Aujourd'hui est inhumée l'une des figures politiques de mon département au cours des années 60-80.
Le Docteur Raoul REYNAUD est apparu, en début de campagne des cantonales de mars 1964 dans le canton d'Ennezat, en Limagne céréalière à l'époque.
En effet, Joseph DIXMIER conseiller général CNIP depuis 1945 et ancien député CNIP de juin 1946 à novembre 1962 où il avait été battu a souhaité mettre fin à son dernier mandat, la surdité l'insupportant.
"Monsieur Joseph DIXMIER m'a demandé de lui succéder...." ainsi débutait la profession de foi du médecin installé à Ennezat dont le maire Monsieur MOSNIER SFIO était promis, selon les pronostiqueurs locaux, à s'emparer du siège.
Raoul REYNAUD fut alors élu au 1er tour sous l'étiquette CNIP étiquette que voulut lui faire payer au prix fort VGE en 1970 et en 1976 par l'entremise de candidats Républicains Indépendants : Raoul REYNAUD n'en fit qu'une bouchée à chaque étape....et enchaîna les réélections jusqu'en 1982.
Il participa à la coalition Droite/radicaux qui de 1973 à 1976 porta le RGR Georges MARIGNIER à la tête du Conseil Général du Puy-de-Dôme : c'était une "révolution" les socialistes ayant tenu cette présidence depuis des lustres et notamment depuis 1945.
L'expérience fut sans lendemain immédiat : Raoul REYNAUD se sentit mal à l'aise dans cette coalition où les partenaires voulaient tirer la couverture chacun à soi, (les Giscardiens en particulier à partir de 1974) ; avec quelques collègues, il créa un groupe centriste.
C'est ainsi que le Puy-de-Dôme vira à gauche en 1976 alors que son éminent ressortissant (non sans caractéristiques similaires à l'actuel locataire Jupiter) venait de s'emparer de l'Elysée en 1974 (lointain signe annonciateur des limites du giscardisme au pouvoir ?).
Raoul REYNAUD abandonna la vie politique départementale en 1988, suite à son échec face au candidat PS (M. BOILON PS puis
DVG Goutebellien qui va achever sa carrière en 2021).
Localement il a siégé au conseil municipal d'Ennezat de 1971 à 1995 longtemps dans la minorité qu'il conduisait face à M. MOSNIER...son adversaire d'origine.
En retraite, il a largement donné de son temps à l'action sociale (médecin bénévole à l'accueil de jour à Montferrand, président de la Ligue contre le cancer....).
Un homme de Bien, pour qui le terme "social" avait du sens : il mérite d'être salué.
Bertrand SALVAT