Sur le vote, disons que cette démission fait que pour certains élus de gauche (PS ou PRG), il sera plus difficile de "se cacher derrière le petit doigt" de Taubira vu qu'il n'y est plus. En effet "statique", quelques voix (une bonne part des élus ont déjà annoncé leur position et se déjugeraient difficilement, encore que le texte a changé) mais en dynamique, le départ de l'inamovible garde des Sceaux présente depuis le début du quinquennat est tout de même un choc (ça + surtout un changement constitutionnel, pour une dizaine de criminels, il se pourrait que ce soit disproportionné).
Taubira est membre du Walwari (son parti guyanais, elle était encore sur la liste des régionales) et a été candidate à la présidentielle pour le PRG (certain-e-s
aimeraient qu'elle réédite l'expérience, non sans arrière-pensée).
Justement, Taubira n'a jamais été PS, pour répondre à la question citée ci-dessous:
Reste il des socialistes rebelles ou aubryste au gouvernement? Lebranchu?
Le gouvernement a été formé sans figures contestataires, suite à l'épisode Montebourg/Hamon. F. Lamy, aubryste, notamment a refusé un poste à cause du peu de latitude de discours qu'il aurait eue. Ceci dit, même s'il y a un effet soporifique (stratégie du choc? ou réchauffement progressif de la casserole?), à un moment du
glissement vers l'extrême-droite, même le "centre" du PS devrait théoriquement se réveiller.
Les "délits graves contre la vie de la Nation", ça peut inclure l'évasion fiscale ou autres...
Prendre à contrepied les opposants en interne à son camp peut être un moyen d'en faire taire certains au nom de l'esprit de responsabilité (par opposition à la conviction). Ca compliquera les alliances ou reports à gauche, mais ils doivent s'imaginer que ça jouera peu face au FN.
Et le but est aussi d'obtenir les voix de la droite sur la réforme constitutionnelle, d'abord pour qu'elle passe et ensuite éventuellement pour les piéger.
Faire durer jusqu'à la fin de Daech, ça peut être long, oui...
Rappelons que la "guerre contre la terreur" (contre Al-Qaïda) fut lancée vers les débuts de "W" et que ce n'est pas fini alors que son successeur finit son dernier mandat... Ou, moins démocratiquement, combien de temps ont pu durer les états d'urgence en Egypte ou en Syrie?
S'il s'agit juste de la fin du front ouvert syro-irakien, c'est déjà plus raisonnable mais ça peut durer des dizaines de mois... a fortiori si on a du coup intérêt à ce que ça traîne. Et qui constatera l'évènement pour lever l'état d'exception, s'il n'y a pas de durée prévue à l'avance? Sachant qu'on sera sous le mandat suivant, ce qui fait plusieurs possibilités...