de cevenol30 » Jeu 17 Nov 2016 18:20
Le mouvement vers Macron ressemble beaucoup à celui vers Bayrou 2007, la différence étant que ce dernier venait de droite et non de gauche mais le recentrage est tel qu'il attire de vrais centristes, les sans préférence, ceux qui n'aiment pas les dogmes (ça a été dit plus haut) et qui se sentent à l'aise avec ce qu'il propose qui est assez centriste.
Le ralliement d'élu(s) Modem à Macron est donc relativement logique et on n'en est qu'au début.
Ceci dit, Bayrou a réussi à survivre jusque-là (10 ans en autonomie et bien plus si on se rappelle qu'il était ministre sous Balladur en 1993) et va paradoxalement mettre quasi fin à l'aventure en se ralliant définitivement à Juppé (s'il gagne le week-end prochain) au moment où Macron reprend un flambeau qui ressemble au sien vu de loin.
On va voir une concurrence entre Macron et ce qui restera du centre-droit: Bayrou mais sinon Jean Lassalle voire Rama Yade, s'ils obtiennent leurs parrainages. Concurrence difficile entre positions peu éloignées, la différence étant le léger penchant à droite ou à gauche et la ligne centriste plus traditionnelle des habitués (et encore, il faut s'attendre à des innovations de leur part).
Côté gauche, le choix pour ceux que Macron tente au PS va être entre une position plus populaire pour le moment et le soutien du PS. Sachant que si ceux qui "gardent la vieille maison" veulent les embêter, ils en ont les moyens: candidature opposée au sortant "macronisé" aux législatives, aux municipales (c'est dans 3 ans, ne croyez pas qu'ils n'y pensent pas)...
Mais si un arrangement local entre amis est trouvé (pour des absences de candidatures PS ou candidature commune), cela peut mieux se passer, c'est cependant fragile car à la merci d'une décision contraire si un ambitieux pas trop macronien arrive à frayer son chemin. Ou d'une position nationale contraire de Solférino, davantage possible aux législatives mais pour les municipales, quand on voit que des listes PS-Modem ont pu se faire en 2008, là ce serait même moins difficile.
Certains vont attendre les primaires (ce qui est déjà hostile envers Macron mais, à part constituer des équipes sans eux, ce qui se justifie aussi pour des raisons de calendrier, il n'a guère de moyen de pression) voire se réveiller après une fois que le candidat de l'aile gauche aura(it) gagné.
La grande question là -derrière est de voir ce qui restera de l'étiquette et de l'appareil PS après la présidentielle, sachant que rejeter Hollande n'implique pas si automatiquement de rejeter le maire PS de sa commune...
L'électorat PS habituel va effectivement se répartir entre Mélenchon, Macron et l'espace vacant entre les deux (+ dispersion au-delà ), lui-même partagé entre les "petits" (Chassaigne, Jadot voire Faudot et Nadot -ce qui fait "trot"?-) et le gagnant de la primaire PS et alliés qui sera soit un hollando-compatible soit un montebourgo-compatible, ce qui n'est tout de même pas exactement pareil comme configuration, toujours coincé entre Macron et Mélenchon mais plus près de l'un ou de l'autre.
De même que Macron a intérêt à ce que Juppé perde (hors libération de Bayrou), il a intérêt à la défaite des hollandiens pour avoir de l'espace: il peut y contribuer en appelant simplement ses sympathisants à ne pas aller aux primaires.
Evidemment, qui que l'on soit, il ne faut pas compter avoir plus qu'une vague influence sur les primaires des autres (même en y allant, si on pèse peu)...