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Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Forum général sur l'actualité politique du moment. Discutez ici de l'action de la Présidence, des décisions gouvernementales, des projets ou propositions de lois ainsi que de toutes les démarches de l'opposition.

Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede Relique » Sam 2 Juil 2011 17:24

http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html

Voila une très intéressante (et que je trouve pertinente) tribune du grand économiste et philosophe Amartya Sen sur la crise en Europe qui est plus liée à l'Euro qu'aux dettes.

C'est enfin un discours économique qui ne réfléchit pas en fonction des intérêts à court terme des financiers, mais aux intérêts à long terme des populations... A consommer sans modération...
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Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede ploumploum » Mer 13 Juil 2011 13:38

Alors que l'Assemblée Nationale a adopté, à la suite du Sénat, le projet de loi constitutionnelle, il est maintenant temps au Président de la République de décider de la suite de sa réforme.
A droite, on critique l'absence de responsabilité de l'opposition. Bernard Accoyer a notamment exprimer son incompréhension :
On peut ajouter qu'elle joue sur la menace de dégradation de la note AAA

http://www.lefigaro.fr/politique/2011/07/11/01002-20110711ARTFIG00485-l-opposition-se-refuse-a-voter-la-regle-d-or-budgetaire.php

A gauche, on critique "les pompiers pyromanes" (expression employée par Michel Sapin) :

"Amusez-vous tout seuls", a lancé Henri Emmanuelli au gouvernement mercredi 13 juillet dans l'Hémicycle : ""Quand on est à 1.800 milliards de dettes, contre 900 en 2002, on ne vient pas proposer à l'Assemblée nationale des règles pour limiter les déficits. C'est à la limite de la malversation intellectuelle", fustige le député des Landes.


Toujours est-il qu'à quelques mois des sénatoriales et des présidentielles, la question des finances est au centre des débats.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/07/13/la-regle-d-or-adoptee-au-parlement-mais-loin-d-etre-promulguee_1548391_823448.html
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Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede ploumploum » Jeu 14 Juil 2011 09:30

http://www.lefigaro.fr/politique/2011/07/13/01002-20110713ARTFIG00564-regle-d-or-sarkozy-met-le-ps-au-pied-du-mur.php

Nicolas Sarkozy pourrait convoquer le Congrès à l'automne, malgré le renouvellement du Sénat. La stratégie qui semble être mis en place est celle de la culpabilité du PS et de la gauche en général. Et à quelques de mai 2012...
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Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede ploumploum » Jeu 14 Juil 2011 18:35

A droite, l'idée d'un Congrès divise. Un échec pour Nicolas Sarkozy serait à craindre selon certains députés UMP.
Il manque dans l'idéal une quarantaine de voix pour atteindre les 3/5 et le scrutin de septembre pourrait encore compliquer la tâche.

http://www.lefigaro.fr/politique/2011/07/13/01002-20110713ARTFIG00623-regle-d-or-40-voix-manquent-pour-son-adoption-au-congres.php
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Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede ligerien » Sam 16 Juil 2011 07:07

ploumploum a écrit:http://www.lefigaro.fr/politique/2011/07/13/01002-20110713ARTFIG00564-regle-d-or-sarkozy-met-le-ps-au-pied-du-mur.php

Nicolas Sarkozy pourrait convoquer le Congrès à l'automne, malgré le renouvellement du Sénat. La stratégie qui semble être mis en place est celle de la culpabilité du PS et de la gauche en général. Et à quelques de mai 2012...


En même temps, la gauche ne manquera de tenir le discours facile sur la théorie et les actes en rappelant les records de déficit détenus par Sarkozy.
Ce sera un débat clivant, je ne suis pas sûr que ni les uns ni les autres n'en tirent quelconque bénéfice.
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Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede vudeloin » Sam 16 Juil 2011 11:09

La réalité, dans cette affaire, c'est que les quarante dernières années ont été marquées par un déficit chronique des comptes de l'Etat ( dont l'état de la dette est le produit cumulé, ne l'oublions jamais ) du fait de plusieurs facteurs essentiels.

Un, la suspension de la faculté laissée au Trésor de se refinancer auprès de la Banque de France, nécessitant que le déficit soit financé par recours aux «  marchés financiers « ( merci Giscard d'Estaing !), en développant le segment obligataire de ceux ci par émission successive d'emprunts d'Etat de quotité toujours plus importante.

