Corondar a écrit:L'immunité parlementaire ne s'applique qu'à la discrétion du parlementaire. Elle ne s'applique pas de facto. C'est pour cela que les juges d'instruction traitant de dossiers concernant des justiciables parlementaires ne demandent pas automatiquement une levée d'immunité préalable à leurs investigations ou poursuites. Ils attendent de voir si le suspect-parlementaire va utiliser ou non cet élément légal.
Moi je suis fasciné de voir comment le dirigeant LR et la dirigeante FN semblent réclamer une justice implacable, rapide et efficace pour tous les autres à l'exception d'eux-mêmes. Les délinquants de tout poil savent désormais ce qu'ils doivent faire pour que leur défense judiciaire trouve grâce aux yeux des sympathisants FN (enfin, peut-être pas tous) : être élus députés et invoquer l'immunité parlementaire pour échapper (momentanément) aux investigations judiciaires. Remarquez chez les sympathisants LR (enfin, peut-être pas tous non plus), c'est pas mal aussi : il faut que vous soyez candidat à la présidentielle (ou président) pour que toute enquête judiciaire devienne une cabale politico-juridico-médiatique (cela dit, ce discours là on le retrouve au sein de beaucoup de partis à partir du moment où l'un de leurs membres a des petits soucis judiciaires).
Qu'aurait dit le FN si à un moment de l'instruction, monsieur Dalongeville, ex-maire d'Hénin-Beaumont indélicat, avait pu se réfugier derrière une hypothétique immunité parlementaire (dont, fort heureusement, il ne disposait pas) pour retarder l'investigation ? Je suis persuadé qu'un tel procédé aurait été dénoncé avec force (et avec raison) par monsieur Briois.
Quant à l'argument qui consiste à dire que le système judiciaire doit pratiquer une trêve à l'approche des élections, je ne le comprends pas. Après la présidentielle, il y a les législatives, après les législatives il y a les sénatoriales... Un politique qui aurait des petits soucis avec la justice saurait quoi faire : se présenter à un maximum d'élections (longue vie aux partielles !). Et ce serait quoi le délai ? 3 mois avant l"élection ? 6 mois ? 1 an ? Et puis on peut étendre ce "principe" à plein d'autres fonctions ou métiers : une enquête visant un syndicaliste en campagne de réélection au sein des instances syndicales en bénéficierait aussi ? Un type accusé d'un délit quelconque qui serait en quête d'un emploi bénéficierait aussi d'une telle trêve pour ne pas perturber sa recherche d'emploi et le choix de ses éventuels employeurs ? En clair, la justice devrait suspendre son travail lorsque son enquête concerne des justiciables dont le plan de carrière pourrait être perturbé par ladite enquête ?
Beaucoup disent que le climat actuel ne permet pas le débat d'idées. C'est vrai. Il permet au moins de se faire une idée de la vision qu'ont du système judiciaire Fillon et Le Pen : un système judiciaire qui doit traiter différemment les politiques des autres justiciables. C'est bon à savoir je trouve. Pour le coup, c'est informatif pour les électeurs.
Corondar a écrit:L'immunité parlementaire ne s'applique qu'à la discrétion du parlementaire. Elle ne s'applique pas de facto. C'est pour cela que les juges d'instruction traitant de dossiers concernant des justiciables parlementaires ne demandent pas automatiquement une levée d'immunité préalable à leurs investigations ou poursuites. Ils attendent de voir si le suspect-parlementaire va utiliser ou non cet élément légal.
Moi je suis fasciné de voir comment le dirigeant LR et la dirigeante FN semblent réclamer une justice implacable, rapide et efficace pour tous les autres à l'exception d'eux-mêmes. Les délinquants de tout poil savent désormais ce qu'ils doivent faire pour que leur défense judiciaire trouve grâce aux yeux des sympathisants FN (enfin, peut-être pas tous) : être élus députés et invoquer l'immunité parlementaire pour échapper (momentanément) aux investigations judiciaires. Remarquez chez les sympathisants LR (enfin, peut-être pas tous non plus), c'est pas mal aussi : il faut que vous soyez candidat à la présidentielle (ou président) pour que toute enquête judiciaire devienne une cabale politico-juridico-médiatique (cela dit, ce discours là on le retrouve au sein de beaucoup de partis à partir du moment où l'un de leurs membres a des petits soucis judiciaires).
Qu'aurait dit le FN si à un moment de l'instruction, monsieur Dalongeville, ex-maire d'Hénin-Beaumont indélicat, avait pu se réfugier derrière une hypothétique immunité parlementaire (dont, fort heureusement, il ne disposait pas) pour retarder l'investigation ? Je suis persuadé qu'un tel procédé aurait été dénoncé avec force (et avec raison) par monsieur Briois.
