Jean-Marie Rausch (1929-2024) est décédé ce matin à l'âge de 94 ans. Né à Sarreguemines, il reste célèbre à Metz pour avoir transformé l'image de la ville durant 37 ans, tant physiquement que dans les esprits des "Français de l'intérieur".
Meunier à Woippy et président de la chambre syndicale départementale de la meunerie, il n'était pas spécialement destiné à cette fonction puisque c'est le décès prématuré de l'ancien résistant Raymond Mondon en 1970, à quelques mois des municipales et alors qu'il était ministre des Transports de Georges Pompidou, qui a initié sa carrière, d'abord largement soutenue par Le Républicain Lorrain.
S'enchaîna ensuite une longue carrière jusqu'en 2008 qui lui permit d'exercer et de cumuler les fonctions les plus prestigieuses, étant à ce titre le symbole de ces grands barons locaux portés par la décentralisation. Conseiller général de 1971 à 1988 (président de 1979 à 1982), sénateur de la Moselle de 1974 à 2001, président du conseil régional de Lorraine de 1982 à 1992 (réélu en 1992, il démissionne dans la foulée suite aux doutes sur l'apport des élus FN), président du district puis de la communauté d'agglomération de Metz Métropole de 1975 à 2008. Il a aussi été président de l'association des maires des grandes villes de France de 1983 à 1995.
Centriste, il aura fait toute sa carrière sans adhérer formellement à un parti politique ce qui lui permit de devenir ministre de François Mitterrand de 1988 à 1992 (Commerce extérieur, PTT, Commerce et artisanat), provoquant des troubles importants dans toute la droite locale qui s'en font encore ressentir de nos jours.
Son combat de trop aura été de se représenter en 2008 pour un 7ème mandat avec l'investiture de l'UMP, provoquant une liste UMP dissidente menée par Marie-Jo Zimmermann et une division de la droite amenant la gauche à diriger la ville pour la première fois de l'histoire jusqu'en 2020.