On se souvient du fameux emprunt Giscard de 1973 indexé sur l'or qui ferait aujourd'hui bien rigoler, sur le fond, ceux qui ont proposé aux collectivités locales des «  emprunts structurés «  indexés sur un panier de valeurs monétaires ces dernières années...

Cette perte de faculté a conduit à un renchérissement continu du coût de la ressource, non seulement en termes nominaux ( le taux d'intérêt facial ) qu'en termes réels ( c'est à dire le taux d'intérêt déduit de l'inflation ).

A ce propos, j'ai entendu hier quelques doctes économistes, dont Christian Saint Etienne, l'un des membres du Cercle des Economistes, nous expliquer que l'Etat ne s'était jamais aussi facilement refinancé, parce que les taux sont faibles.

Assertion pour le moins surprenante d'un tel scientifique puisque le taux d'intérêt réel de la dette publique française doit être regardé par référence à l'inflation, et qu'il est en gros proche de 1,5 point.

Conclusion : pour tenir le financement, l'Etat doit procéder à une réduction d'autant de son déficit ( soit par hausse des recettes, soit par baisse des dépenses )...

Cette réalité de l'inflation est d'ailleurs prise en compte, depuis 2000, dans notre dette publique, puisque France Trésor émet des OAT ( titres de long terme ) indexés sur l'inflation, subtile invention d'un Ministre des Finances nommé Dominique Strauss Kahn.

C'est à dire que, si nous ne connaissons pas l'échelle mobile des salaires et des pensions, nous connaissons au moins celle des rentes !

Puisque la mesure tend à garantir le «  pouvoir d'achat «  et la «  rémunération «  des acquéreurs de titres de dette publique.

En soi, ceci dit, une dette publique ou non, ce n'est pas forcément scandaleux ni anormal.

Les ménages, toutes proportions gardées, sont, dans notre pays, plus endettés encore, au montant unitaire, que l'Etat...

Et on peut fort bien être endetté pour sa voiture, sa maison ou son mobilier ( vaut mieux éviter quand même dans le dernier cas ).

Quand on s'endette pour payer sa nourriture ou ses vacances, là, c'est raide...

Le problème de la dette publique, depuis 1971 et surtout depuis 1985, c'est qu'elle trouve son origine dans l'exténuante course au moins disant fiscal qui a accompagné la «  globalisation «  et la construction européenne, au sein de ce mouvement.

Depuis 1985, si l'on ne prend que l'impôt sur les sociétés, la taxe professionnelle et les cotisations de Sécurité Sociale, ce sont entre 600 et 700 milliards d'euros de recettes que l'Etat a, soit abandonnées, soit dû geler pour faire face aux allégements consentis.

Ajoutez y la baisse de la TVA sur les produits de luxe, la réduction continue du produit de l'impôt sur le revenu, notamment par l'abaissement du taux marginal d'imposition, l'émergence d'une dépense toujours plus importante de couverture de l'explosion de la fiscalité locale pour les ménages les plus modestes et je pense que nous ne sommes plus très loin de retrouver la totalité de la dette publique.

En tout cas, de celle inscrite au bilan de l'Etat...

Les questions qui viennent sont alors multiples : la baisse de l'impôt sur les sociétés a t elle amélioré notre commerce extérieur ? Favorisé le développement de l'emploi industriel et des investissements ?
Les exonérations de cotisations sociales ont elles permis de créer des millions d'emplois bien rémunérés et qualifiés ?
N'y a t il, dans le pays, aucun déficit de main d'oeuvre ?

L'allégement et la quasi disparition de la taxe professionnelle ont ils constitué un facteur déterminant d'implantation des entreprises ?

La baisse de l'impôt sur le revenu des foyers les plus aisés a t elle empêché l'expatriation fiscale ? Favorisé une utilisation optimale du revenu des ménages en faveur de l'emploi dans notre pays ?
Permis le financement et la création de centaines de milliers de nouvelles entreprises, à nouveau créatrices de millions d'emplois ?

Je n'en ai pas l'impression et la seule qui demeure, c'est que nous avons connu depuis vingt cinq ans un développement spectaculaire de l'assurance vie, largement adossée à la dette publique, et des produits financiers dérivés.

A propos, la dette publique de l'Etat, pour 40 %, est détenue par des résidents.
Conclusion : avant de nous affoler sur un montant unitaire restant limité ( 25 000 euros par habitant, ce qui doit faire le prix de 2 mètres carrés dans un appartement parisien situé dans les beaux quartiers de la capitale et un peu au dessus du revenu fiscal moyen annuel des ménages ), retirons en 40 % qui nous appartiennent collectivement.

