Ramdams a écrit:C'est une excellente nouvelle (de mon point de vue en tout cas). Il faut dire que la proportionnelle intégrale serait bien plus facile à mettre à oeuvre qu'un système mixte qui impliquerait un redécoupage des circonscriptions, tout en étant limitant au principe d'un député minimum par département.
Ramdams a écrit:Oui, intégrale mais biaisée.
Mais ce que je voulais dire, c'est que ce serait moins chronophage que de redessiner des centaines de circonscriptions, canton par canton, voire bureau par bureau. Les circonscriptions seraient ainsi déjà dessinées.
Maintenant, je doute de la pertinence du département comme circonscription, dès lors que certains n'ont qu'un député (j'ignore si c'était déjà le cas en 1986 ? Je sais que certaines circonscriptions avaient 2 sièges mais 1 seul ? peut-être en outre-mer ?). Peut-être serait plus judicieux de se rapprocher du système électoral des régionales, où la région est la circonscription, mais divisée en sections départementales pour assurer la représentation de chacun des territoires.
Mais inutile pour le moment de s'emballer, le président va encore changer 5 fois d'avis d'ici l'été 2021.
ligerien a écrit:Promesse d'un pays ingouvernable, obligé à un grand écart des ecolos aux républicains.
ChristianC. a écrit: La proportionnelle départementale est en effet le système employé pour les législatives de 1986 (et auparavant sous la IVème République). A l'époque, seule Mayotte n'avait qu'un seul député. Mais on peut guère dire que dans un département à deux voire trois députés la proportionnelle s'exerce pleinement. L'étroitesse de ce cadre favorise en réalité la bipolarisation entre un parti ou bloc majoritaire, qui obtient un ou deux sièges, et sa première opposition, qui peut en décrocher un. Les "petits minoritaires" n'on accès à la répartition des sièges qu'à partir de quatre ou cinq sièges, et encore pas toujours.
En fait, parler de "proportionnelle intégrale départementale" relève quasiment de l'oxymore; la vraie proportionnelle intégrale ayant besoin du cadre le plus large possible, c'est à dire national (comme en Israël).
L'avantage, dans ces conditions, du cadre départemental, c'est qu'il n'exclut pas la constitution de majorités cohérentes et solides : en 1986, le bloc RPR-UDF avait une (courte) majorité absolue, qui a tenu sans difficulté jusqu'en 1988.
La proportionnelle intégrale à l'échelle nationale permet une représentation la plus exacte possible des "petites minorités", mais entraîne une fragmentation des groupes représentés et la nécessité de constituer des gouvernements de coalition, voire conduit à de complets blocages (comme, là encore, en Israël).
La question est de savoir si l'Assemblée doit être un miroir fidèle des opinions multiples existant dans la société, ou un organe de gouvernement dans lequel la présence du contre-pouvoir de l'opposition n'empêche pas la majorité d'exercer pleinement son pouvoir de décision.
Il semble que le gouvernement envisage le cadre départemental. Cela étant, le choix de la fragmentation et de l'impuissance parlementaire pourrait être celui d'un président sûr d'être réélu à la prochaine présidentielle en raison du manque d'opposants "présidentiables", mais peu assuré de la reconduction de l'hégémonie de son parti à l'Assemblée lors des législatives qui suivront.
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