Quant à l'argument qui consiste à dire que le système judiciaire doit pratiquer une trêve à l'approche des élections, je ne le comprends pas. Après la présidentielle, il y a les législatives, après les législatives il y a les sénatoriales... Un politique qui aurait des petits soucis avec la justice saurait quoi faire : se présenter à un maximum d'élections (longue vie aux partielles !). Et ce serait quoi le délai ? 3 mois avant l"élection ? 6 mois ? 1 an ? Et puis on peut étendre ce "principe" à plein d'autres fonctions ou métiers : une enquête visant un syndicaliste en campagne de réélection au sein des instances syndicales en bénéficierait aussi ? Un type accusé d'un délit quelconque qui serait en quête d'un emploi bénéficierait aussi d'une telle trêve pour ne pas perturber sa recherche d'emploi et le choix de ses éventuels employeurs ? En clair, la justice devrait suspendre son travail lorsque son enquête concerne des justiciables dont le plan de carrière pourrait être perturbé par ladite enquête ?
Beaucoup disent que le climat actuel ne permet pas le débat d'idées. C'est vrai. Il permet au moins de se faire une idée de la vision qu'ont du système judiciaire Fillon et Le Pen : un système judiciaire qui doit traiter différemment les politiques des autres justiciables. C'est bon à savoir je trouve. Pour le coup, c'est informatif pour les électeurs.
ploumploum a écrit:Ok. Merci pour les explications. Je n'avais pas pensé au contre-exemple évident de Fillon.
Sur le Pen, son refus d'y aller de son plein gré pour faire bonne impression donne de plus en plus l'impression d'être une brique de plus à l'édifice "Victime du Système-Victime d'une cabale socialo-politico-judiciaire"
Stéphane a écrit:Merci Corondar pour ce rappel de quelques vérités élémentaires. Ce qui est ahurissant, c'est que les Le Pen et autres Fillon sont les premiers à réclamer pour les autres une justice implacable ...
Alainmadelinos a écrit:Etonnez vous sur le timing de cette mise en examen
Le reste n'est que Bla bla bla
Marine fera plus de 33% au 1er tour
Corondar a écrit: Et je note que Fillon et Le Pen sont prompts à réclamer une justice plus ferme, plus rapide, plus efficace, plus intransigeante envers les délinquants, les immigrés clandestins, les violeurs, les trafiquants (ce en quoi je suis partiellement d'accord avec eux, le diable étant toujours dans les détails de ce genre de projet...). Mais quand ça les concerne personnellement, là ils réclament des délais, des temps morts, absolument pas prévus par la loi. Je constate que, comme trop souvent chez trop de politiciens, on est typiquement dans le "Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais".
Corondar a écrit:Ils nient les faits. Très bien. C'est le cas de l'immense majorité des suspects et accusés. Si des tribunaux jugent qu'il y a matière à mise en examen, c'est ainsi. On appelle ça la justice. C'est ainsi que cela fonctionne.
Il y a deux types d’assistants accrédités : ceux en charge des affaires administratives et de secrétariat, et ceux qui s’occupent des questions politiques dont les responsabilités sont plus lourdes. Ce second groupe est payé en fonction d’une grille salariale divisée en 13 échelons. C’est aux eurodéputés de définir le salaire de leurs assistants en fonction de cette grille. Le salaire varie de 2 933,59 euros à 7 740,41 euros par mois. Les six derniers niveaux sont seulement accessibles aux assistants titulaires d’une licence ou détenant une expérience professionnelle équivalente.
Les assistants administratifs sont quant à eux payés entre 1 680,76 et 2 933,59 euros. Leurs horaires sont fixés par leurs eurodéputés, mais ils n’ont pas le droit de travailler plus de 42 heures par semaine.
Azertyuiop a écrit:Corondar a écrit:Ils nient les faits. Très bien. C'est le cas de l'immense majorité des suspects et accusés. Si des tribunaux jugent qu'il y a matière à mise en examen, c'est ainsi. On appelle ça la justice. C'est ainsi que cela fonctionne.
Et ça, ce n'est pas vraiment la présomption d'innocence, c'est même plutôt la présomption de culpabilité. Il me semble d'ailleurs que dans le cas Fillon, le rôle d'assistant parlementaire n'étant pas défini, il n'y a aucune base juridique pour l'attaquer. C'est immoral, ok. Mais la justice doit quand même s'appuyer sur des textes de loi pour bâtir un jugement non ? Tiens, tiens, quand je disais qu'il y avait des vides juridiques à tous les étages dans le droit français...
Corondar a écrit:Alainmadelinos a écrit:Etonnez vous sur le timing de cette mise en examen
Le reste n'est que Bla bla bla
Marine fera plus de 33% au 1er tour
Le timing ? Oui, et alors ?
Retourner vers Élection présidentielle de 2017
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité