pmf a écrit:Vous êtes contre la peine de mort mais vous n'êtes pas abolitionniste, c'est ce qui nous distingue.
Quant à l'erreur judiciaire, cela existe et au delà de quelques exceptions.
Il est un principe qui est le mien : " mieux vaut un coupable en liberté qu'un innocent en prison ".
Etant donné que je vis dans un pays où la peine de mort est déjà abolie, j'estime qu'il m'est difficile de me déclarer pour ou contre son abolition :). Si vous voulez savoir si je suis favorable à son abolition dans les endroits où elle est toujours pratiquée, la réponse est oui. Mais mon avis sur l'abolition de la peine de mort aux USA, en Iran ou en Chine n'a que peu de valeur puisque je ne suis pas citoyen de ces pays, et que l'avis des citoyens de ces pays sur la question devrait être plus légitime que le mien (plus décisionnaire en tout cas).
Je partage également le principe que vous citez entre guillemet. Par contre, je considère qu'on est là sur une question plus philosophique et morale que politique. Et j'estime qu'il n'y a donc pas de bon ou de mauvais choix sur cette question, mais un choix personnel, dont je suis incapable de faire grief à ceux qui ne partageraient pas mon opinion sur le sujet.
Et, pour en revenir au sujet, il me semble difficile de reprocher à VGE de ne pas avoir gracié Ranucci, puisque VGE était favorable à la peine de mort et qu'il a estimé que dans ce dossier il n'y avait pas de place au doute (et les jurés qui ont condamné Ranucci non plus, sinon ils ne l'auraient pas condamné). Après, on peut bien sur estimer qu'un doute raisonnable aurait pu (ou du ?) profiter à Ranucci. Mais si comme VGE vous êtes favorable à la peine de mort et que vous considérez que l'avis des jurés dans le dossier Ranucci est souverain, alors, d'un point de vue intellectuel il me parait difficile de considérer que le choix de VGE de ne pas gracier dans ce dossier soit critiquable en tant que tel. Ce que l'on peut critiquer d'un point de vue intellectuel dans cette affaire c'est la peine de mort en soi, mais pas le choix de VGE, qui, selon ses critères moraux et philosophiques personnels mais différents des nôtres, est tout à fait respectable.