de cevenol30 » Lun 21 Nov 2016 15:17
Macron lui-même est plutôt de centre-gauche en cherchant bien: il a été de gauche (MRC, équipes de Hollande) et jamais de droite, se dit "progressiste" donc même si sur le fond on ne voit plus bien ce qu'il a de gauche, face à Juppé et surtout Fillon il y aura une différentiation.
Pas forcément sur le libéralisme économique dont l'histoire des cars est totalement une illustration, l'échec devant donc aussi être mis au compte des idées de la droite.
Sociétalement par contre, il lui est facile de s'écarter de Fillon ou Valls (Hollande ou Juppé, c'est moins évident) qui sont plus "durs" et d'apparaître comme centriste en comparaison; ce n'est pas une posture, sur la déchéance de nationalité quand il a émis des réserves je pense qu'il le pensait vraiment.
Ceci dit, comme l'électorat de centre-gauche est quelque peu accroché à Hollande et/ou Valls, il reste celui de centre-droit.
Sur ce créneau, il aura de la concurrence: Bayrou, Juppé s'il gagne (il mord dessus, surtout avec le soutien affiché du Modem et de l'UDI), éventuellement Lassalle ou Yade. En tous cas il se trouve toujours un vivier d'élus pour parrainer un (vrai) candidat de centre-droit donc il aura affaire à quelqu'un. A deux concurrents sur le même créneau, il est compliqué de monter très haut. Ceci dit, les bascules au sein d'un même camp (ou disons entre candidats paraissant proches aux yeux d'une bonne partie de leurs électeurs, assez pour ne pas avoir l'impression de trahir en changeant d'avis comme disait un sondeur avant la primaire) vers le plus à même de faire un score utile peuvent être importantes et rapides (cf. Fillon ou les succès d'EELV).
L'effet Villepin est effectivement le pire qui puisse lui arriver. Ce dernier avait lancé d'abord une tendance dans l'UMP, puis un parti (République Solidaire) où pas grand'monde d'important n'avait suivi et avait fini par ne pas obtenir ses parrainages, le tout sur fond de mainmise massive du futur candidat sur son parti. Là , le contexte n'est pas le même, Cambadélis ou même Hollande sont moins en mesure de lui barrer la route; quant à la structuration de son mouvement et à son extraction du PS elles semblent en meilleure voie.
Plus le score sondagier de Macron sera haut à l'approche de la période des parrainages, plus il aura de chances de les avoir: éliminer à ce stade un candidat significatif quel qu'il soit paraîtrait une anomalie démocratique à l'opinion (pas seulement ses soutiens) donc collectivement les grands élus ont intérêt à ce qu'il les ait sous peine de paraître illégitimes.
Certains lui donneront donc "pour aider", d'autres même vraiment par tactique: parrainer Macron, c'est aider le centre à se disperser, faire baisser Hollande et Bayrou donc faciliter la qualification de la droite au premier tour, des élus de droite pourraient donc voir un intérêt à le parrainer.