benterd a écrit:Mojo a écrit:Alors quand j’observe les réflexions des intervenants de droite, qui s’offusquent d’un soi-disant luxe que la nation ne pourrait plus se payer en maintenant la retraite à 60 ans, faisant passer les retraités pour des assistés qu'ils soumettent à une logique d’épicier, je leur demande d'ouvrir leur réflexion en ne la limitant pas à ce genre de considérations morales déconnectée des réalités.
1) Je ne me souviens pas avoir dit que j'étais "de droite" mais c'est gentil de m'aiguiller.
2) Je n'ai jamais dit que les retraités étaient des assistés (relisez)
3) Oublions la logique d'épicier, que proposez-vous?
4) Je n'ai pas l'impression d'être déconnecté des réalités, mais peut-être pourriez vous m'éclairer là -dessus, histoire que je me reconnecte !
1) Je ne parlais pas de toi en particulier, mais sache qu’il y une vraie différence entre la droite et la gauche sur la manière d’aborder la réforme des retraites. Un seul exemple, la gauche parle de généralisation de la pénibilité négociée par branche avec les partenaires sociaux (patrons, médecins, inspecteurs du travail, syndicats, etc…), là où la droite le rejette pour préférer la notion d’invalidité déterminée par un médecin au cas par cas ; ce qui est typique d’une méconnaissance des réalités qui se vivent dans toutes les professions. Pourquoi le rejeter ou faire une hiérarchie à priori ?
2) Soutenir comme tu le fais, que la justice sociale a des limites aux prétexte que les cotisants ne peuvent plus supporter l'effort de solidarité nationale, c'est non seulement bien trop subjectif , mais aussi c’est induire l’idée que retraités vivent aux dépens des actifs (d'autres emploient le mot ignoble "d'assistanat" à ce propos). j'observe que cette forme très discutable de stigmatisation est majoritairement partagée par la droite, là où la gauche combat cette approche, pour préférer l’égalité de traitement au travers de cotisations sociales plus justes; qu’elles viennent des salaires ou des revenus du capital.
3) et 4) : Voir ci-dessus
benterd a écrit:Et puis pardon pour mon "aveuglement idéologique" mais il me semble que travailler plus longtemps si on le peut est bien de la solidarité nationale, de plus j'ai jamais dit que j'étais contre " l'indécent gisement de contributions inexploitées sur les profits financiers".
Le fait que tu n’en as pas parlé, ne signifie pas automatiquement que tu es favorable au recours à de tels gisements financiers. Et on en doute d’autant plus quand affirmes qu’il y a un problème de financement du régime des retraites pour des raisons liées à la mondialisation. Ce qui reste à démontrer au regard de la progression des richesses de la population active.
benterd a écrit:mais pour les contraintes et conséquences parfois mal vécues, c'est justement de quoi je parle quand je parle de burn-out pour beaucoup d'employés de bureau, et, que donc il faudrait leur proposer d'autres postes quand ils arrivent en fin de carrière.
Cette idée reste bien théorique. A l’heure où la productivité « à coût humain minimum » (je sais de quoi je parle en tant que manager dans ma boîte) constitue une véritable broyeuse morale pour ceux qui n’ont pas d’autres recours que de le subir en silence (cas plus fréquent qu’on ne le pense).
Pour faire court, je te laisse méditer sur la phrase d’un directeur, qui explique à son petit cercle que la compétition commerciale est la même pour toutes les entreprises : « on n’est pas là pour faire du social. S’ils trouvent mieux ailleurs, on ne les retient pas ». Donc, c'est bien à la solidarité nationale de faire fonctionner des "amortisseurs sociaux" (lesquels nous ont bien aidé au plus fort de la crise), qui ne peuvent être assumé par le monde de l'entreprise.
benterd a écrit:Donc ne pourrait-on pas imaginer de palier aux travaux pénibles par un reclassement dans des travaux moins pénibles, et ne devrait-on pas faire l'effort de travailler plus longtemps à l'instar des pays qui nous entourent?
Ta notion de reclassement est illusoire, car elle est si imprécise que tu ne pourras jamais obtenir de toutes les entreprises que ce soit applicable de manière juste pour tous les bénéficiaires.
Les pays qui nous entourent ne soumettent pas l’âge de départ à la retraites aux mêmes règles. A titre d’exemple, les allemands peuvent partir à 63 ans, mais il n’ont que 35 ans de cotisation minimale pour y avoir droit (ce qui est plus supportable compte tenu des carrières chaotiques); à comparer avec notre pays qui a les conditions les plus dures d’Europe, avec un départ à taux plein à 62 ans si on a 41.5 ans de cotisation (les mères de familles et les citoyens des régions défavorisées le supportent très mal).