Jean-Philippe a écrit:[i]Le gouvernement a déposé aujourd'hui un amendement à la réforme territoriale visant à rétablir l'élection des conseillers territoriaux au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, que la commission des lois du Sénat avait supprimé lors de son examen du texte.
Robespierre a écrit:Les séances d'examen auront lieu du 28 au 30 juin et il y a fort à parier que le gouvernement imposera de nouveau ce mode électoral sous forme d'amendement gouvernemental en catimini sur le coup des 2h du matin, comme précédemment à l'Assemblée ...
Le gouvernement a défendu mercredi à l'Assemblée nationale le scrutin majoritaire à deux tours pour le futur conseiller territorial qui devrait siéger à partir de 2014 à la Région et au Département, un mode de scrutin qu'avait supprimé le Sénat.
"Le gouvernement (..) s'est rallié au mode de scrutin majoritaire à deux tours", a déclaré le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux en ouvrant le débat sur la réforme en seconde lecture à l'Assemblée nationale.
Les bancs socialistes étaient vides, les députés de ce parti ayant décidé de ne pas participer au débat après l'incident qui les avait opposés dans la matinée avec le président de l'Assemblée Bernard Accoyer (UMP) lors de l'examen du projet de loi sur les retraites.
M. Hortefeux a rappelé que "la commission des lois du Sénat avait également adopté" le scrutin majoritaire à deux tours, "mais le débat en séance publique n'a pas confirmé ce choix". Dans ces conditions, a-t-il poursuivi, "il appartient à l'Assemblée nationale de confirmer le choix" de "votre commission des lois en faveur de ce mode de scrutin". C'est le choix de "la simplicité et de la lisibilité pour l'électeur", a-t-il jugé.
Il a annoncé "un certain nombre de mesures complémentaires", dont "un mécanisme incitant vigoureusement les partis politiques à agir en faveur de la parité", a-t-il ajouté. La loi introduira ainsi "pour la première fois" "un mécanisme de sanctions financières des partis politiques" basé "sur les élections territoriales", a-t-il dit.
Par ailleurs, le ministre a estimé que les divergences avec le Sénat sur la répartition des compétences entre collectivités et les cofinancements "n'ont pas porté sur le contenu, mais sur le rythme de l'entrée en vigueur de ces dispositions".
"Le gouvernement, a-t-il dit, est convaincu de la nécessité d'adopter des règles qui concilient pragmatisme et volonté de simplification et de clarification", dont le maintien de la clause de compétence générale des communes, tandis que les départements et les régions qui n'exerceraient que les compétences que leur a conférées le législateur disposeraient d'une capacité d'initiative.
Il a également proposé que les conseillers territoriaux puissent adopter, dès 2014, un "schéma d'organisation des compétences et de mutualisation des services" entre départements et région.
Bernard Derosier, chef de file socialiste sur ce dossier, a souligné pour sa part qu'en ne participant pas au débat, les députés de son parti n'ont pas abandonné leurs critiques contre ce texte. "Nous les réservons pour la commission mixte paritaire qui ne manquera pas de suivre" afin de rapprocher les points de vue du Sénat et de l'Assemblée, a-t-il dit à l'AFP.
La réforme territoraile a été adoptée aujourd'hui à toute vitesse en deuxième lecture par l'Assemblée nationale, le PS ayant boycotté les débats après les incidents de la veille sur les retraites, et dans une version fortement retouchée par rapport à la version du Sénat.
Au cours de la séance de nuit, l'Assemblée nationale a rétabli le scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour l'élection du futur conseiller territorial, appelé à remplacer le conseiller général et le conseiller régional. Ce conseiller territorial siégera en effet à partir de 2014 à la région et au département.
Ce mode de scrutin, adopté en première lecture par les députés avant l'été, avait été ensuite supprimé par le Sénat.
La majorité UMP est également revenue sur une modification du Sénat en rétablissant le seuil de qualification pour le second tour pour les élections cantonales (puis territoriales) de 10% à 12,5% des inscrits. Elle a aussi supprimé la modification des règles de cumul de mandats locaux, voulue par le Sénat.
Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Alain Marleix est venu défendre le texte, en fauteuil roulant. Il s'est cassé les deux jambes après avoir chuté, en août, dans les escaliers de son domicile auvergnat, et a été salué à son arrivée dans l'hémicycle par les rares députés présents.
En juillet, les sénateurs avaient par ailleurs réintroduit la clause de la compétence générale, qui permet aujourd'hui à une collectivité de s'occuper de domaines pas forcément de son ressort, comme par exemple le logement, et que gouvernement et députés UMP veulent limiter.
La majorité UMP à l'Assemblée a donc rétabli une répartition plus exclusive des compétences des départements et des régions.
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