Sans compter que, malgré tout, cette dette sert encore, un peu, à investir pour l'avenir.

De ce point de vue, il conviendra notamment de rappeler que les collectivités locales ne sont endettées que pour leurs investissements !

Augmentez les impôts, serait on tenté de dire, puisque leur baisse ne semble pas avoir permis de laisser en bon état notre économie et notre société !
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Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede Relique » Sam 16 Juil 2011 20:01

Cela me fait penser à un prof d'économie qui nous avait encouragé à comparer deux courbes sur le même plan: celle de la dette et celle de l'imposition sur les plus aisés.

On pouvait voir une belle croix symétrique !
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Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede vudeloin » Mar 26 Juil 2011 13:27

De toute manière, la dette, c'est au choix..
Soit ce sont les ménages qui la portent ( en s'endettant pour leur maison, leur voiture, que sais je encore ? ), soit ce sont les entreprises, soit c'est l'Etat.
Le truc, c'est que depuis 35 ans, l'Etat porte la dette en lieu et place des entreprises et des ménages les plus aisés ( ceux qui peuvent, face à leurs dettes, présenter des contreparties en placements divers, s'entend ).
Pour cela, ensuite, il faut faire porter la charge sur les autres, c'est à dire les ménages les moins favorisés ( par chance, ce sont les plus nombreux ! ) sous deux formes essentielles : un, une fiscalité indirecte qui ne varie guère et surtout pas à la baisse ; deux, une réduction de la dépense publique dont les vertus redistributrices sont pourtant avérées.

Tous ceux, aujourd'hui, qui accordent la priorité à la baisse des déficits, et par voie de conséquence, de la dette, ne font que confirmer ces tendances et rouler dans les mêmes ornières !
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Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede ligerien » Jeu 28 Juil 2011 10:29

Sans tenir un discours altermondialiste ou libéral, donc sans porter de jugement sur notre système financier, on sait qu'il a besoin de reconnaissances de dette à tous niveaux pour ne pas se gripper. De reconnaissances de dettes en expansion d'ailleurs...
Depuis le début de la crise, les entreprises s'endettent moins, par leur propre frilosité et (surtout) par celle des banques.
Donc si le volume des dettes diminue, si par ailleurs les Etats diminuent leur propre dette, la masse d'argent en circulation diminue de façon importante, grippant l'économie.
Pendant la crise de 29, l'argent en circulation avait du diminuer de quelque chose comme un quart aux Etats Unis. La situation n'avait commencé à s'améliorer qu'à partir du New Deal de Roosevelt.
La "rigueur" actuelle est donc un facteur d'aggravation de la crise.

En conséquence pour la fameuse règle d'or, bien que je sois un tenant de la bonne gestion, je pense qu'elle est stupide.
L'économie générale étant très fluctuante, l'encadrement du déficit annuel n'a pas de sens. Par exemple, en plein boom de croissance, 3% du PIB de déficit sont de la mauvaise gestion, mais éventuellement, en cas de besoin d'un "New Deal" pour éviter une catastophe, ces 3% peuvent être d'un coup largement outrepassés sur 1, 2 ou 3 ans.
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Re: Règle d'or budgétaire : solution ou aggravation ?

Messagede vudeloin » Jeu 28 Juil 2011 12:27

On rappellera que les Etats Unis de Roosevelt ne sont sortis de la crise de 1929 que par une politique de dépense publique expansive, qu'on a appelé le New Deal et qui, entre autres, a consisté à programmer des grands travaux ( notamment les fameux barrages de la TVA ou Tennessee Valley Authority ) et à produire un renforcement important de l'équipement de l'armée US...
De la même manière, dans une situation d'effondrement de l'économie, après la Seconde Guerre Mondiale, la France a fait le pari de la croissance par une politique d'investissements publics importants et la création de la Sécurité Sociale...

Quant à la règle d'or, j'avoue quand même quelque perplexité devant la position de Sarkozy parce que, depuis 2007, entre le paquet fiscal, la suppression de la Taxe professionnelle, la réforme du crédit impôt recherche, la baisse de la TVA pour la restauration, la division par deux de l'ISF ou l'amendement Copé sur les cessions d'actifs, il n'a pas vraiment la démonstration de ses vertus à éviter les dérapages budgétaires fondés sur la baisse des recettes....
En fait, je pense même que l'individu est disqualifié pour parler de rigueur et de vertu en la matière !
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