacro-sainte UE. Je suis pas sûr qu'ils apprécient ce remake de l'URSS...


Pour en revenir au débat, je ne suis pas le seul avoir constaté à avoir constaté le petit jeu de Macron. Selon Le Parisien, le candidat d'En marche aurait déclaré "être d'accord avec" une quinzaine de fois
http://www.leparisien.fr/elections/pres ... 782139.php

Et pour celles et ceux qui veulent revoir le débat sans passer par le fil plus "humoristique" qu'autre chose de France Info (c'est franchement affligeant pour un média public) :

https://www.tf1.fr/tf1/elections/videos ... -2017.html

[Jean-Philippe]

Autre émission qui risque d'attirer du monde, c'est demain sur France 2 puisque Fillon est l'invité de l'Emission politique.

[Tirnam]

Je suis surpris que l'information selon laquelle Fillon a eu accès à son téléphone portable durant le débat, et donc a pu être en contact permanent avec sa conseillère en communication, ne soit pas plus commentée.

Un débat ce n'est pas comme un grand oral ? Ce n'est pas censé révéler le naturel des candidats ? Recevoir de l'aide extérieure en temps réel dénature l'exercice de mon point de vue.

[chroniqueur central]

@ploumploum

Dans votre analyse, vous omettez totalement l' "effet Trump". Il est facile pour des pays comme la Pologne de se montrer sourcilleux sur une prétendue "indépendance militaire" quand on est protégé par le bouclier nucléaire américain. Mais les récents propos de Trump inquiètent fortement les pays frontaliers de la Russie, à commencer par les Etats baltes. L'absence annoncée de Tillerson à la prochaine réunion de l'Otan renforce les soupçons d'isolationnisme, même si l'on ne peut écarter que ce soit principalement un moyen de pression pour obliger les européens et avant tout les Allemands à sortir le chéquier.
Quant à la comparaison entre UE et ex URSS, dont je vous laisse l'entière responsabilité, elle me parait pour le moins hasardeuse et ne correspond absolument pas à la perception que peuvent avoir les habitants de l'ancien bloc de l'est, il suffit de se rendre une seule fois sur place pour en avoir la certitude absolue.