alamo a écrit:Estagel66 a écrit:
Je conseillerai à Benoît Hamon, afin de se sortir avec les honneurs et faire un pied de nez aux "hollandistes", de se rallier à Jean-Luc Mélenchon, ce qui permettrait à ce dernier de se retrouver aux alentours de 20% et donc de parler de "vote utile" pour battre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
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C'est la conclusion que j'avais exprimée ici il y a une quinzaine de jours.
« Hamon, le PS te lâche, lâche le PS ! » disait aussi Sam Karmann place de la République, dans sa prise de parole en clôture de la marche organisée par JLM
Et comme je l'avais écrit, le texte existe, Hamon n'a pas besoin de se fouler, il n'y a qu'à recopier :
https://www.legrandsoir.info/la-declara ... 31615.htmlSgtJohn74 a écrit:
Mais que dire d'un responsable politique, secrétaire national de son parti, passant la moitié d'un quinquennat a harceler le gouvernement dont il est issu, agitant le spectre d'une motion de censure "de gauche". Valls ne tend pas l'autre joue, voila tout.
Ce serait juste si c'étaient Hamon et les "frondeurs" qui avaient trahi les engagements de la campagne des Présidentielles.
Or c'est le régime de François Hollande (on peut l'appeler comme ça, apparemment ça se fait pour d'autres pays) qui les a foulé aux pieds au bout de quelques semaines, et les contestataires qui y sont restés fidèles.
Ce qui peut être reproché à B. Hamon, c'est d'être resté si longtemps au Gouvernement alors que le "mon ennemi c'est le monde de la finance" était déjà un lointain souvenir.
En revanche ceux qui sont restés fidèles aux discours de campagne de F. Hollande, ce sont bien les représentants de l'aile (de) gauche du PS...
On peut juger moralement indéfendable le parjure de Valls, mais cela ne manque pas d'une certaine logique politique. Les ex-loyalistes de la droite du PS devenus, ô ironie des dissidents (avec la bénédiction tacite de Camabadélis et sa fine équipe) reprochent à Hamon sa ligne de gauche et son passé de frondeur. Pour eux, il en a beaucoup trop fait.
Le gros problème pour Hamon, c'est qu'inversement, pour la gauche d'opposition, il n'en a pas fait assez!
Lui et ses amis frondeurs ont manqué deux belles occasions. Si au moment de la loi travail ils avaient voté la censure, faisant tomber Valls et le texte honni du même élan, ils auraient été les héros d'une bonne partie du peuple de gauche ainsi vengé des serpents pythons avalés pendant 5 ans. Et Mélenchon n'aurait eu d'autre choix que de composer avec eux, placés au centre du jeu à gauche. Au lieu de cela, ils ont joué la comédie de la motion de censure dont le dépôt a échoué " comme par hasard" à deux voix près à deux reprises, et refusé de voter la seule motion déposée au final. Cela s'est avéré désastreux, achevant de leur aliéner les " loyalistes" sans pour autant convaincre la gauche, profondément déçue de leur pusillanimité.
Mais, ô miracle, ils ont eu droit à une deuxième chance avec la victoire inattendue d'Hamon à la primaire, qui a suscité un temps une attention bienveillante de la gauche. Sur sa gauche, un mot, un geste, était espéré pour transformer cette attention en adhésion, car on n'allait tout de même pas le croire sur parole, au risque d'un nouveau "coup du Bourget". Cela aurait pu être, par exemple, une petite phrase du style "
je ne crois pas que les personnalités qui ont mis en oeuvre pendant des années une politique qui a profondément heurté le peuple de gauche puissent aujourd'hui porter l'espoir de changement que j'entends incarner". Si Hamon avait eu l'audace de geste de rupture, là encore, Mélenchon aurait été coincé.
Mais rien n'est venu, le frondeur en chef préférant tergiverser, finasser, ruser et biaiser comme s'il était encore question de petites manoeuvres de congrès du PS.
Résultat, la fenêtre de tir se referme à gauche, et de l'autre côté, la droite du PS n'en file pas moins chez Macron, avec la bénédiction tacite de la rue de Solférino, se vengeant ainsi de ceux qui auront la mauvaise conscience du quinquennat , quand la majorité du PS ne demandait qu'à se vautrer, comme l'a fait Hollande, dans l'autosatisfaction béate, le contentement de soi, et le complexe de supériorité...
Je pense que l'épisode des "frondeurs" rentrera dans l'histoire politique parmi les cas les plus spectaculaires de suicide politique, après celui du NPA peu à peu rétrogradé par ses choix stratégiques du rang d'espoir (assez médiatique) de la gauche radicale rivalisant en 2009 avec le Front de Gauche de Mélenchon à celui de groupuscule même pas en mesure en 2012 de remplir la condition exigée pour prétendre au financement public (1% des voix dans 50 circonscriptions)...